(BFM Bourse) - La Bourse de Paris évolue peu ce mardi à la mi-journée alors que les investisseurs s'interrogent toujours sur les intentions de la Fed, attendant l'audition de Jerome Powell devant la Chambre des représentants pour y voir plus clair.
Comme toujours lorsque Jerome Powell ou Christine Lagarde doivent prendre la parole l'après-midi -soit au moins une fois par semaine ces derniers temps-, le marché parisien temporise dans la matinée, affichant une variation anecdotique de -0,02% à 6.601,45 points vers 12h20, dans des volumes de transactions limités à 760 millions d'euros.
Si les craintes d'un relèvement plus rapide qu'anticipé des taux d'intérêt américains ont pesé sur la tendance vendredi et en début de journée lundi, les propos de la patronne de la BCE, soulignant les différences entre la reprise économique aux Etats-Unis et en Europe ont ensuite rassuré les investisseurs européens.
Les opérateurs américains ont pour leur part été rassérénés par les déclarations du président de la Fed de Dallas Robert Kaplan qui, sans aller à contre-courant de son homologue James Bullard (président de la Fed de St Louis), a précisé que le nouveau cadre stratégique de la banque centrale résultait d'une nette amélioration des perspectives économiques. À cet égard, "réduire plus rapidement les achats d'obligations" pourrait assurer plus de flexibilité à la Fed concernant les taux, a-t-il estimé.
"Le marché n'a toujours pas décidé s'il veut de l'argent facile ou un resserrement monétaire et c'est la foire d'empoigne entre les deux tendances", a commenté Randy Frederick, vice-président chez Charles Schwab. À Wall Street, le Dow Jones a néanmoins signé sa plus forte hausse depuis plus de trois mois ce lundi, avec un gain de 1,76% en clôture, aidé par la déclaration publiée par la Fed du propos liminaire que tiendra son président devant le Congrès ce mardi. Discours dans lequel Jerome Powell met notamment en exergue "l'amélioration soutenue" de la situation économique aux Etats-Unis, tout en jugeant que si l'inflation a "progressé de manière notable" au cours des derniers mois, cette poussée devrait se dissiper, réaffirmant le scénario d'une hausse transitoire des prix.
Aux valeurs à Paris, URW gagne 2,8% sans actualité particulière et domine le palmarès de l'indice phare, quand Renault (-2,3%) clôt la marche malgré un net relèvement d'objectif de la part de HSBC et les performances financières "supérieures aux prévisions" en avril et mai de son partenaire japonais Nissan. Le géant de l'optique EssilorLuxottica a pour sa part obtenu gain de cause dans le litige qui le lie à GrandVision, mais enregistre un léger recul de 0,8% au lendemain d'un nouveau record historique.
Hors du baromètre parisien, Lagardère avance de 2% après avoir pourtant annoncé qu'il ne prévoyait pas de verser de dividende en 2022, "mais espère pouvoir en verser un en 2023" selon son patron interviewé par le Figaro. Arnaud Lagardère y a par ailleurs assuré qu'Europe 1 "ne deviendra pas une radio d'opinion", alors qu'une grande majorité de la rédaction est en grève par crainte d'un alignement sur la ligne éditoriale conservatrice de la chaîne de télévision CNews.
Parmi les plus petites valeurs, le spécialiste héraultais de la désinfection de l'eau et des espaces Bio-UV a annoncé l'obtention d'un contrat auprès de l'US Navy pour développer une version militaire de son système de désinfection des eaux de ballast, et flambe de 12%. Côté biotechs, le cours de l'action Transgene s'aligne sur le prix retenu pour sa (nouvelle) augmentation de capital de 34 millions d'euros.
Après avoir atteint la veille de nouveaux records annuels (et depuis fin 2018), les cours des références mondiales de pétrole brut refluent légèrement sous le coup de prises de bénéfices ce mardi. Le baril de Brent rétrocède 0,72% à 74,36 dollars et celui de WTI rend 0,77% à 72,56 dollars. Sur le Forex, la monnaie unique recule de nouveau face au billet vert après son sursaut de la veille (-0,23% à 1,1893 dollar).