(BFM Bourse) - L'indice CAC 40 a reflué mardi, en accélérant sa baisse en seconde partie de séance, dans le sillage de Wall Street, pourtant rassuré sur l'inflation, mais contrarié par les tensions commerciales à l'échelle mondiale et par le limogeage du chef de la diplomatie américaine. L'indice phare tricolore a perdu 0,64% à 5 242 points, dans des volumes en accélération.
L'inflation américaine, mesurée par l'indice des prix à la consommation, a été publiée: la progression des prix reste contenue, conforme aux attentes des analystes, quel que soit le panier de produits retenu, à +0,2% en rythme mensuel.
Conjugués à la dynamique également contenue de la progression des salaires horaires moyens publiée dans le dernier rapport mensuel fédéral sur l'emploi américain, ces chiffres viennent soulager les salles des marchés, qui craignaient un resserrement trop vigoureux du robinet monétaire de la part de la Fed.
Alors certes, la "Réserve Fédérale" va continuer son processus de normalisation monétaire, mais probablement pas de façon agressive comme le laissaient craindre le précédent rapport sur l'emploi (celui de janvier) dont la progression des salaires avaient largement dépassé le consensus... et provoqué une vague de méfiance, en particulier sur les marchés d'actions, actifs à risque par excellence.
Les opérateurs vont toutefois continuer de marquer leur prudence, après l'annonce officielle par la Maison Blanche jeudi dernier du relèvement des droits de douane à l'entrée sur le territoire américain d'aluminium et d'acier. Ces hausses n'interviendront pas avant dix jours, et certains pays pourront en être exemptés, en fonction des relations militaires bilatérales. Le Canada et le Mexique en sont dans un premier temps exemptés d'office, dans l'attente d'une renégociation du traité d'accord commerciale les liant: l'ALENA.
Selon deux sources citées par Reuters, la Maison Blanche cible désormais les produits technologiques chinois, et compte relever sur leurs importations en territoire américain, les droits de douane.
Autre dossier brûlant illustrant la lessiveuse qu'est devenue l'administration de la Maison Blanche, le limogeage du Secrétaire d'Etat américain (le chef de la diplomatie, équivalent d'un Ministre des Affaires Etrangères), Mr. Pillerson, remplacé par Mr Pompeo, chef de la CIA, dont les prises de position sur une non coopération totale avec l'Iran sont en ligne avec la politique internationale de Trump.
Côté valeurs, Iliad a dévissé mardi de 10% (-9,96% à 177,55 euros) en réaction à la publication des résultats de l'opérateur télécoms. Les investisseurs ont sanctionné le recul de la rentabilité dans le fixe.
Veolia Environnement a perdu 2,76% à 16,36 euros après un placement de titres effectué par Qatari Diar, la branche immobilière de Qatar Investment Authority (QIA). La société qatarie a donc cédé l'intégralité de sa participation de 4,6% (soit 26,1 millions d'actions) dans le groupe français pour un montant d'environ 56,8 millions d'euros.
STMicroelectronics (-2,70% à 19,46 euros) était chahuté avec une actualité riche sur le secteur des semi-conducteurs. Broadcom (-0,62% à 261,22$) et Qualcomm (-4,95% à 59,70$) reculaient mardi, après le refus de la Maison Blanche d'autoriser un rachat du second par le premier.
A suivre dès l'ouverture Genfit, qui a publié mardi soir ses résultats financiers pour l'année 2017, marquée par un renforcement très significatif de la trésorerie. Celle-ci s'élevait à 273,8 millions d’euros au 31 décembre 2017, contre 152,4 millions d’euros un an plus tôt. Une forte hausse liée à l'émission d’obligations convertibles (OCEANE) de 180 millions d’euros réalisée en octobre 2017 dans un contexte de forte augmentation des dépenses opérationnelles.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont reculé, à image du Dow Jones (-0,68% à 25 007 points) ou du Nasdaq Composite (-1,02% à 7 511 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 0,64% à 2 765 points.
Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,2390$. Le baril de WTI, un baromètre de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 60,70$.
Sur le plan macroéconomique ce mercredi, à suivre la production industrielle en Zone Euro à 11h00, et pour les Etats-Unis: l'indice des prix à la production à 13h30, les ventes au détail à 13h30, les stocks des entreprises à 15h00, ainsi que les stocks de pétrole à 15h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La capacité de réaction de l'indice phare tricolore, du 12 au 26 février, puis du 7 au 9 mars, conforte l'idée d'un niveau graphique de support majeur vers 5 080, à savoir une zone de cours vers laquelle se concentrent des ordres acheteurs. Néanmoins, le CAC n'en a probablement pas fini avec le tracé d'une très vaste figure de transition.
On remarque en particulier que les volumes de sont contractés tout au long de la semaine passée, alors même que les cours progressaient. Cette divergence nous montre que le momentum n'est pas encore de retour. En tous cas, nous avons probablement identifié la base de soutien de notre figure de transition, qui pourra prendre plusieurs semaines.
Et nous en avons eu la confirmation hier mardi, avec le retour des volumes, sur reflux de l'indice phare. Une marge de réajustement baissier existe donc.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 5363.00 points.

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