(BFM Bourse) - L'indice vedette parisien termine en baisse ce mardi 6 mai, après l’élection au second tour de Friedrich Merz en tant que chancelier en Allemagne, et à la veille de la décision de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.
L'ambiance à la Bourse de Paris est restée fébrile ce mardi 6 mai. Son indice vedette, le CAC 40, a cédé 0,40%, retombant ainsi sous les 7.700 points à 7.696,92 points.
Le marché parisien a pris acte de l’élection au deuxième tour de Friedrich Merz, le leader de la CDU-CSU, en tant que chancelier allemand. Le dirigeant politique avait échoué à être élu au premier tour.
Cette annonce a, un temps, fait décrocher le DAX 40, indice phare de la Bourse de Francfort, qui s'est toutefois repris depuis. Il a clôturé en repli de 0,46%.
"Les votes étant secrets, nous ne connaîtrons pas les raisons officielles de l'échec du premier tour ce matin, mais il nous semble que certains députés de la CDU/CSU ont voulu manifester leur mécontentement à l'égard de la volte-face de Merz en matière de politique fiscale à la suite des élections", a expliqué Carsten Brzeski responsable de la recherche macroéconomique chez ING.
Fébrilité avant la Fed
Du côté des États-Unis, difficile de suivre le dossier des droits de douane. "L'impression d'un soulagement sur le sujet des droits de douane perd de son élan, ce qui se manifeste dans un contexte d'absence de progrès concrets dans les négociations commerciales et de la publication par Donald Trump, dimanche dernier, d'un message appelant à imposer des droits de douane de 100 % sur les films produits en dehors des États-Unis", note Jim Reid de Deutsche Bank.
C'est dans ce contexte que les investisseurs ont aussi pris connaissance ce mardi d'un déficit commercial record atteint en mars aux États-Unis. Il s'est aggravé de 14% sur un mois, pour atteindre 140,5 milliards de dollars, pénalisé par les importations massives avant l'instauration des droits de douane.
Les opérateurs restent aussi fébriles à la veille de la décision de la Réserve fédérale américaine qui devrait, sans surprise, maintenir ses taux directeurs inchangés. Mais ce sont les commentaires de son président Jerome Powell qui seront étroitement surveillés.
"Le problème principal de la Fed reste, à ce stade, et comme c’est le cas depuis plusieurs mois, l’imprévisibilité de la politique commerciale américaine, en termes de niveau des nouvelles taxes et de calendrier, rendant très difficile toute nouvelle projection. Reste à voir si Jerome Powell aura été sensible à la contraction surprise du PIB américain au premier trimestre (en raison du fort déséquilibre de la balance commerciale) et s’il considère qu’il y a un risque économique, et donc un risque pour l’emploi, dans les mois qui viennent…ce qui lui permettrait de rouvrir la porte aux baisses de taux", explique Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.
"A ce stade, les marchés n’anticipent pas de baisse de taux en juin et à peine plus de 50% de chances pour une baisse de taux en juillet", avance le spécialiste des marchés.
Du côté des valeurs, les pensionnaires du CAC 40 ont assez peu bougé. Teleperformance a gagné 3,7%, la plus forte progression de l'indice, tandis que le repli le plus prononcé a été accusé par Essilorluxottica (-2,4%).
Hors CAC 40, Elis a cédé 1,3% après avoir livré une croissance légèrement inférieure aux attentes au premier trimestre.
Sur les autres marchés, l'euro prend 0,24% face au dollar à 1,1339 dollar. Le pétrole reprend des couleurs après avoir chuté lundi. Le contrat de juillet sur le Brent de mer du Nord bondit de 3,9% à 62,59 dollars le baril tandis que celui de juin sur le WTI coté à New York flambe de 4,3% à 59,59 dollars le baril.