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CAC 40

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Cac 40 : La Bourse décroche face à la perspective d'un arrêt brutal du soutien de la Fed

mercredi 6 avril 2022 à 18h19
La Fed inquiète les marchés

(BFM Bourse) - Au lendemain d'un reflux de 1,28%, le CAC 40 accentue sensiblement ses pertes ce mercredi (-2,21%) alors que les investisseurs craignent que la Fed ne relève brusquement ses taux d'intérêt, tout en réduisant drastiquement son bilan pour tenter d'endiguer l'inflation.

À quelques heures de la publication (20h, heure de Paris) des "minutes" de la Fed, soit le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la puissante banque centrale, les opérateurs optent pour la prudence et allègent sensiblement leur positions. À Paris, cela se traduit par un recul de 2,21% pour le baromètre du marché, qui échoue à préserver le seuil symbolique des 6.500 points en clôture, à 6.498,83 points, dans un volume d'affaires plus étoffé que lors des séances précédentes (4,4 milliards d'euros).

"Le pré-rallye né des anticipations de résultats des entreprises s'essouffle quelque peu en raison de la flambée des rendements obligataires", note Peter Cardillo, économiste chez Spartan Capital Securities. Référence du marché des emprunts d'Etats, le rendement sur les bons du Trésor américains à 10 ans atteint en effet près de 2,6% ce mercredi, encore en hausse de plus de 3 points de base par rapport à la veille et au plus haut depuis avril 2018.

Vers une hausse des taux de 0,5% de la Fed ?

Cette nouvelle accélération intervient au lendemain d'une séance "dominée par les commentaires de la gouverneure de la Fed, Lael Brainard, qui a mis le feu aux poudres sur les marchés des actions et des obligations avec des commentaires très restrictifs" pointe Jeffrey Halley, analyste chez Oanda. "Lael Brainard a laissé entendre qu'une réduction du bilan de la Fed, appelée resserrement quantitatif, pourrait commencer dès le mois prochain et à un rythme beaucoup plus rapide que les efforts précédents. Elle a par ailleurs laissé entendre qu'une hausse des taux de 0,50 % était sur la table, car la Fed était prête à prendre des "mesures fortes" pour contenir les pressions inflationnistes. Ce qui rend les commentaires de cette nuit si importants, c'est que Mme Brainard est généralement l'un des membres les plus "dovish" (accommodant) du FOMC (le "Comité fédéral d'open market" de la Fed). Si elle a basculé du camp des "colombes" à celui des "faucons" (restrictifs), les marchés doivent en prendre note et c'est ce qu'ils ont fait" développe l'expert. Les traders tablent de fait actuellement à 83,1% sur une hausse de 50 points de base des taux de la Fed d'ici sa réunion de mai.

Autre signe de la nervosité des marchés :L'indice CBOE mesurant la volatilité, aussi appelé "indice de la peur", évolue au-dessus de 22 points, son niveau le plus élevé depuis le 28 mars.

Les marchés restent également attentifs à l'instauration de sanctions supplémentaires contre la Russie, dans le contexte de la guerre en Ukraine. La Commission européenne a proposé mardi que les 27 pays de l'Union cessent leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et qu'ils ferment leurs ports aux bateaux opérés par des Russes. L'Union européenne devra prendre "tôt ou tard" des sanctions sur le pétrole et le gaz russes, a aussi déclaré mercredi le président du Conseil européen Charles Michel.

Ecart qui se réduit entre Macron et Le Pen

La tendance de la place parisienne mercredi est aussi lestée par une crainte, légère mais grandissante, concernant le dénouement de l'élection présidentielle française, dont le premier tour a lieu dimanche. L'orientation négative du marché "reflète ainsi l'intégration de primes de risque", avec l'écart qui se réduit dans les sondages du second tour entre les deux favoris Emmanuel Macron et Marine Le Pen, estiment les analystes de la Banque postale AM.

"Alors que les marchés étaient focalisés sur l’évolution de la situation géopolitique et des politiques monétaires face à la forte poussée inflationniste, le risque politique a subitement fait son retour sur les marchés européens, que ce soit sur le marché de la dette souveraine, sur les devises ou encore sur le CAC40, après la publication de nouveaux sondages d’intentions de vote au second tour" constate également Alexandre Baradez, responsable des analyses marchés pour IG.

Les valeurs de croissance en souffrance

Si les incertitudes macroéconomiques se multiplient, un calme plat règne toujours au niveau microéconomique, à quelques jours du lancement (mardi), par LVMH, d'une nouvelle saison de résultats trimestriels, où les opérateurs scruteront notamment les perspectives des fleurons de la cote tricolore dans un contexte dégradé.

En attendant et comme la veille, les valeurs de croissance subissent la nouvelle poussée de fièvre sur les rendements obligataires. Les trois plus fortes baisses de l'indice vedette sont ainsi à mettre sur le compte de Dassault Systèmes (-5,1%), Kering (-4,7%) et Teleperformance (-4,5%). Saint Gobain (-4,5%); Stellantis (-4,3%) et Renault (-4,1%) restent également mal orientés.

Dans l'autre sens, quelques valeurs défensives surnagent, à l'instar d'Eurofins (+2,4%), Carrefour (+2,3%), Sanofi (+1,4%) ou Orange (+1,4%).

De l'autre côté du palmarès, rares sont les valeurs à surnager (+2,6% pour Carrefour, +1,7% pour Eurofins).

EDF limite son repli à 0,8% après avoir bouclé son augmentation de capital de plus de 3,1 milliards d'euros - dont 2,7 milliards apportés par l'État - avec une opération sursouscrite à près de 130%.

Parmi les rares actualités du jour, le spécialiste du diagnostic médical Eurobio Scientific confirme son changement de dimension observé en 2020 avec la publication de résultats annuels proches de ceux de l'année précédente, mais lâche 6,2%.

Le pétrole se retourne après une hausse surprise des stocks de brut

Au chapitre pétrolier, les cours pétroliers étaient repartis à la hausse dans la matinée alors que l'UE s'apprête à briser le "tabou de l'énergie" avec son embargo à venir sur le charbon russe, avant de se retourner brusquement dans l'après-midi . En cause, la publication par l'Agence internationale de l'énergie (EIA) d'une progression de 2,4 millions de barils des stocks de brut sur la semaine écoulée, quand les experts tablaient sur une baisse de 2,8 millions de barils. En hausse de plus de 1% à la mi-journée, le baril de Brent recule désormais de 2,9% à 103,5 dollars.

Sur le marché des devises, la monnaie unique met temporairement un terme à sa violente chute des dernières séances face au billet vert (plus de 2% cédés sur les 4 derniers jours) et s'échange ainsi à 1,0907 dollar vers 18h15, soit un niveau inchangé par rapport à la veille.

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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