(BFM Bourse) - La Bourse de Paris aura fini dans de très bonnes dispositions la semaine passée, marquée par un double rendez-vous: celui de la réunion du Conseil des Gouverneurs de la BCE et celui de la publication des derniers chiffres de l'inflation américaine. Cette semaine, ce sera au tour du FOMC de la Fed de capter l'attention.
Vendredi, le CAC 40 a grimpé de 0,83% à 6 600 points, portant l'avancée hebdomadaire à +1,30%.
Sans que cela ne surprenne réellement les investisseurs, les "colombes" de la Banque Centrale Européenne l'ont encore une fois emporté, l'institution annonçant que le rythme rapide des achats d'actifs dans le cadre du programme d'achat d'urgence en cas de pandémie (PEPP) serait maintenu au troisième trimestre. La banque centrale s'est cependant dit considérablement plus confiante quant aux perspectives économiques, relevant sensiblement relevé ses projections de croissance du PIB pour 2021 et 2022 et indiquant que les risques sur la conjoncture étaient désormais "équilibrés" (et non plus orientés davantage à la baisse comme c'était le cas jusqu'alors). Une analyse de la situation qui correspond à l'hypothèse d'une sortie, progressive, de la phase de politique ultra-accommodante à partir de l'automne.
Vincent Manuel, Directeur des investissements chez Indosuez Wealth Management, étaie cette idée: "Voici maintenant la partie difficile de l'équation : l’avenir des programmes d'achat d'actifs. La décision de lancer le Programme d'achat d'urgence face à la pandémie (PEPP) s’inscrivait dans un contexte de pandémie massive et de récession historique. Maintenant que la vaccination est en cours et que le retour au travail s’intensifie, avec une croissance du PIB revue à 4,6% cette année, il sera peut-être difficile pour la BCE de justifier de prolonger le PEPP au-delà du printemps 2022. A huis clos, on peut s'attendre à de longues discussions entre les membres du Conseil de la BCE sur ce sujet dans les mois à venir, et il ne faut pas s'attendre à ce que le PEPP devienne une mesure d’assouplissement quantitatif pour l'éternité."
De son côté, la Fed réunira son comité de politique monétaire (FOMC) les 15 et 16 juin, mardi et mercredi. En attendant, la puissante institution monétaire dirigée par J. Powell devra composer avec les tout derniers chiffres de l'inflation, publiés hier par le Département du Travail. Hors éléments jugés volatils (énergie, alimentation, alcool et tabac), les prix ont augmenté en mai en rythme mensuel de 0.7%, au-dessus d'un consensus à +0,5% et un mois d'avril à +0.9%. Nous pouvons clairement donc parler d'échauffement des prix, sans pouvoir caractériser sa temporalité. La Fed continue d'ailleurs de qualifier de temporaire cette hausse des prix.
Au chapitre statistique, l'indice de confiance des consommateurs (U-Mich) en données préliminaires a battu ce mois-ci les attentes en ressortant à 86.4.
Côté valeurs, les poids lourds du luxe (+1,58% pour LVMH et +1,14% pour Hermès, à des sommets tous deux) ont encore largement tiré le CAC 40 vers le haut. Plusieurs valeurs technologiques se distinguent également (+3% pour Capgemini, +2,3% pour Worldline, 2% pour Teleperformance, +1,7% pour Dassault Systèmes). Mais c'est Renault qui a signé la meilleure performance du jour, bondissant de 7%, ce qui porte à plus de 72% sa progression sur un an glissant ! Sur le SRD, Scor a dominéle palmarès avec un gain de 8,4% dans la foulée de la conclusion d'un accord amiable avec son principal actionnaire Covéa après une tentative de rachat tendue et plusieurs différends judiciaires.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont clôturé la séance de vendredi dans le vert, à l'image du Dow Jones (+0,04% à 34 479 points) ou du Nasdaq Composite (+0,35% à 14 069 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grappillé 0,19% à 4 247 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,2100$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 71,20$.
A l'agenda statistique ce lundi, à suivre en priorité la production industrielle en Zone Euro à 11h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Depuis la formation brutale d'un gap baissier ample le 11 mai (avec réplique le 19), le marché parisien est entré dans une phase hautement technique, dont l'expression graphique reflète le degré d'émotivité des opérateurs. Sous une zone de résistance qui s'installe progressivement autour des 6 500 points, une figure d'accumulation encore en cours de tracé, se poursuit entre les points bas du 13 mai, sur mèche basse (6 150 points) et la résistance évoquée. Une sortie ponctuelle au-delà de la marge haute est en cours, avec le début d'un profil graphique en diamant. Nous reviendrons en détail sur les implications psychologiques d'une telle figure si son tracé se confirme. Un dépassement des 6 710 points validerait le scénario d'une poursuite rectiligne de l'ascension.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6710.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 6445.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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