(BFM Bourse) - L'indice parisien a ouvert en très nette hausse ce mardi 24 juin après que Donald Trump a annoncé un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran au Moyen-Orient, ce qui n'a été confirmé par aucun des deux pays. Le pétrole est en chute libre.
La Bourse de Paris sort la tête de l'eau. Dans le dur depuis plusieurs semaines, le CAC 40 a ouvert en hausse de 1,64% ce mardi 24 juin, à 7.661,13 points, reprenant un peu d'altitude.
Le marché parisien est porté par les dernières informations liées au Moyen-Orient. Alors que l'Iran et Israël entrent dans le douzième jour de leur conflit, Donald Trump a déclaré dans la nuit de lundi à mardi que les deux pays avaient accepté un cessez-le-feu.
Ni l'Iran ni Israël n'a confirmé les propos du président américain. Téhéran a affirmé qu'il n'y avait pas d'accord entre les deux parties tandis que l'armée israélienne a indiqué que le pays avait subi ce mardi des frappes de missiles iranien.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Le pétrole chute de plus de 12% en quelques heures
La situation demeure donc assez confuse. Mais, pour les marchés, le risque géopolitique perd en intensité. "Malgré toutes les craintes exprimées au cours du week-end, nous avons assisté au cours des 12 dernières heures à une désescalade assez remarquable des tensions au Moyen-Orient", observe Deutsche Bank.
Les cours du pétrole, eux, plongent totalement. Ce mardi, le contrat sur le Brent de mer du Nord s'effondre de 4,9% à 66,80 dollars le baril après avoir déjà dévissé de 8,5% la veille. Les cours du Brent ont donc chuté de quasiment 13% en quelques heures. Le contrat d'août sur le WTI coté à New York cède 5,5% à 64,78 dollars le baril.
Les prix du baril étaient montés ces dernières semaines, les opérateurs de marché évaluant de potentielles perturbations sur l'offre d'or noir liées aux tensions au Moyen-Orient. Les investisseurs redoutent surtout que l'Iran ferme le détroit d'Ormuz, par lequel transitent environ 20 millions de barils de pétrole par jour, équivalent d'environ 20% de la consommation mondiale. Deutsche Bank estime que dans un tel scénario le baril de Brent pourrait grimper au-delà de 120 dollars.
Ces craintes se sont fortement apaisées lundi soir, après l'attaque par l'Iran de la base américaine d'Al-Udeid au Qatar. Selon Reuters et le New York Times, l'Iran a coordonné son attaque avec le Qatar de sorte à minimiser les victimes et blessés humains.
À la suite de cette attaque, les cours du pétrole ont brutalement décroché. Le pétrole a chuté car les investisseurs ont compris "que les représailles de l'Iran ne visaient pas des cibles énergétiques et que (Téhéran) cherchait vraisemblablement à éviter toute escalade avec les États-Unis, l'Iran ayant prévenu le Qatar avant les frappes", explique Deutsche Bank.
Cette attaque a ainsi éloigné les craintes de mesures plus sévères comme la fermeture du détroit d'Ormuz, donc. "Il s'agissait d'une contre-attaque avec la sécurité activée", résume Stephen Innes de Spi AM.
L'annonce du cessez-le-feu par Donald Trump accentue le regain d'appétit pour le risque. "Des questions restent en suspens, notamment celles de savoir si un cessez-le-feu tiendra", souline Deutsche Bank. "Mais en l'état actuel des choses, les douze derniers jours semblent s'inscrire dans la longue liste des chocs géopolitiques qui ont temporairement perturbé les marchés mais n'ont eu que peu d'effets durables", juge la banque.