(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a commencé la semaine sous le signe de la consolidation prudente, dans un contexte géopolitique surveillé comme le lait sur le feu en Arabie Saoudite (avalanches d'opérations anti-corruption diligenté par le Prince héritier), et pénalisé par un secteur bancaire qui se lasse des taux encore très bas après la publication des barèmes pour le mois de novembre.
Sur le front statistique ce lundi la semaine a commencé avec une batterie d'indicateur avancés PMI (enquêtes auprès des directeurs d'achats), pour les services. Pour les données synthétiques de l'ensemble de la Zone Euro, l'indicateur est ressorti à un niveau solide, en très légère hausse à 55 points. L'indicateur évolue au-dessus de la barre des 50 points de façon ininterrompu depuis septembre 2013.
Aucun chiffre macroéconomique majeur américain n'est venu alimenter les débats. Les opérateurs ont donc continué de digéré le rapport mensuel d'octobre sur l'emploi américain, publié vendredi, et dont les conclusions sont ressorties pour le moins contrastées.
Sur le mois d'octobre, selon les données du Département du Travail, l'économie américaine a créé 261 000 postes dans le secteur privé non agricole, bien en deçà des attentes (312 000). Statu quo sur les salaires horaires moyens, là où en moyenne les économistes tablaient sur une progression de 0,2% d'un mois sur l'autre. Enfin, le taux de chômage parvient à se contracter, à 4,1% de la population active, rapprochant un peu plus la première économie du monde du plein emploi. Il s'agit du taux de chômage le plus bas enregistré depuis mars 2001...
Côté valeurs, les parapétrolières étaient recherchées lundi, dans le sillage de la hausse des cours du brut, à l'image de Vallourec (+2,12% à 5,166 euros), Technip (+1,08% à 24,83 euros), ou encore CGG (+10,47% à 4,43 euros). A noter, pour cette dernière, que le Tribunal de Commerce de Paris doit examiner le plan de sauvegarde proposé, le 20 novembre.
En revanche, le secteur bancaire était boudé, dans un contexte de taux bas persistants. Or les taux sont un déterminant essentiel de la création du produit net bancaire, et jouent directement sur la rentabilité des établissements. Société Générale (qui publiaient ses trimestriels) a perdu 3,65% à 44,03 euros, Natixis 1,37% à 6,631 euros, BNP-Paribas 1,22% à 64,96 euros, et Crédit Agricole 1,05% à 14,645 euros.
Sur les autres valeurs de la cote: Visiomed Group a gagné 4,03% à 1,29 euro, dopé par l'annonce d'un partenariat commercial entre la société spécialisée dans l'électronique médicale nouvelle génération et la complémentaire santé française Kovers.
De l'autre côté de l'Atlantique, nouvelle avalanche de recors historiques lundi, dans des marges toutefois étroites: le Dow Jones a grappillé 0,04% à 23 548 points et le Nasdaq Composite a gagné 0,33% à 6 786 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,13% à 2 591 points.
Tokyo, première place financière majeure de la planète à clôturer sur une journée, vient d'achever la journée de cotation en hausse de 1,73% sur des plus hauts de plus de 25 ans.
Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1590$. Le baril de WTI, autre baromètre classique de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 57,30$.
Sur le plan macroéconomique ce mardi, à suivre les ventes au détail en Zone Euro à 11h00, et les nouvelles offres d'emploi (JOLTS) aux Etats-Unis à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les trois dernières bougies tracées, en "doji", avec un corps quasi inexistant, paraissent quelconques, mais en disent pourtant long sur la capacité du marché à consolider sans correction.
Les sept dernières bougies tracées l'ont été au-dessus du corps de la bougie remarquable du 26 octobre, bougie en "marubozu" de libération d'énergie tout au long de cette séance.
Le message technique haussier est clair: en s'affranchissant nettement jeudi 26/10 d'une figure de latéralisation tracée depuis le 4 octobre, l'indice s'est libéré d'une résistance, jusqu'à venir tracer des sommets inédits depuis janvier 2008, soit près d'une décennie.
Cette relance du mouvement haussier après une consolidation à plat, sans aucun retracement, montre toute la puissance de la configuration graphique depuis sa sortie de canal baissier, sur gap de rupture (breakaway gap) le 11 septembre. A noter la confirmation par les volumes d'échanges, qui sont restés fermes jeudi 26 octobre, et par la structure de la bougie tracée, allongée et quasi sans mèche, dite en marubozu blanc selon la nomenclature japonaise consacrée.
Cette absence de prise de bénéfices à ce stade caractérise la puissance de la motivation du camp acheteur, et toute son impatience dans sa démarche de renforcement de positions.
Dans l'immédiat, et après une courte consolidation à plat, le scénario d'une reprise précoce de la prise de hauteur, dans des marges étroites, est privilégié, tant le camp acheteur se montre pressant.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario haussier est valable tant que l'indice CAC 40 cote au dessus du support à 5413.00 points.

Le conseil BFM Bourse
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