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L'indice CAC 40 a été refoulé par une zone de résistance vers 7 690 / 7 700 points, niveau qui constitue la borne haute d'un range concentrant depuis vendredi 14 juin des oscillations très volatiles. C'est d'ailleurs à cette date, où l'indice phare tricolore fondait de 2,66%, que l'amplitude de ce canal horizontal a été définie.
C'est clairement le secteur du luxe, lundi, qui a pesé sur l'indice. Le secteur, ô combien stratégique et pondéré sur la place financière parisienne, a été malmené, dans la foulée de la publication de mauvais résultats pour l'horloger suisse Swatch et le maroquinier britannique Burberry. Le groupe helvétique a totalement manqué le consensus puisque les analystes attendaient en moyenne une baisse de 2% des revenus hors effets de changes et un résultat opérationnel à 502 millions de francs suisses. De son côté, Le maroquinier britannique a indiqué lundi matin qu'au titre de son premier trimestre ses ventes avaient chuté de 20% hors effets de changes à 458 millions de livres, loin du consensus logé à 486 millions de livres selon UBS.
Les craintes sur le secteur ont mécaniquement pénalisé d'emblématiques dossiers à Paris, à l'image de l'Oréal (-1,53%), Christian Dior (-1,70%), Hermès (-2,58%), LVMH (-2,65%), Interparfums (-3,02%) et Kering (-5,28%).
Aux États-Unis, le candidat républicain et ex-président Donald Trump a été victime d'une tentative d'assassinat, un épisode qui devrait, selon les spécialistes, renforcer sa popularité. Malgré cet incident tragique, la réaction du marché, de part et d'autre de l'Atlantique, est modérée. A noter que les opérateurs ont pris connaissance de l'indice Empire State, en contraction à -6,6, sans trop d'écart par rapport à une cible un tout petit peu moins pessimiste.
Pour rappel, le cadre général de travail reste le même: un marché volatil et nerveux, dans l'attente de développements concrets sur la formation d'un nouveau gouvernement. Joseph V. Amato – Président et CIO – Actions de Neuberger Berman se veut toutefois rassurant: "l'absence de consensus parlementaire soulève des défis à plus long terme, mais la menace immédiate qui pèse sur la stabilité budgétaire de la France s'est dissipée. Les spreads des obligations d'Etat françaises et italiennes sont plus importants qu'il y a cinq semaines et le marché boursier français a vacillé, mais les actions européennes en général et les spreads de crédit ont bien résisté."
Et côté monétaire, nous sommes dans la quasi certitude désormais, d'assister à une première baisse des taux fédéraux en septembre. "La détente de l’inflation a renforcé les hypothèses d’une première baisse de taux de la Fed en septembre", résume Alexandre Baradez (IG France). L'outil FedWatch du CME Group chiffre désormais à 92,50% les probabilités d'un tel scénario. Pour rappel, le précieux outil permet d'analyser les probabilités d’évolution des taux fédéraux et de la politique monétaire américaine en fonction du prix des contrats à terme sur fonds fédéraux à 30 jours.
Cette probabilité avait déjà nettement progressé la semaine précédente avec le passage de l'ISM Services en deçà de la barre des 50 points, et le contenu sans vagues du rapport NFP sur l'emploi. Mais là, les données d'inflation publiées hier ont transformé l'essai.
Sur la politique monétaire européenne, les stratégistes de Nomura s'attendent à ce que "la décision de la Banque Centrale Européenne du 18 juillet [se déroule] sans encombre [avec un statu quo sur les taux], et [s'attendent] à ce que les orientations soient cohérentes avec celles de Sintra. Les questions-réponses devraient porter sur la possibilité d'une nouvelle réduction en septembre ou sur la persistance des inquiétudes concernant le maintien de l'inflation des services."
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de lundi dans le vert, à l'image du Dow Jones (+0,53%) et du Nasdaq Composite (+0,40%), à forte coloration technologique. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grappillé 0,28%à 5 631 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0890$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 80,60$.
A l'agenda ce mardi, à suivre en priorité l'indice ZEW de confiance dans l'économie allemande à 11h00, les ventes de détail outre Atlantique à 14h30, et l'indice NAHB du marché résidentiel américain à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La situation technique reste bigrement fragile à court terme, les oscillations volatiles s'exprimant dans un range entre 7 465 et 7 700 points. En cas de rupture de ce premier seuil, qui correspond à la borne basse d'un ancien gap remarquable, un mouvement supplémentaire de "purge", le second, prendrait corps. Nous redoublons de prudence à son approche.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7690.00 points.
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