(BFM Bourse) - Encouragé dans la matinée par les déclarations de Steven Mnuchin sur l'évolution des discussions commerciales, le CAC 40 s'est retourné dans l'après-midi après les critiques de Trump envers l'Allemagne et la Chine, ainsi que des statistiques américaines décevantes.
La Bourse de Paris ne parvient toujours pas à se redresser et boucle une quatrième séance consécutive dans le rouge, encore une fois en léger repli de 0,25% à 5.500,72 points, toujours dans un volume d'échanges modéré de 3,2 milliards d'euros. En légère hausse dans la matinée, le baromètre de la cote parisienne s'est retourné en début d'après-midi après une nouvelle saillie de Donald Trump lors d'une interview accordée à Fox Business. "L'économie de la Chine s'effondre, ils veulent un accord", a ainsi affirmé le président américain, brandissant -comme toujours- la menace de nouvelles taxes punitives sur 300 milliards de dollars de produits chinois, à 10 ou 25%.
Donald Trump ne s'est pas arrêté en si bon chemin et a également accusé l'Allemagne d'être un "partenaire défaillant" car elle "verse des milliards et des milliards de dollars à la Russie pour son énergie et malgré cela nous sommes censés protéger l'Allemagne" s'est-il emporté. Tout cela avant de partir au Japon où se tiendra à partir de vendredi un G20 particulièrement attendu au cours duquel le président américain doit rencontrer, samedi, son homologue chinois.
Le secrétaire américain au Trésor Steven Munchin s'était auparavant déclaré (une nouvelle fois) optimiste quant à l'issue de ces discussions, en indiquant que les différents rounds de discussions ont permis jusqu'ici de couvrir "90% du chemin" vers la conclusion d'un accord. Pas de miracle à attendre toutefois, pour les experts de Mirabaud Securites qui estiment "probable que les discussions accouchent d’une souris et qu’un accord formel ne voit le jour que beaucoup plus tard dans l’année".
Le président de la Fed se rebiffe
De son côté, Powell se rebiffe. Le président de la Fed a tempéré mardi soir les attentes des investisseurs quant au rythme et à l'ampleur du mouvement attendu des baisses des taux d'intérêt, et défendu l'indépendance de la Fed face aux pressions - qu'elles viennent des marchés ou du pouvoir politique. La détente monétaire escomptée par le consensus en juillet apparaît désormais beaucoup plus dépendante des prochaines statistiques relatives à l'économie américaine, à commencer par le rapport sur l'emploi de juin, vendredi 5 juillet. De quoi renforcer les investisseurs dans leur attitude attentisme.
Au rang des indicateurs du jour, les commandes industrielles de biens durables ont chuté aux États-Unis en mai, pour la troisième fois en quatre mois, plombées par la baisse des commandes dans le secteur des transports, notamment Boeing. En France, l'indice de confiance des ménages a continué de progresser en juin, dépassant sa moyenne de longue période pour la première fois depuis avril 2018.
Wall Street dans le vert malgré Trump
Visiblement confiante quant à la conclusion rapide d'un accord commercial entre Pékin et Washington après les propos de Steven Mnuchin, la Bourse de New York a ouvert dans le vert mercredi. Vers 18h15, les trois principaux indices de Wall Street évoluait toujours en territoire positif avec des gains compris entre 0,25% pour le Dow et 0,7% pour le Nasdaq.
Les banques et les valeurs liées aux matières premières portent le CAC
Sur la cote parisienne, les valeurs "sino-sensibles" comme Plastic Omnium (+4,5%), Trigano (+4,6%), Valeo (+5,9%) ou Faurecia (+2,8%) profitent de leur côté de l'optimisme de Mnuchin. Parmi les constructeurs, PSA (Peugeot) avance de 1,15% après une note favorable d'Oddo BHF, alors que Renault reste en retrait (+0,1% seulement), le président du groupe ayant fait savoir qu'il n'y avait pas de discussions (à son grand regret) avec Fiat Chrysler actuellement.Sur fond de hausse des cours des métaux et du pétrole, les titres liés aux matières premières ont également signé de jolies performances, à l'instar d'ArcelorMittal (+4,8%), Aperam (+2,5%), , Eramet (+3,4%), Vallourec (+3,1%) ou encore CGG (+2,4%). La conclusion d'un accord avec différentes autorités brésiliennes et américaines afin de clore une série d'enquêtes anti-corruption, en contrepartie d'un versement de 301,3 millions de dollars, permet à TechnipFMC de gagner 2,9%.
Au sein du CAC, les valeurs bancaires ont profité des propos moins accommodants que prévu de Jerome Powell pour s'adjuger entre 1,5% pour Crédit Agricole et 1,7% pour BNP Paribas.
Le secteur des semi-conducteurs respire
Le cours de STMicroelectronics reprend 1,8%, le secteur des semi-conducteurs profitant de l'annonce par Micron de la reprise des livraisons de certains composants à Huawei.
À la baisse, Capgemini corrige (-2,7%) l'envolée de plus de 8% occasionnée mardi par l'annonce de son OPA sur Altran.
Europcar prend 2,3% au lendemain de la journée investisseurs au cours de laquelle le loueur a fait part de son objectif de dégager plus de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2023. La confirmation des objectifs 2019 de Schneider Electric est saluée mais dans une moindre mesure (+0,7%).
Parcours difficile pour Genfit
L'action Orège recule de 2,4% alors que la société va procéder à une augmentation de capital, principalement soutenue par son actionnaire majoritaire Eren. À noter également un parcours toujours difficile pour la biotech Genfit (-0,7%), au lendemain de l'annonce d'un partenariat en Chine, alors que l'américain Conatus s'est effondré de 68,54% mardi soir après l'abandon de tous ses programmes dans la NASH, maladie à laquelle s'attaque également la firme tricolore.
Du côté des devises, l'euro reprend un peu de hauteur face au billet vert, à 1,1387 dollars (+0,15% vers 18h20) et c'est toujours parmi les crypto-monnaies que les choses s'animent, avec une nouvelle hausse du bitcoin à 12.830 dollars (+13,2%).
Les cours pétroliers progressent également à 59,52 dollars pour le WTI (+1,31%) et 66,52 dollars pour le Brent (+1,03%).