(BFM Bourse) - Le DAX 40 abandonne près de 2% après que le leader conservateur n'a pas été élu chancelier par les députés allemands, mardi. Ce qui pourrait toutefois ne constituer qu'un simple contretemps.
Cela devait n'être qu'une formalité. Dans une note présentant les grandes actualités de la semaine, Deutsche Bank était même catégorique: Merz deviendra chancelier de l'Allemagne ce mardi 6 mai.
Mais le leader de la CDU-CSU (conservateurs) a essuyé un camouflet inattendu. Les députés allemands, ou plus exactement les membres du Bundestag, ne l'ont pas élu à l'issue de la session parlementaire de ce mardi matin.
Friedrich Merz n'a récolté que 310 voix sur les 316 nécessaires pour obtenir la majorité.
Cette annonce a provoqué un décrochage de la Bourse de Francfort. Le DAX 40, son indice phare reculait de 1,9% en fin de matinée, sous-performant largement les autres indices européens.
Pour donner un ordre d'idée, le CAC 40 reculait de 0,9% au même tandis que le FTSE 100 de Londres cédait 0,3%. Le MDAX, indice qui regroupe les moyennes capitalisations allemandes, des sociétés moins internationalisées que celles du DAX 40, perdait lui 2,9%.
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La Bourse allemande auparavant en état de grâce
À voir toutefois si ce revers ne constitue pas qu'un simple contretemps pour Merz. En théorie avec les voix de la CDU-CSU et celle du SPD (sociaux-démocrates), allié à la CDU-CSU dans le cadre d'un contrat de coalition gouvernementale, le dirigeant politique dispose de 328 sièges sur 630 au Bundestag.
La session parlementaire au Bundestag a été suspendue et les députés allemands ont 14 jours pour désigner un chancelier. Selon Reuters, un deuxième vote pourrait être rapidement organisé. Le journal die Zeit, de son côté, évoque plutôt un vote pour vendredi.
Cette péripétie peut en tout cas constituer un prétexte pour les investisseurs et prendre leurs bénéfices sur un marché actions allemand qui marche bien depuis le début de l'année. Le DAX 40 gagne toujours 15% depuis le 1er janvier à comparer avec une hausse de 5,15% pour le CAC "GR", c'est-à-dire dividende réinvesti. Contrairement au CAC 40 "de base", le DAX 40 se calcule en supposant que les dividendes sont réinvestis.
L'Allemagne est récemment revenue dans le radar des investisseurs. La volonté affichée par Friedrich Merz d'investir pour soutenir la croissance d'une économie en perte de vitesse avait été bien perçue par les opérateurs de marché. "L'Allemagne a émergé comme le marché qui performe le mieux au sein des économies développés", notait récemment Barclays.
À ce titre, la coalition gouvernementale avait été formée en 45 jours, bien plus rapidement que d'ordinaire, remarquait la banque britannique. Ce qui soulignait un certain consensus pour mettre en place des politiques favorables à la croissance.
"Les élections, les annonces budgétaires (avec notamment un méga-plan d'investissement, NDLR) et l'accord de coalition" ont "fait entrer l'Allemagne dans une nouvelle ère politique", soulignait de son côté Deutsche Bank en avril. "La demande d'actions allemandes ne cesse de croître", remarquait-elle également.