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A la veille de l'issue d'un nouveau Conseil des Gouverneurs de la BCE, l'indice CAC 40 a poursuivi sa dérive parfaitement latérale, sous le seuil hautement psychologique des 8 000 points, seuil qui à ce stade n'a pas encore été touché.
François Rimeu, stratégiste senior chez La Française AM pense que "la BCE devrait essayer de gagner du temps concernant ses futures décisions en matière de baisse des taux d'intérêt."
"Lors de la conférence de presse, Christine Lagarde gardera probablement un ton modéré et réaffirmera l'engagement ferme de la BCE à ramener l'inflation vers son objectif de 2 %. L'économie est plus résistante et l'inflation recule plus lentement que ce qui avait été initialement prévu il y a quelques semaines. Par conséquent, un changement d'orientation de la politique monétaire est moins urgent. La BCE a encore le temps et peut attendre jusqu'en juin. Nous n'anticipons pas de mouvements notables des marchés financiers à la suite de la réunion de la BCE."
La résilience de l'inflation sous-jacente, tout comme les difficultés traversées par l'économie allemande, la plus puissante de la Zone Euro Euro, seront immanquablement évoquées.
Rendez-vous à 14h15 pour la décision de politique monétaire proprement dite et à 14h45 pour la conférence de presse. Un statu quo sur les taux directeurs à 4.50% est attendu.
Côté monétaire également, le grand rendez-vous de mercredi était la prise de parole du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), lors d'une audition devant une commission de la Chambre des représentants. Et le dirigeant de la Fed a réaffirmé mercredi qu'il s'attendait à ce que les taux d'intérêt commencent à baisser cette année, sans s'aventurer pour autant à communiquer une date précise.
"Si l'économie évolue globalement comme prévu, il sera probablement approprié de commencer à réduire progressivement la politique restrictive à un moment donné cette année", a déclaré Jerome Powell dans ses commentaires. "Mais les perspectives économiques sont incertaines et la poursuite des progrès vers notre objectif d'inflation de 2% n'est pas assurée", a-t-il poursuivi avec un biais prudent. Jeudi, Jerome Powell sera également auditionné par le Sénat.
"Alors que plusieurs déclarations de responsables du FOMC ont confirmé que la Fed tablait toujours sur des baisses de taux cette année, tout en demandant de la patience, la publication du rapport semestriel de politique monétaire de l’institution américaine confirme l’idée d’une inflation en baisse mais toujours trop élevée", observe Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion. "Ce rapport indique néanmoins que la détente observée sur l’inflation a fait diminuer les taux d’intérêt théoriques issus des différentes règles de Taylor proches (mais sous) les taux directeurs actuels. Si ces modèles ont naturellement leurs limites, il ne faudrait pas que la Fed attende trop longtemps avant d’acter ses premières coupes."
Au chapitre statistique, les nouvelles offres d'emploi et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage ne se sont guère éloignées de leurs consensus respectifs, ce qui est de bonne augure avant la publication demain du rapport fédéral NFP (Non Farm Payrolls) sur la santé de l'emploi privé américain.
Côté valeurs, Scor a bondi de 8,2% après avoir publié un bénéfice net record au titre de 2023, grâce à une sinistralité moins importante. Schneider Electric termine finalement en hausse de 0,4% malgré une dégradation de Deutsche Bank qui est passé d'acheter à conserver sur la valeur, jugeant qu'après le bon parcours boursier du groupe, le potentiel de hausse de l'action s'avère limité. A contrario, Dassault Aviation a lâché 5,4% après avoir publié ses résultats annuels. UBS remarque qu'aussi bien les revenus que le résultat opérationnel ajusté ont été inférieurs au consensus Visible Alpha.
De l'autre côté de l'Atlantique, après les commentaire de J Powell, les principaux indices sur actions sont parvenus à gagner quelques points, à proximité de leurs zéniths, à l'image du Dow Jones (+0,20%) ou du Nasdaq Composite (+0,58%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a terminé en hausse de 0,51% à 5 104 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0900$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 78,60$.
A l'agenda ce jeudi, à suivre l'issue du Conseil des Gouverneurs de la BCE et l'audition de J Powell, Président de la Fed, devant le Sénat.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice a franchi sur gap les 7 700 points et s'engage dans une zone de navigation inexplorée entre 7 700 et le seuil symbolique des 8 000 points. L'oscillatoire RSI (indice de force relative) se redresse, laissant augurer une ultime poussée haussière avant consolidation décomposable en plusieurs jambes. On surveillera avec attention la formation éventuelle d'un gap d'essoufflement ou d'épuisement, dans les prochaines séances, au-delà des 8 000 points psychologiques. A terme, une respiration en direction de la courbe de tendance orange (mm50j) est l'option privilégiée. Cette dernière gravite actuellement vers 7 610 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8000.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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