(BFM Bourse) - Le retour des craintes inflationnistes alimenté par la spectaculaire hausse des prix de l'énergie pèse de nouveau sur le marché parisien, qui limite néanmoins ses pertes à la mi-journée.
Préoccupé par l'accélération de l'inflation en France et en zone euro, le marché parisien a ouvert la première séance d'octobre (donc la première du 4e trimestre) dans le rouge vif (-1,5%), avant d'effacer une partie de ces pertes à la mi-journée (-0,70% à 6.474 points). "Les questions concernant le vote sur la réforme de l’infrastructure aux Etats-Unis, la normalisation monétaire à venir de la Fed et la progression de l’inflation continuent à perturber les investisseurs" note John Plassard, directeur des investissements chez Mirabaud, qui relève par ailleurs que les indices américains viennent de signer "leur pire trimestre depuis 2020" avec le nouveau repli enregistré jeudi (-0,4% pour le Nasdaq, -1,6% pour le Dow Jones).
À Paris, le CAC 40 a enregistré une performance trimestrielle quasi-nulle (+0,2%), pénalisé par des dernières semaines agitées qui se traduisent par une performance négative en septembre (-2,4%).
Si la BCE répète à l'envi qu'il s'agit d'un phénomène transitoire, la nouvelle poussée de l'inflation dans la zone euro pèse sur le sentiment ce vendredi. La hausse des prix à la consommation dans les pays ayant adopté la monnaie unique a de fait atteint +3,4% en septembre, après +3,0% en août, soit son plus haut niveau depuis septembre 2008. Les économistes et analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une hausse légèrement moins prononcée (+3,3%). Parmi les principales composantes de l'indicateur, le secteur de l'énergie a connu de loin la plus forte flambée le mois dernier (+17,4%), a souligné Eurostat. Les marchés ont "certainement beaucoup de raisons de s'inquiéter de la flambée des prix de l'énergie, des perturbations de la chaîne d'approvisionnement et des préoccupations concernant une inflation plus persistante", commente Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK
Les producteurs d'énergie logiquement recherchés
Malgré les annonces de Jean Castex d'un gel du tarif réglementé du gaz entre octobre et avril prochain, et d'une limitation de l'augmentation de celui de l'électricité de 4% en février (au lieu de +12% prévu), les énergéticiens ont la cote à Paris ce jeudi. EDF prend ainsi largement la tête du SRD avec un gain proche de 5% peu avant 13h, quand Engie gagne 2% - plus forte hausse du CAC 40.
L'indice vedette du marché parisien limite également son recul grâce à la tentative de rebond des valeurs du luxe (+1,2% pour l'Oréal, +0,4% pour Kering), tandis que le compartiment automobile est à la peine (-2,2% pour Stellantis notamment) après l'annonce, par la Plateforme automobile (la fédération des industriels du secteur), d'un repli de 20,5% du marché automobile français en septembre sur un an. À la mi-journée, la plus forte baisse parmi les fleurons de la cote est néanmoins pour ArcelorMittal (-4,6%) devant Saint-Gobain (-2,6%).
Parmi les plus petites valeurs, le spécialiste de la production d'acides aminés Metabolic Explorer confirme avoir réalisé une très belle opération avec le rachat d'Ajinomoto Animal Nutrition Europe, ses résultats semestriels actant son changement de dimension étant salués par une progression de 4,2%. L'éditeur de logiciels de digitalisation des processus métier Itesoft décolle pour sa part de 16% après un projet d'OPA de ses principaux dirigeants.
Au chapitre énergétique, les cours se stabilisent après leurs remous du début de semaine, les investisseurs faisant preuve de retenue avant la réunion de l'Opep+ lundi (-0,5% à 77,9 dollars pour le Brent). Sur le Forex, la monnaie unique met momentanément un terme à sa spirale baissière en regagnant 0,07% face au billet vert à 1,1589 dollar vers 13h10.