(BFM Bourse) - L'indice vedette parisien a repris de la hauteur ce lundi, porté par la poussée des valeurs du secteur de la défense à la suite des évènements du week-end.
La Bourse de Paris commence la semaine sur une hausse. Le CAC 40 progresse de 1,09% mais refuse l'obstacle des 8.200 points, pour terminer sa course à 8.199,71 points à la clôture. Dans l'après-midi, l'indice vedette parisien a même atteint les 8.257,88 points, frôlant d'un cheveu son record absolu de 8.259,19 points.
La défense bien orientée
Ce rebond de la place parisienne est à mettre au crédit d'une actualité géopolitique particulièrement dense, ce qui porte les valeurs de la défense. Vendredi, la réunion à la Maison Blanche entre Donald Trump et son homologue ukrainien, Vololdymyr Zelensky, a échoué. L'évènement a tourné au vinaigre après que le président américain a lancé de virulentes attaques à l'égard de Volodymyr Zelensky, l'accusant de "jouer avec la troisième guerre mondiale" et le sommant de pactiser avec la Russie, sans quoi les États-Unis laisseront tomber l'Ukraine. Le président ukrainien a écourté son séjour et aucun accord n'a été trouvé.
Face aux outrances diplomatiques de Donald Trump, l'Europe a décidé de mettre les grands moyens pour assurer sa propre sécurité.
Ce qui a porté les titres européens de la défense en Bourse. À Paris, les deux grandes valeurs de la défense, Thales et Dassault Aviation, ont rebondi de respectivement 16% et 14,8%.
Airbus et Safran, bien moins exposés à la défense, ont quand même pris 5,2% et de 3,1% respectivement.
Exosens, une société spécialisée dans la détection et la photodétection très exposée à la défense, a décollé de 19,8%. Cette entreprise a d'ailleurs annoncé ce lundi anticiper des performances solides pour l'année en cours, après avoir livré des résultats 2024 supérieurs à ses projections dévoilées lors de son introduction en Bourse.
La place parisienne n'a pas dévié de sa trajectoire, malgré la publication d'une statistique décevante aux États-Unis, alimentant les craintes sur l'état de santé de l'économie américaine. En février, la croissance de l'activité manufacturière américaine a ralenti, avec un ISM manufacturier à 50,3 points, contre un consensus à 50,7 points et après 50,9 points en janvier.
"Ces signes de faiblesse sont susceptibles d'être entendus par les investisseurs qui s'inquiétaient déjà des premiers tremblements d'une activité américaine plus lente que prévu", avance Florian Ielpo chef de la recherche macroéconomique chez Lombard Odier. Surtout, l'indice des prix payés a bondi à un plus haut de trois ans, à 62,4 points après 54,9 en janvier.
"Bien que l'industrie représente une part plus modeste de l'économie américaine, sa récente reprise était considérée comme un indicateur positif pour la santé de l'économie mondiale, et ce rapport constitue une nouvelle mauvaise et surprenante", poursuit Florian Ielpo.
Eutelsat en orbite
Eutelsat a pris 68%, alors que le marché s'attend à ce que les tensions entre les États-Unis et l'Europe en matière de défense profite à sa filiale Oneweb au détriment de Starlink, entreprise d'Elon Musk.
En dehors de la défense, Dassault Systèmes a gagné 3,2% soutenu par Berenberg qui est passé à "l'achat" sur l'action.
Valneva a gagné 2,4% alors que son vaccin anti-chikungunya est tout proche d'une autorisation en Europe chez les adolescents.
Renault a terminé en hausse de 1,4% après que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé de la flexibilité sur la régulation en matière de CO2 pour 2025.
Sur les autres marchés, l'euro gagne 0,8% face au dollar à 1,0498 dollar. Le pétrole est en légère baisse. Le Brent de mer du Nord pour livraison en mai cède 0,2% à 72,68 dollars le baril tandis que celui d'avril sur le WTI coté à New York redonne 0,3% à 69,52 dollars le baril.