(BFM Bourse) - La rotation sectorielle à l'œuvre sur les Bourses mondiales depuis l'annonce de Pfizer permet au CAC 40 d'afficher de nouveau une valorisation boursière supérieure à celle du géant californien, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 3 mois et demi. Fin septembre, l'indice parisien comptait même plus de 400 millions de dollars de "market cap" de retard sur Apple.
Ceci est une mini-révolution. Le CAC 40 -qui regroupe quarante valeurs phares de la Bourse de Paris- pesait moins qu'Apple depuis le 31 juillet dernier, séance que la firme à la pomme a terminé à 1.778 milliards de valorisation, contre 1.776 milliards pour l'ensemble des entreprises figurant au CAC 40. Apple était d'ailleurs devenu, à cette occasion, le groupe le mieux valorisé de la planète devant le géant pétrolier Saudi Aramco.
Et le fabricant d'iPhone ne s'était pas arrêté en si bon chemin, loin de là, puisque sa valorisation boursière avait encore gonflé pour atteindre un record historique à 2.295 milliards de dollars le 1er septembre, après avoir franchi seulement quelques jours auparavant le seuil des 2000 milliards , un niveau de valorisation auquel seul Aramco s'était auparavant hissé. Les sociétés de l'indice vedette du marché parisien affichaient alors une valorisation boursière combinée d'environ 1870 milliards de dollars
La performance d'Apple est d'autant plus exceptionnelle que le titre du groupe avait connu un gros trou d'air en début d'année, chutant à 56,09 dollars -ajusté du "stock split" intervenu fin août- le 23 mars dernier. La valorisation boursière du groupe avait ainsi chuté à 976 milliards de dollars. Entre le 23 mars et le 31 septembre, soit en à peine plus de six mois, le géant californien avait donc réussi à faire gonfler sa capitalisation boursière de plus de 1300 milliards de dollars (!), profitant de l'appétit sans limite des investisseurs pour les valeurs technologiques.
Si le soufflet est légèrement retombé après l'annonce du "stock split" qui avait propulsé le titre Apple à un sommet historique, la capitalisation boursière du groupe tourne toujours autour du seuil des 2000 milliards de dollars.
Et il aura donc fallu l'annonce de Pfizer d'un vaccin "efficace à 90%" contre le Covid-19 pour qu'une massive rotation sectorielle s'opère, à la faveur d'un CAC 40 au sein duquel évoluent de nombreuses valeurs durement sanctionnées depuis le début de l'année, et que l'indice phare de la Bourse de Paris renoue avec une telle valorisation. Fort d'un rebond de plus de 20% depuis son creux du vendredi 30 octobre dernier, soit sur 8 séances, l'échantillon principal du marché parisien atteint une capitalisation boursière de 2060 milliards de dollars.
Dans le même temps, les valeurs technologiques souffrent de cette rotation au profit des valeurs dites "value" et n'ont pas participé à l'euphorie qui a régné sur les marchés lundi. À New-York, le Nasdaq, où se concentrent les valeurs du secteur qui ont profité des restrictions de mobilité dues à la pandémie, a fait les frais des arbitrages des investisseurs lundi, cédant 1,5% en clôture quand le Dow s'est adjugé 3%.
Dans ce marché en ordre dispersé, Apple a fini sur un recul de 2% lundi, et poursuivi dans ce sens mardi avec un nouveau repli de 1%. Sa valorisation repasse sous la barre des 2000 milliards de dollars, à 1977 milliards.
Apple reste l'entreprise la mieux valorisée du monde, toujours talonnée par Saudi Aramco (1884 milliards de dollars) et Microsoft (1592 milliards).