(BFM Bourse) - L’indice parisien a terminé en baisse de 0,83% lundi à 6.222,28 points. Les anticipations sur la hausse des taux directeurs des grandes banques centrales ont pénalisé les marchés actions.
Le CAC 40 poursuit sur sa (mauvaise) lancée. L’indice phare de la place parisienne a cédé 0,83% lundi à 6.222,28 points, après un repli de 1,68% vendredi, enchaînant ainsi une troisième séance dans le rouge.
Les craintes qui ont pénalisé l’ensemble des places mondiales en fin de semaine ont clairement continué de peser lundi. Le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, a affiché vendredi sa fermeté à lutter contre l’inflation, ce qui pousse depuis les opérateurs de marchés à relever leurs anticipations sur le prochain tour de vis monétaire de la banque centrale américaine.
Tensions obligataires
Selon l’outil Fedwatch du CME Group, les investisseurs attribuent une probabilité de deux tiers à une hausse de taux de 75 points de base (0,75 point de pourcentage) de la part de la Fed, lors de sa prochaine réunion en septembre, contre 33,5% pour un relèvement de 50 points de base (0,5 point). La semaine dernière, les investisseurs étaient bien plus tiraillés entre ces deux possibilités.
Jerome Powell "a envoyé un message clair et court" montrant que la Fed ne basculerait pas vers un biais plus accommodant ce qui a "positionné les marchés actions" pour de nouvelles baisses, estime Edward Moya d’Oanda.
Les interrogations sur la prochaine décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) a également lesté les marchés actions. Au cours du week-end, plusieurs membres de l’institution européenne ont pris la parole pour plaider en faveur d’une forte hausse des taux d’intérêt lors de la réunion de septembre. Parmi eux, Martins Kazaks, le gouverneur de la banque centrale de Lettonie, pays où l’inflation dépasse 20%, a estimé que la discussion devrait porter entre un relèvement des taux de 50 points de base (0,5 point de pourcentage) ou 75 points de base. Philip Lane, le chef économiste de la BCE, a de son côté été plus prudent lundi. L’Irlandais a ainsi prôné un "rythme régulier" de hausses qui ne soit ni trop lent ni trop rapide.
Sur le marché obligataire, les rendements, reflets des anticipations des politiques monétaires, se tendent. Le taux à 10 ans du bon du Trésor américain prend plus de 7 points de base, celui sur le Bund allemand à 10 ans gagne plus de 10 points, tout comme l’OAT (obligation assimilable du Trésor française à 10 ans).
Forte hausse du pétrole
L’euro, lui, gagne du terrain face au dollar, s’adjugeant 0,3% à 0,9998 dollar. Les contrats pétroliers de leur côté progressent nettement.
"Le pétrole se redresse en raison des risques grandissants d'une éventuelle guerre civile qui pourrait mettre en danger la production libyenne et des attentes croissantes que l'Opep+ [l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, NDLR] se positionne pour réduire sa production", estime Edward Moya.
Le contrat d’octobre sur le Brent de mer du Nord s’adjuge 2,8% à 103,82 euros. Le contrat de même échéance pour le brut doux léger (WTI) coté au Nymex prend 3% à 95,88 dollars le baril.
Dans le sillage des cours de l’or noir, les valeurs parapétrolières ont progressé, CGG a pris 6,2% et Vallourec 3,4%.
La majeure partie des valeurs du SBF 120 ont néanmoins terminé dans le rouge, notamment les sociétés spécialisées dans l’extraction de métaux ou de minéraux. Eramet a perdu 6,5% et Imerys a abandonné 3,7%.
Engie a cédé -4,3% alors que les prix du gaz, bien que toujours élevés, refluent. Le contrat de septembre sur le TTF néerlandais perd 16,3% à 284 euros le mégawattheure.