(BFM Bourse) - L'indice parisien est relativement stable ce jeudi, plombé par le plongeon de l'équipementier ferroviaire qui a passé un lourd avertissement sur résultats.
Quand ce ne sont pas les taux qui remontent, c'est un des pensionnaires du CAC 40 qui tire l'indice vers le bas. Le baromètre de la Bourse de Paris peine à rebondir ce jeudi, cédant 0,01% à 6995.84 points à la mi-séance.
Grande source d'inquiétude du marché, les rendements obligataires ne progressent pas vraiment ce jeudi. Le rendement du bon du Trésor américain s'inscrit à 4,717% contre 4,736% mercredi soir, tandis que celui sur le Bund allemand à 10 ans s'établit à 2,934% contre 2,923% mercredi soir.
Le marché continue de digérer les données du rapport du cabinet ADP sur l'emploi américain, prélude au rapport officiel publié vendredi, qui se sont avérées inférieures aux attentes, freinant ainsi la hausse des taux. Car ce rapport offre un peu d'espoir au marché sur une potentielle fin des relèvements de taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed), avec peut-être encore une dernière hausse d'ici à la fin de l'année.
"La déroute des obligations s'est intensifiée à un rythme alarmant, ce qui, compte tenu des mouvements récents, est une chose impressionnante", note Deutsche Bank.
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Alstom sort totalement des rails en Bourse
Reste que la grande actualité est du côté des valeurs, avec un plongeon d'Alstom de plus de 35%, baisse rarement vue sur l'indice parisien.
L'équipementier a passé un méga-avertissement sur son cash-flow, et prévoit de brûler entre 500 millions et 750 millions d'euros de trésorerie sur l'exercice en cours qui sera clos en mars prochain, alors qu'il avait auparavant anticipé que la génération de cash serait "significativement positive" sur l'exercice. La faute à un premier semestre au cours duquel le groupe a décaissé plus de 1 milliard d'euros de trésorerie, selon des données préliminaires.
Ces annonces inattendues ont de quoi remettre sur le tapis les doutes des investisseurs sur la robustesse du bilan d'Alstom, quand bien même le directeur financier, Bernard Delpit, a écarté une augmentation de capital.
"Dans le passé, nous avons convenu que les inquiétudes concernant la fragilité du bilan étaient exagérées, mais cette évaluation dépendait de la capacité à augmenter le FCF (free cash-flow, NDLR). Nous sommes maintenant revenus à la case départ", assène Stifel.
"Le bilan semble désormais trop tendu. La dette nette devrait augmenter à 3,4 milliards d'euros à la fin du mois de septembre et ne diminuer que modestement à 3 milliards d'euros à la fin du mois de mars. En incluant les retraites, les contrats de location et les passifs de quasi-dette, la dette nette ajustée d'Alstom devrait être proche de 5 milliards d'euros sur l'exercice 2023-2024, ce qui équivaut à un ratio dette nette/Ebitda (résultat brut d'exploitation) de 4,6", développe Deutsche Bank.
"Nous nous attendons également à ce que les agences de notation réagissent négativement au changement inattendu de la trajectoire du FCF du groupe. En mai, Moody's a indiqué qu'elle s'attendait à ce que le ratio dette brute/Ebitda d'Alstom passe sous la barre des 3,75 au cours des 18 prochains mois. Ce chiffre est à comparer à notre estimation de 5 à la fin du mois de mars 2024", poursuit la banque allemande.
Maisons du Monde dans le dur
Sur les autres valeurs, Air France-KLM prend 5,2%, le marché réagissant avec une séance de retard à la prise de participation du groupe dans SAS, la compagnie suédoise, qui augure d'une consolidation du marché. Ainsi qu'à un relèvement de recommandation de la part de Bernstein.
Maison du Monde plonge de 6% alors que TP ICAP Midcap est passé à "vendre" sur le dossier.
Du côté des plus petites capitalisations, Hexaom prend 12% après avoir affiché sa confiance pour 2023, malgré un environnement de marché difficile pour la construction de maisons.
Sur les autres marchés, l'euro prend 0,1% face au dollar à 1,0513 dollar. Les cours du pétrole poursuivent leur descente. Le contrat de décembre sur le Brent de mer du Nord perd 1,9% à 84,16 dollars le baril, tandis que celui de novembre sur le WTI coté à New York abandonne 2,1% à 82,42 dollars le baril.