(BFM Bourse) - L'indice parisien évolue en nette baisse à la mi-séance de ce mardi 26 août, toujours lesté par la perspective d'une censure du gouvernement Bayrou.
Le CAC 40 continue de faire (très) grise mine. L'indice phare de la Bourse de Paris abandonne 1,49% à la mi-séance, à 7.726,11 points, ce mardi 26 août, même s'il a effacé une partie de ses pertes par rapport au plus bas du jour (-2,2%). La veille, le CAC 40 avait déjà abandonné 1,59%.
Le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé lundi qu'il soumettrait son gouvernement à un vote de confiance le 8 septembre prochain, ouvrant ainsi la voie à un risque de censure. D'autant que le Rassemblement national, la France insoumise, le Parti socialiste et les écologistes ont annoncé qu'ils n'accorderont pas la confiance au gouvernement dans le cadre de ce scrutin à l'Assemblée nationale.
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"Choc politique"
Cet épisode ranime le spectre d'un blocage politique avec l'absence de mesures nécessaires pour assainir la trajectoire des finances publiques tricolores.
Du côté du marché obligataire, l'écart entre le rendement de l'obligation souveraine française à 10 ans et celui de même échéance sur l'obligation allemande à 10 ans (le fameux "spread"), thermomètre du stress de marché sur la signature française, s'inscrit à 77 points de base, soit 0,77 point de pourcentage, un niveau inédit depuis avril.
"Le 'choc politique' ravive le risque souverain français et l’incertitude réglementaire et budgétaire. Les secteurs les plus domestiques et dépendants des décisions publiques décrochent logiquement davantage", explique Antoine Fraysse-Soulier, analyste de marché pour Etoro.
"Habituellement, les valeurs bancaires ainsi que les entreprises liées aux services, aux collectivités et aux infrastructures sont les premières affectées par ce phénomène. Très sensibles aux décisions budgétaires, réglementaires, fiscales et aux taux d'intérêt, ces secteurs voient leur valorisation diminuer face à un avenir incertain", ajoute-t-il.
Les banques dans le dur
Les titres les plus chahutés à la Bourse de Paris sont effectivement les banques, Société Générale perdant 7,5%, Crédit Agricole SA reculant de 5,5% et BNP Paribas abandonnant 5%. Les groupes de BTP et de concessions, Eiffage (-6,9%) et Vinci (-5,2%), sont aussi sous pression.
En dehors de l'actualité politique française, les craintes autour de l'indépendance de la Réserve fédérale américaine (Fed), peuvent également peser sur la tendance. Dans la nuit de lundi à mardi, le président américain Donald Trump a annoncé le limogeage de la gouverneure de la Fed, Lisa Cook, qui conteste la légalité de cette décision.
Ce mouvement illustre une nouvelle fois la volonté de l'exécutif américain de prendre la main sur une institution qui a besoin d'être indépendante pour être crédible auprès des marchés. Pour Stephen Innes, de Spi AM, l'indépendance de la Fed, qui était déjà fragilisée, apparaît actuellement "en lambeaux" face aux pressions politiques.
Sur les autres marchés, l'euro recule de 0,26% face au dollar à 1,1648 dollar. Le pétrole baisse. Le contrat d'octobre sur le Brent de mer du Nord abandonne 1,6% à 67,12 dollars le baril tandis que celui d'octobre sur le WTI coté à New York recule de 1,8% à 63,64 dollars le baril.