(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.
"Morosité": si l'on devait résumer en un seul mot la séance de mercredi, ce serait celui-ci. L'indice CAC 40 s'est contracté de 0,80% à 7 310 points, avec le retour des repères en provenance de Wall Street. Les données finales des PMI Services en Europe ont dégradé le sentiment d'appétence au risque.
Pour ces indicateurs d'activité dans les services en Europe, en données finales pour le mois de juin, la déception était au rendez-vous, avec un score de 52 points pour l'ensemble de la Zone Euro. Il s'agit d'un plus bas de 5 mois. L'économie de la Zone Euro se trouve à l'arrêt en cette fin de deuxième trimestre. Bien que la croissance se soit poursuivie dans le secteur des services, elle a ralenti et affiché son rythme le plus faible depuis cinq mois. Elle a en outre été contrebalancée par un fort recul de la production dans le secteur manufacturier, celui-ci s'étant accéléré par rapport à mai.
Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à la Hamburg Commercial Bank, a apporté l'éclairage suivant: "C'est le secteur des services français qui a enregistré les plus faibles performances en juin, la France ayant également été le seul pays couvert par l'enquête à avoir signalé une baisse de l'activité de services par rapport au mois précédent. Cette dégradation de la conjoncture dans l'Hexagone s'explique, outre des facteurs plus généraux tels que le resserrement des conditions financières et l'affaiblissement de la demande, par les grèves et les manifestations organisées ces derniers mois contre le projet de réforme des retraites."
Pour rappel lundi, les données finales des PMI industriels ne donnaient également aucune satisfaction. C'est tout particulièrement la composante allemande qui a fait tiquer les marchés, en ressortant sous les premières estimations, à 40.6, au plus bas depuis juin 2020.
L'activité dans les services en Chine a également déçu. L'indice PMI de services y est tombé à 53,9 en juin contre 57,1 en mai.
Côté valeurs, l'action Casino a poursuivi son plongeon boursier, et a lâché près de 33% alors que le groupe a livré le contenu des deux offres d'apport en capital, celle menée par Daniel Kretinsky d'une part et celle du trio Niel-Pigasse-Zouari, d'autre part. Dans les deux cas, les indications données par la société laissent entrevoir une dilution de plus de 99% pour les actionnaires. Boiron a bondi de 27% pour au final dépasser de 10 centimes, le prix de l'offre publique d'achat simplifiée de la famille Boiron qui compte retirer le groupe de la cote. Cette offre inclut une prime assez homéopathique pour les actionnaires, de 36% selon les calculs de la société qui se base sur le détachement d'un dividende exceptionnel. Mais en retraitant cet aspect et en comparant le cours de clôture de lundi (39,5 euros) avec la valeur de 50 euros, cette prime tombe à 27%.
De l'autre côté de l'Atlantique, dans la foulée des Minutes de la Fed sans grande surprise, les principaux indices sur actions ont terminé dans le rouge, à l'image mercredi du Dow Jones (-0,38%) ou du Nasdaq Composite (-0,18%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,20%. A la fin de ce mois, une nouvelle réunion du Comité de politique monétaire est prévue. Selon l'outil FedWatch du CME, les probabilités d'un relèvement de 25 points de base, après la pause de juin, dépassent les 88%. "Si le scénario d'une nouvelle hausse de taux de la Fed fin juillet tient toujours la corde, [...] avec un Jerome Powell volontaire lors de ses dernières déclarations, [Thomas Giudici, chez Auris Gestion] considèr[e] néanmoins qu'une nouvelle pause reste toujours probable".
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0860$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 71,60$.
A l'agenda ce jeudi, les conclusions de l'enquête du cabinet ADP sur l'emploi américain à 14h30, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage à 14h30, le PMI ISM et les nouvelles offres d'emploi (JOLTS) à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La bougie hebdomadaire de la semaine passée montre le soulagement d'une communauté financière qui assiste concomitamment à un soft landing de l'économie américaine, sans nouvelle mauvaise surprise sur le front de l'inflation. Les prochains niveaux de résistance sont situés à 7 500 puis 7 585 points. Il faudrait pour cela une fédération sectorielle au sein du CAC, que nous n'avons pas. Le scénario alternatif est celui d'une congestion en consolidation élargie, de type diamant.
Le cas échéant, nous serions au cœur - c'est-à-dire dans sa phase la plus large - , de ce diamant. Pour rappel, il s'agit d'une figure proche d'un losange. Graphiquement, le diamant ressemble à un losange plus ou moins aplati : au début de la formation de la configuration, les cours évoluent à l'intérieur d'un coin qui va en s'agrandissant, puis, à mi-parcours, ils oscillent à l'intérieur d'un triangle qui va en s'amenuisant.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7410.00 points.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
