(BFM Bourse) - L'indice vedette parisien boucle cette dernière séance de la semaine dans le rouge, toujours fébrile avec les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, et un moral du consommateur américain en berne. En rythme hebdomadaire, le CAC 40 cède 2,34%.
La tendance à la Bourse de Paris était erratique pour cette dernière séance de la semaine. Le CAC 40 clôture en repli de 0,3% à 7.104,80 points non sans avoir réalisé quelques incursions dans le vert sur l'ensemble de cette séance du vendredi 11 avril.
L’indice vedette parisien cède 2,34% sur l'ensemble d'une semaine marquée par les derniers développements sur les droits de douane. Et les tensions entre Pékin et Washington sont très loin de s'apaiser.
Ce vendredi, Pékin a porté à 125% les surtaxes douanières sur les produits américains contre 84% précédemment. Jeudi, Washington avait de son côté rehaussé à 145% le taux de taxation global des importations chinoises.
Les autres pays négocieront. La Commission européenne a annoncé que l'Union européenne se réunirait lundi avec l'administration Trump dans cette optique.
"Le principal moteur du regain de pression sur le marché a été l'attention accrue portée à l'escalade entre les États-Unis et la Chine (…) la réaction du marché a montré une sensibilité accrue aux risques d'un découplage économique désordonné entre les deux plus grandes économies du monde, que nous avons soulignés hier", explique Deutsche Bank.
Un moral au plus bas, des attentes d'inflation au plus haut
Sans surprise, les risques associés aux droits de douane sapent la confiance des ménages américains. En témoignent les résultats préliminaires de dernière enquête de l'Université du Michigan sur le moral des consommateurs pour le mois d'avril. L'indice de confiance a reculé plus que prévu, à 50,8 ce mois-ci, contre un consensus de 54,5 et après 57 en mars.
Les anticipations d'inflation à un an, progressent à des niveaux inédits depuis 1981 à 6,7%, contre 5% en mars en raison d'une escalade des tensions commerciales.
"Le marché obligataire n'apprécie pas du tout (ces chiffres) et les rendements des obligations du Trésor s'envolent. Il est également probable que cela limite la capacité de la Réserve fédérale à réduire les taux d'intérêt dans un avenir proche, malgré les perspectives inquiétantes concernant les dépenses de consommation que les données publiées aujourd'hui mettent en évidence", note James Knightley chef économiste chez ING.
Un peu plus tôt dans l'après-midi, les investisseurs ont aussi pris connaissance d'un apaisement des prix à la production aux États-Unis en mars, avec le repli des cours du pétrole. L'indice PPI s'est contracté de 0,4% en mars. Sur un an, les prix côté producteurs ont progressé de 2,7% marquant ainsi un ralentissement par rapport à la progression de 3,2% observée en février. Jeudi, l'indice CPI traduisait également un ralentissement des prix à la consommation, à la faveur d'une accalmie des prix de l'or noir.
A Wall Street, les banques ont donné le coup d'envoi de saison des résultats trimestriels. Elles ont publié des résultats mitigés, notamment pour Wells Fargo qui s'attend aussi à un "environnement économique plus instable" cette année.
Stellantis dans le dur, Rubis brille
Lanterne rouge du CAC 40, Stellantis clôture en repli de 3,9%. Le constructeur automobile est très exposé à l'incertitude sur les droits de douane. Le groupe a aussi publié des volumes en très forte baisse et décevants sur les trois premiers mois de l'année.
Du côté des hausses, Rubis a progressé de 7% après que la famille Molis a déclaré s'être renforcée au capital de Rubis.
Sur les autres marchés, l'euro prend 1,2% face au dollar, à 1,1335 dollar. La devise de la zone euro flambe ces derniers face au billet vert.
"Si l'euro a probablement progressé pour de bonnes raisons (rapatriement de capitaux des États-Unis, croissance plus forte et optimisme quant aux mesures de relance allemandes), il a un impact négatif sur les révisions des bénéfices par action et menace donc la performance relative de l'Europe par rapport aux États-Unis", prévient Barclays.
Le pétrole tente de rebondir après avoir beaucoup souffert ces dernières séances. Le contrat de juin sur le Brent de mer du Nord gagne 0,6% à 63,71 dollars le baril tandis que celui de mai sur le WTI coté à New York prend 0,7% à 60,47 dollars le baril.
L'or profite de ce climat d'aversion au risque et gagne encore 5% à 3.239,30 dollars l'once après avoir atteint un nouveau record à 3 244,10 dollars l'once.