(BFM Bourse) - Les records boursiers fusent après la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine. Le DAX, le CAC 40 et le Dow Jones ont fait tomber leurs précédents records ces dernières heures. Mais certains indices des grandes places mondiales ne participent pas à la fête.
Le père Powell ne s'est pas transformé en père fouettard. Plusieurs indices boursiers majeurs ont inscrit de nouveaux records ce jeudi, les investisseurs ayant été ravis de la tonalité de la Réserve fédérale américaine sur l'orientation prochaine de ses taux d'intérêt. Les projections des membres de la banque centrale américaine laissent en effet apparaître trois baisses de taux l'année prochaine.
Le président de la Fed, Jerome Powell, "est apparu hier soir devant les micros dans le rôle du Père Noël et n'a laissé presque aucun souhait insatisfait", explique Jürgen Molnar, analyste chez RoboMarkets cité par l'AFP.
La Réserve fédérale a donc offert aux marchés leur cadeau de Noël en avance. A la Bourse de Paris, le CAC 40, a encore battu son record en séance ce jeudi et a franchi pour la première fois de son histoire les 7.600 points. A 9h17 l'indice parisien prenait à 1,45% à 7.653,89 points et avance de 16,3% sur l'année. Le CAC 40 GR (avec les dividendes réinvestis) prend même 19%, ce qui lui a permis d'inscrire de nouveaux records à 23.160,22 points, ce jeudi.
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La Bourse de Madrid ne bat pas ses records
Toujours en Europe, le DAX 40 à la Bourse de Francfort a franchi le seuil des 17.000 points jeudi, à 17.003,28 points peu après l'ouverture. Depuis le début de l'année, l'indice phare allemand, progresse de 20,4%. Pourtant, ce record peut paraître déroutant dans la mesure où l'économie allemande alimente les craintes, entre récession et crise budgétaire. Mais l'exposition très international de ses poids lourds (SAP, Siemens, Airbus, Allianz) aide très certainement l'indice.
Mercredi soir, c'était le Dow Jones qui avait ouvert le bal des festivités, séduit par la tonalité du discours de Jerome Powell. Le plus vieil indice américain a battu un record à la clôture franchissant pour la première fois les 37.000 points, avec une hausse de 1,4% à 37.090,24 points. Le S&P500 et le Nasdaq 100 devront s'armer d'un peu de patience, mais leurs records historiques en séance sont clairement à portée, à 4 709,69 points et 16.581,04 respectivement.
L'indice italien le FTSE MIB 30 n'est pas en reste, et a lui aussi inscrit un plus haut historique ce jeudi matin à 30.642,23 points. Cette année, la place italienne a gagné plus de 26%, portée par sa forte pondération en valeurs bancaires.
Si l'IBEX 35 de Madrid prend 1,1% (et 24% depuis le début de l'année), l'indice espagnol reste, lui, à distance de ses plus hauts historiques, autour de 11.900 points, contre 10.210 actuellement.
La Bourse de Londres minée par les minières
Mais certains indices ne participent pas à la fête. Nous avons retenu les indices vedettes des places majeures mondiales.
À rebours des records du Dax ou du CAC 40, le FTSE 100, l'indice principal de la place londonienne, est en effet quasi stable.Ce dernier affiche un timide gain d'à peine 2% cette année, pour évoluer sur les 7.700 points, à 7 701,76 points. Plusieurs éléments expliquent la contre-performance de nos voisins d'outre-Manche. Il convient premièrement de souligner que le FTSE 100 avait largement surperformé en 2022 les autres places et sa composition lui joue des tours. Cet indice est pauvre en valeurs technologiques, ce qui a clairement constitué un handicap.
Le FTSE 100 a pourtant été le premier des indices majeurs européens à établir des records depuis le conflit ukrainien en février 2022. Le principal indice de la Bourse de Londres, a inscrit un plus haut historique en séance à 8 047,06 points, le 16 février 2023, malgré les mauvaises nouvelles sur l'économie britannique, avec une croissance attendue à 0,5% au Royaume-Uni cette année et une inflation autour de 7,7%, selon le FMI.
On peut également citer le SMI de la Bourse de Zurich, qui sous-performe ce jeudi (+0,9%) et ne prend que 5% depuis le début de l'année. A 11.287 points, l'indice helvétique se situe à bonne distance de son pic de 2021 (environ 12.750 points). La crise liée à Credit Suisse, racheté depuis par UBS, a certainement pesé sur la place suisse.
Le marché chinois est aussi totalement passé à côté du rallye des grandes places mondiales, le CSI 300, qui regroupe les plus importantes capitalisations des bourses de Shenzhen et de Shanghai, chutant de 13,8% depuis le début de l'année. La conjoncture morose et la mauvaise santé du marché immobilier chinois auront eu raison de la bonne humeur sur les places boursières du pays. Le Hang Seng de Hong Kong souffre encore plus, puisqu'il plonge pour sa part de 18,6% depuis le début de l'année.
Au Japon, le Nikkei 225 évolue sur des plus hauts depuis 23 ans mais n'a pas encore battu ses records de la fin des années 1980, avant l'explosion de la bulle économique qu'a connue le pays du Soleil levant.