(BFM Bourse) - La société spécialisée dans la distribution et le stockage de produits liquides énergétiques progresse nettement en Bourse après que la famille Molis a déclaré s'être renforcée au capital de Rubis.
Rubis n'a pas échappé au remous des marchés financiers, et perdait plus de 10% à la clôture de mercredi depuis le 3 avril, séance. Ce repli semble avoir donné des idées à un actionnaire de poids du groupe qui s'est renforcé au capital de la société spécialisée dans la distribution et le stockage de produits liquides énergétiques.
Un achat opportuniste
Dans un communiqué de presse publié ce vendredi 11 avril, Rubis a indiqué que le concert familial Molis, composé entre autres de la Compagnie nationale de navigation et emmené par Patrick Molis a franchi, les lundi 7 et mardi 8 avril, les seuils statutaires de 6%, 7%, 8% et 9% des actions ordinaires et des droits de vote de Rubis.
Après ces franchissements de seuil, le concert familial détient désormais 9,37 % des actions ordinaires et 9,18 % des droits de vote de Rubis.
Au sein de ce concert, Compagnie nationale de navigation la société de Patrick Molis, détient depuis le 8 avril, 9,06 % des actions ordinaires et 8,87% des droits de vote de Rubis.
À la Bourse de Paris, cette annonce porte Rubis. Le titre du distributeur spécialisé d'énergies progresse de 7,7% à 25,08 euros ce vendredi vers 14h.
La famille Molis renforce donc ses positions au capital de Rubis, un peu plus d'un an après avoir déclaré un important franchissement de seuil. En mars 2024, elle avait en effet annoncé détenir une participation de plus de 5% au capital du groupe via son concert d'actionnaires.
Cette annonce était survenue peu de temps après celle de Vincent Bolloré qui a lui aussi a pris une participation de plus de 5% au capital du groupe via "Plantation des Terres Rouges", une société basée au Luxembourg.
Un actionnaire qui veut peser
L'initiative de la famille Molis et sa société Compagnie Nationale de Navigation ne semble pas anodine alors que l'assemblée générale du groupe se tiendra le 12 juin prochain. Sans extrapoler les intentions de cet actionnaire, il semblerait qu'avec cette montée au capital, la famille Molis et la Compagnie Nationale de Navigation veulent être plus audibles auprès des instances de Rubis.
En mai 2024, le conseil de surveillance de Rubis avait émis à l'unanimité un avis négatif sur les résolutions proposées par la Compagnie Nationale de Navigation, visant à refondre profondément le conseil et en prendre le contrôle. Les actionnaires avaient ensuite rejeté ces mêmes propositions lors de l'assemblée générale, en juin 2024.
En mars dernier, Oddo BHF se demandait toutefois si des actionnaires activistes (comme Patrick Molis) ne reviendraient pas à la charge lors de la prochaine assemblée générale de juin prochain.
Le bureau d'études disait alors attendre ce rendez-vous pour savoir si ces actionnaires se manifesteraient pour relancer l’attrait spéculatif du titre, motivés par un cours de Bourse toujours en retrait (-20% par rapport à la précédente assemblée générale de juin 2024).
Le statut particulier de commandite
À l'occasion de la publication de ses comptes 2024, Rubis avait fait part de changements à sa gouvernance dans le cadre du processus de succession de ses fondateurs.
La nomination de deux gérants non commandités Marc Jacquot et Jean-Christian Bergeron sera proposée à la prochaine assemblée générale. Il s’agirait de la dernière étape du processus de succession des fondateurs Gilles Gobin et Jacques Riou qui s’engagent à quitter ce collège de la gérance en 2027.
Oddo BHF écrivait alors dans une note que le statut de commandite de la société "n'avait pas vocation à être modifié". Ce type particulier de gouvernance est souvent perçu comme une forteresse face à aux risques de prises de contrôle externe. Nos collègues de BFM Business avaient rapporté en mai 2024 que ce statut était dans la "ligne de mire de certains actionnaires".
À l'occasion de la publication de ses résultats, Rubis avait indiqué s'attendre à ce que son résultat d'exploitation (Ebitda) se situe entre 710 et 760 millions d'euros en 2025. Soit une progression de 2% sur un an, sur la base d'un milieu de fourchette de 735 millions d'euros.
"Cette guidance (projection) est satisfaisante par rapport aux attentes", estimait alors Oddo BHF qui visait un résultat brut d’exploitation 2025 de 700 millions d'euros quand le consensus cité par le bureau d'études espérait 734 millions d'euros.
Rubis ne s'était pas aventuré à communiquer un objectif chiffré de résultat net, signalait aussi Oddo BHF ce qui soulignait une grande volatilité des charges non opérationnelles (comme les pertes de change).
Recevez toutes les infos sur RUBIS en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email