(BFM Bourse) - En l'absence de nombreux opérateurs et d'actualités autres que sanitaire, le marché parisien reprend sa prudente marche en avant et grimpe à un nouveau pic, sur fond d'optimisme relatif quant à la dangerosité du variant Omicron.
Noël est déjà passé mais le fameux "rallye du Père Noël" démarre tout juste, et cet effet calendaire qui veut que les marchés actions soient bien orientés entre Noël et le jour de l'An se vérifie en ce début de semaine. "En cette saison, la tendance favorise les actifs à risque et Wall Street espère bien terminer l'année sur un traditionnel "Santa Claus Rally"", soulignent les analystes de Wells Fargo. "Historiquement, au cours des cinq dernières séances de l'année, le S&P 500 a été en hausse 80% du temps depuis 1928", rappellent-ils. Au lendemain du 69e record historique atteint par le S&P 500 en clôture (+1,4%) cette année (une performance seulement surpassée en 1995 avec 77 sommets touchés), le marché parisien reprend prudemment sa marche en avant et sa chasse aux records.
Vers 11h15, l'échantillon vedette de la cote parisienne ajoute 0,60% à ses gains de la veille (+0,76%) et de la semaine dernière (+2,31%), à 7.183,29 points, et efface des tablettes le précédent pic absolu atteint le 19 novembre dernier en séance (à 7.183,08 points). Il devra se maintenir au-dessus des 7.156,85 points pour établir un nouveau record historique en clôture.
Si cette hausse intervient dans un volume d'échanges encore restreint (moins de 350 millions d'euros échangés au sein du CAC à ce stade), la Bourse de Londres étant notamment fermée pour cause de "Boxing Day", elle témoigne d'un certain optimisme des investisseurs vis-à-vis du variant Omicron. Face à l'explosion du nombre de contaminations de Covid-19 dans le monde, ces derniers s'en tiennent à la ligne répétée lundi par le président américain Joe Biden, pour qui le variant "ne devrait pas être une source de panique". Ils s'accrochent par ailleurs aux première études faisant état d'une contagiosité supérieure mais d'une dangerosité moindre de cette nouvelle souche. Les marchés se disent que c'est "peut-être la dernière grosse vague" et sont sûrement rassurés par "les perspectives d'immunité collective, les traitements, la vaccination et le fait aussi que même si les cas progressent, la mortalité, notamment celle liée à Omicron, reste relativement contenue", a résumé Florence Barjou, responsable de l'investissement de Lyxor AM.
En France, le Premier ministre Jean Castex a ainsi annoncé des mesures pour tenter de baisser le rideau sur "un film qui n'en finit pas", instaurant notamment de nouvelles jauges pour les événements sportifs et culturels et le télétravail "obligatoire". L'exécutif a en revanche renoncé à mettre en place le "pass vaccinal" conditionnant l'accès à certains lieux à l'injection d'une dose de rappel, et s'est par ailleurs abstenu de mettre en place un couvre-feu pour la soirée du 31 décembre.
Pour Christopher Vecchio de DailyFx, la hausse concomitante du prix du pétrole lundi "a donné un signal fort au marché que le variant Omicron n'aura pas d'impact significatif sur l'activité" et la reprise économique. Les cours des principales références mondiales de brut que sont le Brent et le WTI ont ainsi respectivement rebondi de 2,8% et 2,4% ce lundi, au plus haut depuis un mois en clôture.