(BFM Bourse) - Marquée par un vif décrochage du CAC 40 mardi, la tendance s'est améliorée par la suite en permettant d'afficher un bilan hebdomadaire positif, la séance de vendredi amenant 0,44% de gains supplémentaires.
Attentiste avant la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis vendredi, le marché parisien a momentanément basculé dans le rouge alors que le nombre de créations de postes recensées par le Bureau of Labor Statistics a dépassé les attentes, un argument incitant la Fed à ne pas faire de pause dans son mouvement de durcissement monétaire. L'indice CAC 40 est cependant reparti vers le haut pour clôturer à 6.033,13 points, en hausse de 0,44% sur la journée soit de 1,72% sur la semaine.
Différents indicateurs macro-économiques sont venus remettre dans le courant de la semaine un peu en question l'ampleur et la vitesse du resserrement monétaire attendu de la part de la Réserve fédérale des Etats-Unis. Jeudi soir, plusieurs de ses responsables sont toutefois venus remettre les choses au point en estimant que les craintes de récession pourraient être exagérées et qu'un relèvement de 0,75 point (le deuxième d'affilée de cette importance, ce qui ne s'est pas vu depuis des décennies) semble toujours approprié lors de la prochaine réunion de politique monétaire, les 26 et 27 juillet. Le rapport mensuel sur l'emploi dans le secteur privé (hors agriculture) a apporté de l'eau à leur moulin. Après 384.000 créations en mai (chiffre à peine révisé par rapport à l'estimation initiale de 390.000), la principale économie mondiale en a créé presque autant (372.000 postes) en juin, alors que les économistes s'attendaient à voir le chiffre décliner jusqu'à 250.000 créations, en moyenne.
Après une ouverture indécise, les indices américains optaient également pour une modeste hausse, préservant un certain répit à Wall Street en ce début juillet après un premier semestre particulièrement défavorable aux actions.
De façon assez remarquable compte tenu du poids du luxe dans l'indice parisien, la progression du jour s'est opérée alors même que LVMH (-0,1%) et consorts sont restés dans le rouge, soit -0,8% pour Kering, -1,4% pour Hermès (alors que Goldman Sachs réitère son conseil de vendre) et -3,9% pour L'Oréal, sur fond de résurgence des cas de Covid en Chine.
Dans le sillage d'un relatif regain d'appétit pour les cycliques déjà constaté mercredi et jeudi, Stellantis (+3,9%) a au contraire pris la tête du CAC 40, devant Unibail (+3,8%), Publicis (+3,4%), Saint-Gobain (+3%) et Renault (+2,6%).
Hors du CAC EDF a gagné 5,6% dans l'attente d'éclaircissements sur les conditions du retrait de la cote officiellement annoncé par le gouvernement mercredi. Depuis, le rebond du titre dépasse 21% (en revanche le cours est encore près de 90% inférieur à ses sommets historiques atteints en 2007 avant la crise financière). ADP, une société dont la nationalisation fut aussi évoquée il y a quelque temps, a gagné 1,9% alors que le groupe lance une consultation sur la création d'une co-entreprise avec Lagardère pour ses activités Duty Free & Retail aux aéroports parisiens de Roissy et Orly.
Autre grand succès boursier tricolore de l'histoire, Getlink a pris 1,7% après un très beau mois de juin en termes de trafic, porté notamment par les festivités du Jubilé de platine de la reine Elizabeth II.
Le titre Réalités a légèrement (-0,85%) reculé alors que le développeur immobilier de Loire-Atlantique a procédé à une augmentation de capital de 35 millions d'euros, principalement souscrite par la famille Soufflet, à un prix très supérieur au cours de Bourse.
Les tarifs énergétiques repartaient de l'avant également en fin de journée à 107 dollars le baril de Brent (+2,2%) et 104,60 dollars pour le WTI (+1,8%)%). Pour Goldman Sachs, l'objectif d'un baril à 140 dollars reste valable en raison de l'insuffisance structurelle côté offre.
Après être descendu jusqu'à 1,0075 dollar la nuit précédente, l'euro peinait à freiner sa chute à 1,0169 dollar actuellement, soit environ 3% de recul en l'espace d'une semaine. Les opérateurs continuent à privilégier le billet vert (ou le franc suisse) dans un contexte d'aversion au risque après l'assassinat de l'ancien Premier Ministre japonais.
Si le prix de l’énergie continue d’augmenter, pesant encore plus sur la croissance et les comptes extérieurs de la zone euros ou si la BCE déçoit en ce qui concerne son outil anti-fragmentation et que les tensions sur les dettes souveraines s’aggravent de nouveau l’euro-dollar pourrait passer sous la parité dans les prochaines semaines, reconnaît Xavier Chapard de La Banque Postale Asset Management. "Toutefois, ce n’est pas notre scénario central qui reste une stabilisation de l’euro-dollar légèrement au-dessus de ses niveaux actuels. En effet, l’euro-dollar est déjà massivement sous-valorisé à son niveau actuel", indique-t-il, tandis qu'avec la remontée des taux de la BCE attendue la période de taux négatif pourrait prendre fin à la rentrée.