(BFM Bourse) - A noter tout d'abord qu'en dépit du caractère férié de ce mardi (1er novembre, Toussaint), la Bourse de Paris cotera, dans des conditions habituelles d'horaires. L'occasion de noter l'absence de correspondance systématique entre jours fériés et fermeture à Paris. A l'inverse, le lundi 26 décembre, non férié, sera chômé.
L'indice phare parisien, le CAC 40, aura terminé la séance de lundi sur une note légèrement négative, dans une activité réduite du fait de l'absence d'une frange significative d'opérateurs. Le baromètre s'est contracté de 0,10% à 6 266 points. Les opérateurs ont déjà les yeux rivés vers l'issue, demain, d'un nouveau Comité de politique monétaire de la Fed. L'enjeu est de "ressentir" à quel point la Fed se rapproche de son taux "neutre".
"La Réserve Fédérale devrait encore une fois monter les taux de façon « jumbo » (75 points de base) lors de sa réunion finissant le 2 novembre", anticipe, comme de très nombreux analystes, Thomas Costerg, Senior US Economist chez Pictet Wealth Management.
"Malgré les pressions politiques grandissantes, y compris des lettres ouvertes de certains sénateurs démocrates craignant des dommages collatéraux sur l’économie, la Fed devrait rester ‘droite dans ses bottes’ étant donné la persistance de l’inflation."
La Fed pourra s'appuyer sur les indices PCE publiés vendredi. Les prix à la consommation selon cet indice (Personal Consumption Expenditures Price Index) ont en effet progressé de 6,2% sur un an, là où le consensus attendait 6,3%. Sur octobre, les prix ont progressé de 0,5%, dans la cible.
La Fed tiendra compte naturellement, par ailleurs, des tensions sur l'emploi, alors que les chiffres mensuels (NFP) sont attendus pour vendredi. Ce jour, l'enquête du cabinet privé en RH ADP donnera un avant-goût précieux.
"La Fed regarde également particulièrement les gains d’emploi, toujours très résilients (le taux de chômage est à un plus bas de 3.5%), ainsi que les attentes d’inflation des consommateurs (notamment celles de l’enquête du Michigan). Ces dernières restent relativement élevées à 5% (chiffre d’octobre), et nourrissent particulièrement les craintes d’une inflation qui deviendrait indélogeable parce qu’ancrée dans les mentalités", complète M. Costberg.
Au chapitre statistique hier, les chiffres de l'inflation (indices des prix à la consommation en première estimation pour le mois en cours) ont montré un emballement en Zone Euro, à +10,7% en rythme annualisé, et +5,0% hors alimentation, énergie, alcool et tabac, éléments les plus volatils. "S'agissant des principales composantes de l'inflation de la zone euro, l'énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en octobre (41,9%, comparé à 40,7% en septembre), suivie de l'alimentation, alcool & tabac (13,1%, comparé à 11,8% en septembre), des biens industriels hors énergie (6,0%, comparé à 5,5% en septembre) et des services (4,4%, comparé à 4,3% en septembre)" a détaillé EuroStat.
Outre Atlantique, l'indice d'activité PMI de Chicago est ressorti en baisse à 45.2, au plus bas depuis juin 2020.
Côté valeurs, Orpea et Korian ont flambé respectivement de 24% et 10% après avoir plongé vendredi, de respectivement 20,4% et 17%. L’annonce la semaine dernière, d’un lourd projet de restructuration financière par Orpea a jeté un nouveau froid sur un secteur déjà en difficulté en Bourse. De l’autre côté de l'échiquier parisien, Air France-KLM a reculé de 3% et continuait de subir des dégagements, après avoir déjà chuté de 13,05% vendredi. Capgemini a cédé 3,4% et Sodexo a rendu pour sa part 2,10% tandis que Safran a perdu un peu d’altitude (-0,9%) pénalisé par une dégradation de Citi qui est passé de "neutre" à "achat" sur la valeur.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur action se sont légèrement contractés, à l'image du Dow Jones (-0,39% à 32 732 points) ou du Nasdaq Composite (-1,03% à 10 988 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 0,75% à 3 871 points.
A noter que la côte Est américaine passera à l'heure d'hiver dans la nuit de samedi à dimanche prochain. Dans l'intervalle, Wall Street ouvrira à 14h30 (Heure de Paris) et non 15h30, par conséquent.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 0,9920$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 87.10$.
A suivre en priorité à l'agenda statistique ce mardi, le PMI manufacturier ISM et les nouvelles offres d'emploi JOLTS, outre Atlantique à 15h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice phare parisien sur actions continue la formation d'un biseau ample, dont une sortie par le bas (pas encore d'actualité) rimerait avec reprise du courant baissier dans une volatilité importante. La bonne tenue à ce stade des valeurs à fort Bêta actuel, conjuguée aux volumes de transactions, laisse le champ ouvert à une courte période d'équilibre des forces en présence. Deux scénarios sont désormais envisagés pour le très court terme, une fois l'équilibre précaire rompu: l'entrée dans un fanion de consolidation, ou la formation d'une nouvelle jambe corrective.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6286.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 6142.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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