(BFM Bourse) - Après avoir fait le yoyo et lâché jusqu'à 1,5% au cours de la matinée, le CAC 40 a effacé une grosse partie de ses pertes pour boucler la séance sur un léger repli de 0,27%. Les opérateurs font toujours preuve de prudence face aux indicateurs laissant suggérer un ralentissement économique.
Le CAC 40 a joué aux montagnes russes jeudi. De fait, après une ouverture en hausse de 0,45%, le baromètre parisien a rapidement plongé au cours de la matinée jusqu'à céder plus de 1,5% peu avant 11h, avant de revenir en terrBourse itoire positif à partir de 14h pour finalement boucler la séance sur un léger recul de 0,22% à 5.236,93 points, au lendemain d'une journée très compliquée (-2,08%) et dans un volume d'échanges nourri pour un jour férié, de plus de 3,6 milliards d'euros. Si les investisseurs sont restés sur la défensive, les multiples signaux de ralentissement de l'économie mondiale les incitant à la prudence, l'ouverture en hausse de Wall Street, porté par l'espoir d'une détente commerciale, a permis à la Bourse de Paris de limiter ses pertes.
"Les actions européennes ont ouvert en hausse (...) mais la tendance haussière a été de courte durée, la plupart des indices de référence ayant effacé les gains quelques minutes après, ce qui souligne l'incertitude qui règne toujours sur les marchés boursiers", a noté Pierre Veyret, analyste pour ActivTrades. Le marché reste en effet préoccupé par la santé de l'économie mondiale, après l'inversion temporaire de la courbe des rendements obligataires à deux ans et dix ans aux Etats-Unis mercredi, venue s'ajouter à des indicateurs décevants en Chine, en Allemagne et en zone euro.
Comme si cela ne suffisait pas, "de nouvelles inquiétudes au sujet du commerce (...) menacent d'effrayer à nouveau les investisseurs", a fait savoir Neil Wilson, analyste chez Markets.com. "La Chine a déclaré que les États-Unis ont violé les accords passés" avec l'annonce de taxes supplémentaires de 10% sur 300 milliards de dollars d'importations chinoises et qu'elle devra prendre des contre-mesures", a poursuivi l'analyste.
Avant l'ouverture des échanges à la Bourse de Paris, les investisseurs avaient pu prendre connaissance de la diminution de 3,3% de la production industrielle au Japon en juin comparée à celle du mois précédent, selon des chiffres révisés. Un déclin légèrement atténué par rapport à une première estimation dévoilée fin juillet (-3,6%) dernier.
En début d'après-midi, le chiffre de la production industrielle aux Etats-Unis en juillet a déçu le marché. Celle-ci s'est en effet contractée de 0,2% le mois dernier par rapport à juin, quand les analystes tablaient sur une hausse de 0,1% après l'augmentation de 0,2% en juin, selon les chiffres de la Réserve fédérale (Fed) publiés jeudi. En revanche, l'activité manufacturière dans la région de New York exprimé par l'indice Empire State de la Fed de New York, a progressé à 4,80 points en août, contre 4,20 en juillet et alors que le consensus Reuters anticipait une baisse à 3 points. Pour mémoire, le seuil de zéro marque la limite entre expansion et contraction de l'activité manufacturière dans la région de New York. Cet indice est en outre considéré comme un baromètre pour le reste du pays.
Wall Street hésite
Après avoir ouvert en légère hausse au lendemain d'une dégringolade de ses principaux indices, la Bourse de New York tourne autour de l'équilibre alors que les opérateurs restent dans l'attente de développements sur le front commercial sino-américain et saluent des indicateurs plutôt rassurants pour l'économie américaine. Peu avant 18h, si le Dow Jones grappille 0,2%, comme le S&P, le Nasdaq évolue de son côté en léger repli (-0,2%).
Le secteur automobile encore en difficultés
Du côté des valeurs à la Bourse de Paris, les titres cycliques -sensibles à la conjoncture économique- reculent encore jeudi, à l'image des valeurs automobiles comme Renault et Peugeot (-1,9% chacun, plus fortes chutes du CAC 40), alors que les équipementiers lâchent aussi du lest sur le SRD (-3,2% pour Valeo, -2,1% pour Plastic Omnium et -2% pour Faurecia).Les valeurs pétrolières et parapétrolières ont également subi le nouveau repli des cours de l'or noir, à l'image de TechnipFMC (-1,5%) ou Total (-0,8%) au sein de l'indice phare. Sur le reste de la cote, Schlumberger cède 3,1%, CGG recule de 2,8% et Bourbon lâche 2,9%.
Les nets replis de Technip, Total ou CGG sont dus à la nouvelle chute des cours de l'or noir, jeudi matin, au lendemain de la publication d'une nouvelle hausse inattendue des stocks de brut américain. Dans la matinée, les Etats-Unis ont par ailleurs demandé aux autorités de Gibraltar de prolonger l'immobilisation du pétrolier iranien qu'elles retiennent depuis un mois, un coup de théâtre alors que le territoire britannique s'apprêtait à laisser repartir le navire. À 18h, le baril de Brent de mer du Nord s'échange à 58,23 dollars, soit 2,21% de moins que la veille, alors que celui de WTI texan vaut 54,59 dollars, en recul de 1,16% par rapport à la clôture de mercredi.
Si la monnaie unique reprenait un peu de hauteur face au billet vert à la-journée, elle accuse un nouveau repli de 0,33% à 1,1103 dollars peu après 18h. En cause, la publication d'une interview d'un responsable de la Banque centrale européenne dans le Wall Street Journal. Olli Rehn, le gouverneur de la banque de Finlande, ayant déclaré qu'"il est important que nous (la BCE, ndlr) élaborions un ensemble de mesures importantes et percutantes pour septembre". Cette perspective d'un nouvel assouplissement monétaire, dans le but de stimuler l'activité économique, a également pour conséquence de rendre la devise moins rémunératrice, donc moins attractive pour les cambistes.