(BFM Bourse) - Aspiré par la débâcle de Wall Street la veille, le marché parisien a subi une correction très marquée mardi, sans toutefois céder à la panique. L'indice CAC parisien a perdu 2,35% à 5 161 points, dans de puissants volumes.
Pour rappel, À Wall Street, le Dow Jones a soudainement dévissé lundi pour clôturer en baisse de 4,60%, entraînant dans sa chute les bourses asiatiques et dans une moindre mesure les bourses européennes. Paradoxalement, cette débâcle est le résultat de bonnes nouvelles pour l’économie américaine. En effet, c’est la hausse des salaires et des créations d’emplois, plus forte que prévu en janvier, qui est à l’origine de la nervosité des investisseurs.
La reprise se confirme donc. Dans ces conditions, la Banque centrale américaine, la Fed, n’a plus de raison de poursuivre sa politique de maintien de taux faibles mise en place depuis plusieurs années. En augmentant ses taux d’intérêt, elle va durcir les conditions d’accès au crédit. C’est la fin de la quasi-gratuité de l’argent à laquelle les investisseurs s’étaient habitués. D’où l’affolement soudain de ces derniers.
Clairement, le scénario de trois relèvements des taux directeurs fédéraux sur l'année 2018 laisse désormais place à l'hypothèse de trois relèvements minimum.
Alors que les investisseurs sont restés figés sur le très solide contenu du rapport mensuel fédéral sur l'emploi américain publié vendredi, les chiffres macroéconomiques de la journée de mardi n'ont que peu attiré l'attention, dans ce contexte. Les commandes à l'industrie en Allemagne, pour le mois de décembre, ont pourtant bondi de 3.6% en données mensuelles, alors que les analystes s'accordaient en moyenne sur une progression bien plus minime (0,6%) après une très légère contraction de l'indicateur le mois précédent. Il s'agit de la plus forte progression mensuelle depuis le mois de février 2017.
Déception en revanche hier avec la publication du déficit commercial aux Etats-Unis, qui s'est creusé plus que prévu au mois de décembre, au plus haut depuis octobre 2008.
Côté valeurs, les bancaires, financières et assureurs ont perdu beaucoup de terrain, à l'image de Crédit Agricole (-3,27% à 14,335 euros), BNP-Paribas (-3,26% à 63,25 euros), Société Générale (-3,11% à 43,91 euros), ou encore Axa (-3,02% à 25,56 euros).
Les pétrolières et "parapétrolières" étaient à la peine dans un contexte de reflux des cours du brut. Vallourec a perdu 3,73% à 4,987 euros, TechnipFMC 4,34% à 25,33 euros, et Total 3,28% à 43,87 euros. Contre la tendance, l'exception notable est CGG, qui a gagné 7,71% à 2,682 euros, après une recommandation de Morgan Stanley. La banque d'affaires américaine a en effet entamé le suivi de la parapétrolière à "pondération en ligne" avec un objectif de cours de 3 euros.
De l'autre côté de l'Atlantique sur les marchés d'actions, l'heure était au rebond mardi, après un lundi noir. Le Dow Jones a rebondi de 2,33% à 24 912 points et le Nasdaq Composite de 2,13% à 7 115 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 1,74% à 2 695 points.
Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,2390$. Le baril de WTI, autre baromètre classique de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 63.90$.
Sur le plan macroéconomique ce mercredi, à suivre l'indice des prix de l'immobilier Halifax au Royaume-Uni à 10h30, les permis de construire au Canada à 14h30, et pour les Etats-Unis, les stocks de pétrole à 16h30, ainsi que les crédits à la consommation à 21h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Sur gap très ample (5226 - 5283 points), l'indice phare tricolore est sorti par le bas de la configuration en diamant que nous proposions graphiquement. Aucune figure technique de retournement durable n'est toutefois à relever à ce stade.
A savoir que le consensus de fond ne s'inverse pas. Les prises de profits se sont certes accélérées, sur des craintes de voir diminuer les "plus-values" latentes accumulées depuis des mois, mais le marché n'a aucunement basculé dans un mouvement baissier de fond.
Dans tous les cas, et en dehors de ces considérations de court terme, indispensables pour l'affinement des points d'entrée graphiques et pour la stratégie d'exposition, l'opinion de fond sur le marché français reste fortement haussière. En particulier, le seuil hautement psychologique des 6 000 points est à moyen terme en ligne de mire.
Une fois le niveau des 5 540 points franchi, avec des indices tangibles de breakout (gap, volume, bougie remarquable), l'énergie accumulée pourra être libérée, et le CAC renouera avec une dynamique de momentum haussier. Nous n'y sommes pas encore.
Dans l'immédiat, une réaction haussière dite de contestation est l'option privilégiée.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario haussier est valable tant que l'indice CAC 40 cote au dessus du support à 5081.00 points.

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