(BFM Bourse) - Le CAC se reprend, malgré une BCE prudente et la lourde chute de Facebook.
Après avoir atteint les 5475 points dans la matinée à la suite de l'apaisement des tensions commerciales après la rencontre entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker hier soir, le CAC a progressivement effacé ses gains avant la réunion de la BCE jusque dans les 5430 points en début d'après-midi, avant de se reprendre en fin de séance. Au final, il clôture en progression de 1% à 5480 points, plus haut du jour.
Hier soir, Wall Street est passé de -0,1 à +0,7% en quelques minutes à la suite d'un accord surprise entre Trump et Juncker sur les tarifs douaniers. Sujet sur lequel Trump souffle le chaud et le froid depuis des semaines. Les tensions semblent s'apaiser et un accord est a priori en bonne voie, même si des questions restent en suspens, notamment concernant le secteur automobile. Trump s'est affiché triomphant, annonçant avoir obtenu de fortes concessions de l'Union européenne, et espérant celles des Chinois. Il joue cependant à un jeu dangereux, qui crée du stress et de la volatilité dans le marché.
Les commandes de biens durables aux Etats-Unis, chiffre qui permet d'anticiper les commandes à venir en particulier dans l'industrie, sont ressorties à 14h30 inférieures aux attentes, en progression de 1% en juin contre les 3.8% prévus.
Par ailleurs, Facebook perd plus de 18% cet après-midi, ce qui pèse un peu sur la tendance à Wall Street, même si l'impact semble pour l'instant limité sur les marchés. Le Nasdaq Composite perd tout de même plus de 07% vers 18h à 7876 points, mais le Dow Jones progresse de 0,58%.
Draghi insiste sur le risque protectionniste
Aucune annonce d'importance n'était attendue par le marché et Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, a réitéré en bonne partie son discours de la dernière réunion de la BCE. Tout semble balisé jusqu'à l'arrêt du programme de quantitative easing en décembre, et même au-delà.
Mais Mario Draghi n'a pas manqué de s'exprimer sur l'actualité et sur la rencontre entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker. Il a jugé que c'était "un bon signe", mais que la "menace du protectionnisme reste importante". A suivre donc lors des prochaines déclarations de Donald Trump...
Par ailleurs, concernant la BCE, ce qui préoccupe désormais le marché, c'est la date d'une première hausse de taux en 2019, et Mario Draghi a réaffirmé que cela n'interviendrait pas avant l'été 2019, sans donner plus de précision.
Enfin, le président de la BCE s'est dit confiant sur l'objectif d'inflation de 2%, même après la politique de soutien monétaire au-delà de la fin de l'année, sachant que la BCE s'adaptera en fonction des conditions économiques, adoptant tout de même un ton prudent. Au niveau des devises, l'euro/dollar, souvent réactif à la BCE, n'a pas beaucoup réagi à la conférence de presse. A 1,17 ce midi, il a perdu un peu de terrain sur les propos de Draghi et navigue à 1,1653 vers 18h. Mais cela a soutenu globalement le rebond des places européennes sur la journée.
Concernant les matières premières, l'or perd un peu de terrain à 1229$, tandis que le pétrole progresse de plus de 0,46% à 69,69$ sur le WTI, dans un marché relativement calme sur les autres classes d'actifs.
Airbus s'envole, Valeo trinque
Au niveau des valeurs, Airbus s'envole de 4,5% à 109,62€ nettement en tête du CAC. L'action est portée par le succès du programme A350. L'excédent d'exploitation a en effet doublé, ressorti supérieur aux attentes à 1,16 milliard d'euros au premier semestre.
Au contraire, Valeo abandonne 4.69% à 44,91€ ce soir, lanterne rouge du CAC, à la suite d'une réduction de son objectif de marge qui douche les investisseurs.
Palmarès du CAC 40
Les 3 plus fortes hausses :
- Airbus : +4.5% à 109.62€
- Technipfmc : +4.12% à 26,78€
- Essilor : +2,46% à 127€
Les 3 plus fortes baisses :
- Valeo : -4.69% à 44.91€
- Schneider : -1.77% à 68,74€
- Hermès: -1,48% à 546,80€