(BFM Bourse) - Tombé à 3.632 points en séance, un plus bas depuis juin 2013, le marché parisien termine à niveau profondément dans le rouge, bien qu'un peu plus haut qu'en cours de journée: le score final est "remonté" à 3.881 points.
Les événements se sont précipités au cours du week-end face à une crise sanitaire qui prend une ampleur mondiale inédite, aboutissant à l'arrêt des activités jugées non-essentielles dans la plupart des pays européens et dans une part croissante du territoire américain, dont New York.
L'époque où c'est la situation chinoise inquiétait le monde est bien loin désormais. Au 15 mars (selon le dernier rapport de situation publié sur le site de l’OMS), le nombre de nouveaux cas de coronavirus a atteint 3497 personnes dans les dernières 24 heures, dépassant le nombre de nouveaux cas quotidiens observés au pic dans la province du Hubei d’où est partie l’épidémie, observe Oddo BHF. Et dans le monde, le nombre de nouveaux cas suit une tendance exponentielle. Au point que les pouvoirs publics chinois s’inquiètent maintenant... du nombre de nouveaux cas concernant des personnes qui rentrent au pays en provenance d’Europe ou des Etats-Unis.
Le président américain, après avoir longtemps minimisé, a finalement pris des mesures pour retreindre la population aux déplacements uniquement nécessaires en déclarant l'état d'urgence. Mais le manque de réactivité de la part de l’administration américaine jusqu'à présent pourrait donner lieu à une augmentation du nombre de cas bien plus rapide qu'en Europe. Et la Réserve fédérale américaine est à nouveau intervenue ce week-end en abaissant son taux de 100 points de base à 0%-0,25% et annonçant une injection de liquidité de 700 milliards de dollars, les marchés n'ont en rien été soulagés.
Si la pandémie venait à se poursuivre, cela voudrait dire que la Fed n'aurait pratiquement plus de marge de manoeuvre, ce qui fait craindre de plus en plus "une crise financière sans précédent", observe Vincent Bloy, analyste marché chez IG France.
Au plus bas depuis 2013
Le CAC 40 a finalement flanché lundi de 5,75% à 3.881,46 points, après s'être rapproché en matinée des 3600 points, soit son plus bas niveau depuis 2013. Le Dax allemand a cédé 5,32%, le FTSE 100 britannique de 4,71% et l'indice milanais de 5,71%.
Si pratiquement la totalité des valeurs parisiennes sont en forte baisse, les plus touchées sont notamment celles de la distribution spécialisée comme Fnac Darty (-14,5%) ou Maisons du Monde (-10%). L'aérien est aussi laminé avec une chute de 10% d'Air France et de 7% pour Airbus - des niveaux toutefois un peu moins catastrophique que ce qui avait cours plus tôt en séance, certaines baisses dépassant alors les -20%.
Au sein du CAC 40, Sanofi (+4,3%) et Danone (+0,4%) valeurs des secteurs les plus défensifs qui soient -la santé et l'alimentation- sont cependant parvenus à finir la journée dans le vert, ainsi que TechnipFMC (+1,4%, après avoir renoncé à son projet de scission en deux entités).