(BFM Bourse) - Dernière séance, ce lundi, d'un mois de janvier éprouvant pour les nerfs des opérateurs, mois qui aura vu la confirmation d'un virage monétaire à venir serré pour la Fed, sur fond de tensions persistantes sur les prix et l'emploi en particulier outre Atlantique. Les tensions géopolitiques exacerbées entre Moscou et Kiev auront participé à l'assèchement de l'appétit pour le risque, particulièrement pénalisant pour les valeurs de croissance.
La semaine passée, à haut risque, aura été marquée par le FOMC de la Fed. Si comme largement attendu, aucune hausse des taux fédéraux ne figuraient à l'ordre du jour - le robinet commencera à être serré en mars - , Mr J. Powell est resté évasif dans la distillation des indices calendaires sur le rythme de remontée des Fed Funds sur 2022. Au final, impossible pour les opérateurs d'affiner le nombre de hausse (3 ? 4 ? 5 ?).
Au final, un scénario, qui paraissait "extrême" ne serait-ce qu'il y a quelques semaines, de cinq relèvements des Fed Funds sur l'année, avec un "coup double" pourquoi pas dès le mois de mars, n'est pas totalement exclu de l'univers des possibles.
Pour Ronan Blanc, gérant-analyste chez Financière Arbevel, Jerome Powell passe clairement à l'offensive. "Après s’être enfermé trop longtemps dans un scénario transitoire sur l’inflation", le patron de l'institution monétaire "cherche à reprendre la main, sans se laisser influencer par les bruits ambiants (géopolitique, impact omicron, baisse des marchés actions)".
Le cycle d’ajustement monétaire sera plus rapide que lors des épisodes précédents car les fondamentaux économiques sous-jacents sont également plus robustes", poursuit Ronan Blanc. Et si la réduction du bilan est en marche, "les achats ne vont pas disparaitre pour autant et ainsi éviter que la courbe des taux ne s’aplatisse trop (et amène les investisseurs à anticiper le scénario du pire : une récession)".
"La Fed paie sans doute son entêtement de 2021 sur l’inflation. On aurait aimé gagner plus en visibilité monétaire mais il va falloir attendre encore un peu que les signaux de désinflation soient plus apparents. C’est sans doute une question de semaines. En attendant le relais est donné aux entreprises dont les publications de résultats devraient être un facteur de stabilité pour les marchés", avance le gérant.
Depuis le début de l'année, le CAC affiche un bilan quasi neutre, mais symboliquement dans le rouge (-0,82%) pour son troisième bilan hebdomadaire négatif de rang. Vendredi, dans le sillage des brillants résultats de LVMH, qui a gagné jusqu'à 5% en début de séance, la Bourse de Paris avait pourtant démarré la journée dans le vert. Mais une nouvelle fois les gains se sont vite évaporés, confirmant le regain impressionnant de volatilité qu'on observe (dans un sens ou dans l'autre) depuis plusieurs séances - le CAC 40 ainsi lâché 2,9% entre l'ouverture et 14h avant de reprendre près de 2% dans l'après-midi. La première capitalisation tricolore (et plus grosse pondération du CAC) gagne finalement 3,23% à 716,40 euros, après avoir fait état d'un bénéfice net plus que doublé en 2021.
Au chapitre statistique, les prix PCE (Personal Consuption Expenditures), baromètre de prédilection de la Fed pour sa prise de température des prix, avant même les IPC ont progressé en décembre en rythme mensuel de 0,5%, conformément aux attentes, selon le Bureau of Economic Analysis, sur une base excluant l'énergie et l'alimentation (éléments les plus volatils du panier),
De l'autre côté de l'Atlantique, rebond de contestation alimenté par des achats à bon compte vendredi, tout particulièrement sur le secteur technologique. Le Dow Jones a gagné 1,65% à 34 725 points, pendant que le Nasdaq Composite bondissait de 3,13% à 13 770 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 2,43% à 4 431 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1160$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 87,80$.
A suivre à l'agenda ce lundi, l'indice PMI de Chicago à 15h45.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Une droite oblique de soutien a cédé lundi sous les assauts fédérés sectoriellement du camp vendeur, dans un niveau de participation très nourri. Cette libération d'énergie vendeuse à ce stade, sur une seule séance, constitue un fait technique majeur qui caractérise l'hypersensibilité d'un marché qui s'interroge davantage et de façon continue sur les niveaux de valorisation des actions. L'entrée en bear market n'est pas formellement caractérisée, mais la situation appelle à la plus grande vigilance sous cette oblique. Elle a été réintégrée en toute fin de semaine. Nous la mettons sous surveillance rapprochée.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7115.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 6747.00 points relancerait la pression vendeuse.
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