(BFM Bourse) - La Bourse de Paris signe une avance de 0,5% à la mi-journée, tandis qu'une myriade d'entreprises ont présenté leurs comptes trimestriels depuis mercredi soir, avec des retombées très variables. Si Lisi, Scor, Hermès ou Ipsen accélèrent, Europcar Mobility Group subit une correction historique.
Tout le monde, ou presque, sur le pont ! La journée la plus active de cette saison des publications trimestrielles tombe ce jeudi, en même temps qu'une flopée d'indicateurs macro-économiques et la conférence de presse du président de la Banque Centrale Européenne. De quoi briser la monotonie des trois dernières séances, au cours desquelles l'indice parisien n'a finalement que peu bougé.
Vers 12h00, le CAC 40 s'inscrit en progression de 0,5% à 5681,57 points, dans un volume d'échanges qui reste malgré tout assez moyen à 650 millions d'euros.
Bonne nouvelle pour l'économie française, dont l'activité a accéléré en octobre selon l'indice PMI Markit (version flash, à confirmer) ressorti à 52,6, contre 50,8 le mois précédent, tiré par les services (52,9 en octobre). La France brille ainsi par rapport à ses pairs européens. La zone euro quant à elle a de nouveau enregistré une croissance quasi-nulle en octobre d’après les dernières données PMI flash qui mettent en évidence un nouveau repli marqué de la production manufacturière ainsi que l’une des plus faibles expansions du secteur des services depuis 2014.
Avant d'en venir aux actions signalons qu'après un pic en fin de nuit, l'euro se stabilise (+0,01%) à 1,1132 dollar, tandis que la livre se replie à nouveau (-0,13% à 1,2897 dollar, après -0,7% mardi et un léger rebond hier).
Du côté de l'or noir, le baril WTI perd 0,46% à 55,71 dollars, tandis que le Brent recule plus modérément de 0,21% à 61,04 dollars.
Lisi, CIS et Atos en grande forme
De façon très résumée, voici quelques unes des principales réactions boursières aux publications du jour.
Lisi (+13,4%): le groupe industriel français, qui figure parmi les leaders mondiaux des systèmes de fixation et de composants d'assemblages -notamment les rivets, vis et écrous utilisés dans l'aéronautique- a vu ses marchés demeurer bien orientés au troisième trimestre, malgré les incertitudes sur le retour en service du Boeing 7367 MAX. Sa croissance organique dans l'aérospatial a atteint 9,3% sur la période, soit le meilleur des trois premier trimestres de 2019. Pour l'ensemble du groupe, Lisi vise en 2019 une croissance organique "largement" positive, des performances financières supérieures à celles de 2018 et un free cash-flow "d’excellent niveau".
Atos (+9%): l'entreprise de services du numérique a confirmé ses ambitions 2019 après de solides comptes trimestriels, fait part de l'acquisition d'un acteur allemand X-Perion, et annoncé qu'Elie Girard prendrait la direction générale du groupe si Thierry Breton est effectivement nommé commissaire européen.
CIS (+8,6%): le spécialiste de la restauration en milieu extrême (plateformes pétrolières etc.) a vu son chiffre d'affaires grimper de 29,5% au troisième trimestre.
STMicroelectronics (+5,8%): Le fabricant franco-italien de semiconducteurs a confirmé son objectif de chiffre d'affaires 2019, après avoir atteint ses objectifs de croissance et de marge brute au troisième trimestre. Le titre bénéficie aussi d'un rebond après la baisse du secteur mercredi à la suite de résultats jugés mitigés de l'américain Texas Instrument.
Coface (+3,9%): l'assureur-crédit a enregistré à nouveau "de très bons résultats ce trimestre, dans un contexte économique qui a continué à se dégrader conformément à nos anticipations", a souligné le groupe, dont la reprise se confirme en termes d'affaires nouvelles malgré une activité en net ralentissement chez ses clients. Le groupe a aussi bénéficie de la diminution du ratio de sinistralité.
EDF et Airbus rassurent
Scor (+3,8%): le réassureur a lui aussi fait mieux que prévu au troisième trimestre, avec une rentabilité des capitaux employés en amélioration de 2,1 points à 7,5%.
EDF (+3%): le patron de l'Autorité de sûreté du nucléaire a indiqué que le groupe pouvait poursuivre l'exploitation de ses centrales malgré des défauts rapportés dernièrement sur les soudures de plusieurs générateurs.
Airbus (+1,8%): sanctionné mercredi sans motif particulier, le titre de l'avionneur européen reprend de la hauteur après de nouvelles commandes (Czech Airlines, Spririt Airlines) et un relèvement de la perspective attribuée par Fitch à la note de crédit du groupe.
Ipsen (+1,8%): objectifs réaffirmés pour l'exercice après une hausse de 14,5% des ventes trimestrielles (dont +16,5% en médecine de spécialité).
Hermès (+1,6%): le groupe n'a pas plus été affecté que LVMH par les troubles à Hong Kong. Au contraire, sa croissance organique a accéléré entre juillet et septembre à +16%.
Sanction historique pour Europcar
Europcar Mobility Group (-32%!): sanction sans appel pour le numéro 1 européen de la location automobile, qui a manqué son troisième trimestre notamment sur fond de difficultés liées aux Brexit. Le groupe renonce à ses ambitions précédentes pour 2019. Convaincue que les mesures d'adaptation mises en oeuvre produiront leurs effets dès la fin de l'exercice, la présidente du directoire table pour autant sur "une amélioration significative" des marges en 2020 et au-delà.
TechnipFMC (-9,2%): une baisse inédite depuis plusieurs années pour le groupe parapétrolier, qui doit prochainement à nouveau se scinder en deux, et qui a vu son bénéfice net chuter de 84% au troisième trimestre.
Dassault Systèmes (-4%): malgré une progression supérieure aux attentes pour le troisième trimestre et l'obtention du feu vert au rachat de Medidata, le titre accuse une sixième séance consécutive dans le rouge.
Worldline (-3,2%): la filiale d'Atos fait moins bien que sa maison mère avec une croissance organique de 7% au troisième trimestre
Alten (-3,9%): l'ambition d'une croissance organique de l'ordre de 10% sur 2019 est confirmée après une bonne dynamique au T3 (+10,9%) auprès de l'ensemble des clients et en particulier les secteurs du ferroviaire/naval, de l'aérospatial, de la défense et de la sécurité, mais le titre déjà attaqué hier continue à se replier.
Rémy Cointreau (-2,4%): c'est la dégradation du conseil de Morgan Stanley qui pèse ici, la banque américaine étant passée de surpondérer à pondération neutre.
L'ensemble des changements de recommandation ou d'objectifs -très nombreux également- relevés ce jour est à consulter ici.