(BFM Bourse) - Après avoir reconquis, lundi, le seuil des 5.900 points pour la première fois depuis plus d'un an, le CAC 40 reprend son souffle alors que les investisseurs continuent de surveiller les anticipations d'inflation qui pénalisent le secteur technologique.
Nourri par les perspectives de reprise économique, l'optimisme ayant porté ce lundi le CAC au-dessus des 5.900 points s'estompe déjà quelque peu sur le marché parisien ce mardi, les investisseurs restant tiraillé entre l'espoir d'un rapide retour à la normale et les craintes inflationnistes. Le CAC 40 a ainsi ouvert sans réelle tendance, dans le sillage également "des inquiétudes qui entourent les valeurs technologiques comme en témoigne la correction du Nasdaq (-10,5% depuis son sommet du 12 février dernier, NDLR)" observe John Plassard, directeur des investissements chez Mirabaud. Après avoir ouvert sans direction et changé plusieurs fois de couleur dans la matinée, le CAC 40 grappille néanmoins 0,34% supplémentaires à 12h15, à 5.922,34 points, dans un volume de transactions moyen d'un milliard d'euros, au lendemain de sa plus forte progression (+2,08%) depuis le 9 novembre.
"La thématique du retour de l'inflation va rester centrale cette semaine encore. Après une pause, les anticipations d'inflation remontent aux Etats-Unis, avec des taux réels qui sont poussés à la hausse par des perspectives de croissance très forte", note Christopher Dembik, directeur associé chez Berenberg. À cet égard, la légère détente observée sur les taux ce mardi matin (le Treasuries à 10 ans américain revient à proximité de 1,5% quand l'OAT français à même maturité recule à -0,12%, après avoir franchi le seuil symbolique de 0% la semaine passée) explique la bonne orientation du marché parisien (et le rebond du Nasdaq, attendu en hausse de plus de 2% à l'ouverture selon les "futures").
En effet, une hausse des taux rend les obligations plus rentables et donc plus attrayantes aux yeux des investisseurs, qui délaissent alors quelque peu les actions. Celles-ci baissent donc, en particulier les titres qui ont le plus flambé au cours des derniers mois (autrement dit les valeurs technologiques).
L'activité toujours inférieure de 5% à son niveau pré-Covid
Côté statistiques, en France, 320.200 emplois ont été détruits en 2020 dans le secteur privé, soit une baisse de 1,6%, avec un recul modéré de 0,1% au dernier trimestre, selon l'estimation définitive de l'Insee. "L'emploi salarié se situe ainsi à un niveau comparable à celui de fin 2018. Il s'agit de la première baisse en fin d'année depuis 2012", commente l'institut. Le PIB français devrait en outre s'inscrire "en légère hausse au premier trimestre 2021 par rapport au trimestre précédent" mais le niveau d'activité rester inférieur de 5% à son niveau pré-Covid (soit en février et mars 2020), selon la Banque de France. Pour l'année en cours, la croissance de l'économie française sera "au moins égale à 5%", a par ailleurs avancé mardi son gouverneur, François Villeroy de Galhau, sur France Info.
Du côté des valeurs, si la perspective de l'approbation finale d'un vaste stimulus budgétaire américain (1.900 milliards de dollars) a profité aux cycliques et industrielles sur les dernières séances, le compartiment technologique repart de l'avant ce mardi, aidé par le recul des rendements souverains. Le baromètre du marché parisien est ainsi dominé par Capgemini (+1,9%), Atos (+1,8%) et Dassault Systèmes (+2,1%), seulement devancé par Engie (+3,8%).
Les bancaires et les foncières à la peine
De l'autre côté du palmarès, les valeurs recherchées au cours des dernières séances (et plus largement depuis la découverte des vaccins et la rotation sectorielle que cela a engendré) rendent une partie de leurs gains récents, à l'instar des bancaires (-3% pour Société Générale, -2,3% pour BNP Paribas, -1,8% pour Crédit Agricole) ou des foncières (-1,7% pour URW, -1,8% pour Klépierre).
Parmi les plus petites valeurs, l'appétit des investisseurs pour Carmat ne s'est pas démenti à l'occasion d'une nouvelle augmentation de capital de 55 millions d'euros, moyennant une décote de 13,4% sur le cours précédant la fixation du prix. Le titre reflue de 6,7% à la mi-journée. Méconnu, le spécialiste madrilène (mais coté sur Euronext Paris) du marketing digital Antevenio s'envole de 61% (au lendemain d'un bon de 12,8%) dans le sillage de sa publication annuelle.
Au lendemain d'une séance agitée qui a porté le baril de Brent à plus de 70 dollars pour la première fois depuis près de deux ans (avant de revenir à moins de 68 dollars dans la soirée), les cours pétroliers reprennent leur marche en avant malgré l'apaisement des craintes concernant d'éventuelles perturbations de production en Arabie saoudite. Vers 12h50, le baril de Brent s'adjuge ainsi 1,44% à 69,22 dollars quand celui de WTI reprend 1,35% à 65,88 dollars. Enfin, sur le Forex, la monnaie unique rebondit de 0,51% à 1,1909 dollar.