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Cac 40 : Une phase de consolidation pourrait venir ponctuer le mouvement actuel de rotation sectorielle

mercredi 17 mars 2021 à 17h30
La rotation sectorielle devrait laisser place à une phase de consolidation

(BFM Bourse) - Les anticipations de forte reprise économique, sous l'effet des progrès des campagnes de vaccination et de l'adoption du plan Biden, ont favorisé les valeurs cycliques au cours des derniers mois, une tendance qui, tout en s'atténuant, devrait néanmoins se poursuivre à moyen terme dit-on chez IG.

Après avoir laissé la crise sanitaire derrière eux en renouant -la semaine passée pour le CAC 40, bien plus tôt pour les indices new-yorkais ou le Dax allemand- avec leur niveau pré-Covid , les marchés mondiaux devraient "rester focalisés au cours du deuxième trimestre sur l’évolution des taux, les perspectives d’inflation et le discours des banquiers centraux, sur fond d’évolution du rythme des campagnes de vaccination aux Etats-Unis et en Europe notamment" pronostique Alexandre Baradez, responsable de la recherche marchés chez IG.

Il est ainsi possible, selon lui, que le second trimestre voit l’équivalent d’un "taper tantrum" (l’évocation d’un arrêt progressif des rachats d’actifs par les banques centrales) se mettre en place avec la reprise de la croissance mondiale qui se poursuit et l’allègement des mesures sanitaires. "Mais il ne s’agira pas d’un "taper tantrum" à proprement parler, car les banques centrales ne devraient pas changer la cadence des achats d’actifs, notamment en ce qui concerne la Fed et la BCE" prévient-il, rappelant que l'institution monétaire européenne a même indiqué la semaine dernière qu'elle allait accroître le rythme des achats d'actifs au deuxième trimestre pour éviter toute dégradation des conditions financières.

Dans ces conditions, l'expert considère que "le risque ne viendrait pas d’un changement de cadence opérationnelle des banques centrales mais plus d’une évolution du sentiment de marché à l’égard de la communication des banques centrales et de l’horizon d’intervention". De fait, si le marché est convaincu que le redressement de l'économie américaine sera plus vif qu'escompté, il n'attendra pas que la Fed fasse évoluer son discours. Preuve en est la brusque accélération du prix des matières premières et la hausse des anticipations d'inflation en février, alors même que le discours de la Fed n'a pas changé sur la période.

Si le marché est convaincu que l’économie américaine se redressera plus vite que prévu, il n’attendra pas que la Fed change son discours pour anticiper et c’est ce qu’il s’est déjà passé en février. "L’affaissement du nombre de cas journaliers de Covid-19 aux Etats-Unis, des chiffres économiques meilleurs qu’attendu et l’anticipation des effets du plan Biden" ont en effet entretenu l'optimisme des opérateurs sur la vigueur de la reprise économique, mais aussi poussé à la hausse le prix des matières et les anticipations d’inflation, provoquant "un redressement sensible des taux nominaux de long terme, mais également des taux réels" souligne Alexandre Baradez.

Vers un double discours de la Fed

À cet égard, la réunion de l'autorité monétaire ce mercredi sera particulièrement intéressante à suivre, juge l'expert. Jerome Powell va-t-il s’accommoder de ces taux et laisser la porte ouverte à une montée jusqu'à 2% ? Ou va-t-il insister sur la dégradation des conditions financières et accélérer les programmes de rachats d'actifs à la manière de ce qu'a fait Christine Lagarde la semaine dernière?

Alexandre Baradez a sa petite idée sur la question: "La récente remontée des rendements souverains a pu arranger la Fed en amenuisant l'effet Tina [pour "there is no alternative", le rendement moyen du dividende des entreprises composant le S&P 500 étant désormais aligné sur celui du 10 ans américain, autour de 1,5%, NDLR] sur les valeurs technologiques, mais il reste des poches spéculatives qu’il convient de faire dégonfler. Jerome Powell ne peut donc pas changer son fusil d’épaule du jour au lendemain, il est nécessaire qu'il délivre un discours mixte, à savoir conserver un biais accommodant mais préciser que l'institution surveille certaines valorisations" excessives selon lui. "La bulle s’était quelque peu dégonflée mais ça repart et nous sommes de nouveau en situations d’excès sur certains compartiments, la remontée des taux peut permettre de faire dégonfler certaines poches spéculatives" ajoute-t-il, pointant du doigt les titres les plus shortés "complètement décorrélés du marché" à New York.

Si la sortie de crise s’opère comme après celle des subprimes, nous sommes potentiellement en train d’entrer dans la deuxième phase d’un processus qui en compte trois, imagine-t-il : une première où les marchés rebondissent dans un environnement de taux bas avec un fort soutien monétaire, une deuxième où ils consolident avec le redressement des taux souverains en anticipation d’une modification à venir des conditions monétaires, avant une dernière phase au cours de laquelle les indices reprendront leur course haussière en parallèle de la hausse des taux qui se poursuivra sur fond de croissance, d'augmentation des salaires et de hausse des prix.

Dans les mois à venir, correspondant donc à la deuxième phase, l'expert estime que "la rotation sectorielle ne devrait pas être aussi forte (que celle observée depuis octobre et la découverte des premiers vaccins, NDLR) et [que] nous pourrions surtout observer une consolidation globale des indices, qu’ils soient davantage typés "value" comme le CAC ou le DAX ou davantage "growth" comme le Nasdaq ou le S&P".

"Au deuxième trimestre, les investisseurs ne vont plus payer mais regarder si ce qu'ils ont payé auparavant était justifié" explique Alexandre Baradez, notamment sur des valeurs automobiles, bancaires, pétrolières ou liées au tourisme "qui ne pourront pas continuer sur la même cadence et vont devoir "assimiler" pendant quelques temps les données macroéconomiques pour s’assurer que le scénario de reprise joué plusieurs mois en amont était le bon". "De la même manière, il serait étonnant que les valeurs technologiques repartent très fortement tout de suite sachant que, même si l’environnement de taux pourrait encore rester sous contrôle des banques centrales quelques temps, il ne devrait pas se dégrader pour autant" développe l'expert.

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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