(BFM Bourse) - La Bourse de Paris clôture en légère hausse, au contact des 8.000 points après la publication de deux statistiques relatives à l'inflation de part et d'autre de l'Atlantique. En rythme hebdomadaire, le CAC 40 a cédé près de 1,3%.
C'était le I-day ou jour d'inflation sur les marchés en Europe et aux Etats-Unis. Et finalement, la Bourse de Paris a réussi à négocier sans trop de difficultés ces deux rendez-vous cruciaux, avec un CAC 40 qui a termine en légère hausse de 0,18% aux portes des 8.000 points, à 7.992,87 points ce vendredi soir.
Les marchés ont donc pris connaissance de l'indice PCE aux Etats-Unis, la jauge préférée de la Réserve fédérale (Fed) américaine, pour le mois d'avril. Finalement, cet indicateur est ressorti conforme aux attentes, avec une inflation de 2,8% hors prix de l'énergie et de l'alimentaire, et de 0,2% en rythme mensuel.
Surtout, les dépenses des ménages ont nettement ralenti, de 0,2% en avril contre une progression de 0,3% attendu par le consensus,et après une hausse de 0,7% au mois de mars.
"Le fait que le core PCE continue de baisser, même lentement, et qu’il ne soit plus si loin des 2% évacue la possibilité d’un retour aux hausses de taux de la Fed. Mais cela ne suffit très vraisemblablement pas pour que la Fed se précipite vers les baisses de taux: sur le timing de ces derniers, c’est peut-être la dégradation du marché du travail qui finira par décider les membres du FOMC (comité de politique monétaire de la Fed, NLDR)", note Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques
Un peu plus tôt dans la journée, les opérateurs ont pris connaissance de l'indice des prix à la consommation harmonisés en Europe, qui a progressé de 2,6% sur un an en mai contre 2,4% le mois précédent. Pour autant, la Banque centrale européenne devrait enclencher son cycle de baisse de taux dès le mois de juin, malgré la publication de chiffres d'inflation inattendus en Europe, juste avant la réunion trimestrielle de la Banque centrale européenne (BCE).
"La BCE devrait annoncer sa première baisse de taux après une longue période de taux élevés, et le timing de la publication des chiffres de l'inflation pourrait affecter de manière notable son processus de prise de décision", avance pour sa part Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers.
Alors que la vague de publications est passée, la macroéconomie et par ricochet les intentions des banques centrales sur leurs politiques monétaires ont donc accaparé l'esprit des investisseurs cette semaine. Le CAC 40 affiche un bilan hebdomadaire négatif (-1,26%) et ce pour la troisième semaine consécutive. L'indice vedette parisien boucle ainsi le mois de mai sur un gain famélique de 0,10% sauvé par une excellente semaine du 6 mai (+3,29%), marqué par un record absolu à 8.259,19 points.
La tech tique en Bourse
Du côté des valeurs, la tech a bien souffert. Capgemini accuse la plus forte baisse du CAC 40 à la clôture (-4,5%), alors qu'aussi bien Jefferies que JPMorgan ont abaissé leur opinion, passant d'acheter à conserver (ou équivalent). Les deux notes des banques américaines pointent une reprise dans le secteur des services informatiques qui risque de se décaler dans le temps.
Alten a cédé 2,1%, Worldline perd 1,3% et Dassault Systèmes 1,2%. OVHcloud a encore rendu 11% après avoir abandonné 14,6% la veille à la suite d'une dégradation de la part de Stifel.
Neoen a rebondi de 20,6%, le prix se rapprochant de l'offre contenue dans la proposition de rachat du canadien Brookfield, annoncée jeudi.
Pour des raisons identiques, un cours qui s'ajuste à un prix de rachat, Micropole a flambé de 44,8%. Sur les autres marchés, l'euro avance de 0,17% face au dollar à 1,0853 dollar. Le pétrole repart à la baisse. Le contrat de juillet sur le Brent de mer du Nord redonne 1,20% à 80,90 dollars le baril, tandis que celui sur le WTI coté à New York plie de 1,40% à 76,81 dollars le baril.