(BFM Bourse) - L'indice CAC 40 a grignoté vendredi 0,26% à 5 516 points, dans des volumes solides, soutenu par le cours de l'Euro face au principales autres devises des partenaires commerciaux de la France, et soulagé par la réaction de Wall Street à la publication du rapport mensuel officiel sur l'emploi (avril).
Commençons par décortiquer le contenu du rapport mensuel fédéral pour le mois d'avril. Il ressort mi-figure, mi raisin, en réalité, avec des chiffres contrastés:
Le secteur privé (hors agriculture) n'a créé "que" 164 000 postes (contre une cible à 190 000 postes). Et les salaires horaires moyens sont restés contenues dans leur dynamique (+0,1%, contre +0,2% anticipé en moyenne). En revanche, contre toute attente, le taux de chômage est passée en deçà de la barre des 4%, à 3.9% de la population active.
Toutefois, la lecture que l'on peut en faire est loin d'être négative, dans le sens où:
1) l'emploi reste particulièrement solide outre Atlantique,
2) l'absence d'échauffement sur la dynamique des salaires ne devrait pas provoquer de durcissement (plus fort qu'anticipé en tous cas) de la politique monétaire de la Fed. Même si un resserrement monétaire, par action directe sur les taux directeurs fédéraux est attendu à l'issue de la prochaine réunion de politique monétaire (FOMC) en juin.
Côté européen, les opérateurs ont pris connaissance des données finales de l'indicateur d'activité PMI dans les services en Zone Euro. En données finales pour l'ensemble de l'Union monétaire, l'indicateur reste ferme et largement au-dessus de la barre des 50 points, à 54.7 points, non loin de la cible. La déception est nette en revanche sur le front des ventes au détail, qui ont quasiment stagné sur le mois de mars.
Côté valeurs, Société Générale a plongé de 5,17% à 42,58 euros, sur la publication de ses trimestriels. La banque rouge et noire a fait état d'un recul de 2,8% de ses revenus sur la période, à 6 294 millions d'euros, contre 6 474 millions d'euros un an plus tôt et 6 445 millions d'euros attendus par le consensus. Une baisse liée à des revenus de la Banque de détail en France encore pénalisés par l`environnement de taux bas, et une base de comparaison élevée dans les activités de marché.
Toujours sur le secteur bancaire, BNP-Paribas a perdu 1,15% à 62,67 euros, loin toutefois de ses points bas de séance. La banque a vu son produit net bancaire reculer à 10 798 millions d’euros au premier trimestre 2018, en baisse de 4,4% par rapport au premier trimestre 2017 qui intégrait l’impact exceptionnel d’une plus-value de cession de titres de Shinhan pour un montant de 148 millions d’euros.
Les salariés d'Air France (-2,86% à 8,096 euros) ont voté majoritairement "non" à la consultation sur l'accord salarial pluriannuel proposé le 16 avril, a annoncé vendredi soir la compagnie dans un communiqué. En conséquence, la compagnie annonce que le projet d'accord salarial du 16 avril qui proposait 7% d'augmentation de salaires sur 4 ans, dont 2% dès 2018, "est retiré". Jean-Marc Janaillac, qui avait mis son porte dans la balance "convoquera les Conseils d'administration d'Air France-KLM et d'Air France le 9 mai et leur remettra sa démission".
A suivre dès l'ouverture ce lundi Amoeba qui a annoncé vendredi soir les premiers résultats des essais en serre effectués avec le micro-organisme Willaertia magna C2c Maky en tant qu’agent de biocontrôle pour la prévention du mildiou sur la vigne.
Grâce à un effet "Apple", avec le renforcement de la position de Berkshire Hathaway, et la fermeté des cours des valeurs pétrolières, les principaux indices sur actions de l'autre côté de l'Atlantique ont pris le large en fin de semaine dernière, après avoir un peu tergiversé en début de séance avec la digestion du rapport mensuel fédéral sur l'emploi. Le Dow Jones a progressé de 1,39% à 24 262 points et le Nasdaq Composite de 1,71% à 7 209 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 1,28% à 2 663 points.
Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1940$. Le baril de WTI, un baromètre de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 70,30$.
Sur le plan macroéconomique ce lundi, à suivre les ventes au détail en Italie à 10h00, l'indice PMI Détail en Zone Euro à 10h10, l'indice de confiance Sentix des investisseurs en Zone Euro à 10h30, ainsi que les crédits à la consommation aux Etats-Unis à 21h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nous continuerons de considérer à court terme la zone de cours proche des 5 540 points comme une zone de résistance, mais dans l'immédiat, l'absence de phénomène de reflux à son approche montre toute la détermination du camp acheteur. La capacité vendredi à venir clôturer sur les points hauts de séance, dans de forts volumes, laisse le champ libre à l'hypothèse d'un franchissement rapide de ce niveau de résistance. Naturellement, seule une confirmation en clôture et par les volumes viendrait avaliser l'hypothèse.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario haussier est valable tant que l'indice CAC 40 cote au dessus du support à 5363.00 points.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires
Graphique en données quotidiennes
