(BFM Bourse) - C'est dans une ambiance alourdie que les marchés vont aborder ce jeudi ce qui constituera LA publication macroéconomique du jour, à savoir l'indice des prix à la consommation outre Atlantique. Hors alimentation et énergie, éléments volatils, la hausse des prix en rythme mensuel est attendue à +0,4%. Tout dépassement à la hausse de ce consensus viendrait immanquablement provoquer un échauffement des rendements des obligations d'Etat, et bousculer les données de préouverture à Wall Street, au lendemain de la publication de Minutes (compte-rendu du dernier FOMC) qui n'ont apporté ni soulagement ni espoir de pause dans le processus de hausse des taux fédéraux. Sans réelle surprise, ces Minutes ont laissé clairement entendre que les membres de la Fed s'accordaient sur de nécessaires nouveaux tours de vis d'ampleur pour lutter contre une forte inflation chronique, quitte à peser lourdement sur l'activité économique.

"Les rendements des titres de référence à 10 ans ont atteint les 4% pour la première fois depuis la mi-2010. C’est bien au-dessus de leur juste valeur, que nous estimons à 3,2% et qui tient compte d’un resserrement quantitatif de plus de 1 500 milliards de dollars de la Fed, de nos prévisions d’inflation à long terme et de l’affaiblissement de la dynamique de croissance à court terme", estiment les stratégistes de Pictet WM.

Côté statistiques mercredi, les opérateurs ont pris connaissance de l'indice des prix à la production, en hausse de 0,4% pour le panier de produits le plus large, dérapant au-delà des attentes.

LVMH a terminé en hausse de 1,87% à 621,9 euros après l'annonce de ses ventes du troisième trimestre. Le géant du luxe, qui a donné le coup d'envoi de la saison des résultats à Paris, a publié un chiffre d'affaires proche des 20 milliards d'euros au troisième trimestre et reste "confiant dans la poursuite de la croissance" malgré le contexte économique et géopolitique. Dans son sillage, Christian Dior a gagné 2%, Hermès 1,8% tandis que Kering clôture proche de l'équilibre à 445,45 euros. A l'inverse, Vicat a plongé de 9,3% à la clôture, le cimentier ayant averti qu'il ne serait pas en mesure de tenir ses objectifs de rentabilité face à la hausse des coûts de l’énergie.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions on terminé symboliquement dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,10% à 29 210 points) ou du Nasdaq Composite (-0,09% à 10 417 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est légèrement contracté de 0,33% à 3 577 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 0,9700$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 87.20$.

A suivre en priorité à l'agenda statistique ce jeudi, l'indice des prix à la production aux Etats-Unis à 14h30. Les stocks de pétrole seront dévoilés à 17h00.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

La réaction de contestation amorcée le 30 septembre a vidé son réservoir d'énergie, le harami du 05 octobre ayant été confirmé par une clôture vendredi sur le niveau d'ouverture du 04 octobre.

Nous évoquions lundi un "danger", à ce stade, celui de l'ouverture sous le gap du 04 octobre, isolant graphiquement quatre séances, sous réserve de préservation du gap en clôture ce lundi. Or l'indice est venu en séance combler intégralement son gap d'ouverture. Aucun reliquat du gap du 04 octobre n'est par ailleurs visible. Ces éléments militent pour une poursuite, dans une volatilité décroissante, d'une baisse en direction des 5 640 points, à l'issue de quoi une courte réaction est possible.

Dans l'immédiat, la moyenne mobile à 20 heures (en bleu foncé en vue horaire) exerce une forte pression. C'est donc une glissade continue qui prévaut actuellement. Le mantra TINA (There is No Alternative) est définitivement enterré.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 6000.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes