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CAC 40

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Cac 40 : Accès de nervosité en Bourse après la nouvelle escalade des tensions en Ukraine

mardi 22 février 2022 à 13h08
Le CAC revient à l'équilibre mardi à la mi-journée

(BFM Bourse) - Les investisseurs reviennent massivement à l'achat et permettent au CAC 40 de reprendre plus de 2% depuis l'ouverture en dépit d'une situation plus explosive que jamais sur le front ukrainien. Alors que Moscou se dit encore "ouvert" à la diplomatie, les occidentaux préparent un premier paquet de sanctions.

Alors que les troupes russes s'apprêtent à entrer dans les régions "séparatistes" ukrainiennes dont Moscou vient de reconnaître (unilatéralement) l'indépendance, le marché parisien a effacé ses larges pertes matinales l'ayant ramené à un creux depuis octobre dernier à l'ouverture. Dans un volume d'échanges spectaculairement élevé (1,8 milliard d'euros), le baromètre de la cote tricolore revient à l'équilibre ce mardi (+0,01% à 6.788 points) vers 12h50. Après 5 baisses hebdomadaires sur les six dernières séances, et une chute supplémentaire de l'ordre de 4% entre la séance d'hier (-2,04%) et l'ouverture de ce mardi, les investisseurs ont visiblement décidé qu'il était temps de revenir sur certains dossiers, en dépit du bruit des bottes qui résonne de plus en plus fort aux portes de l'Europe. Alors que la saison des publications annuelles suit parallèlement son cours, les opérateurs semblent se rappeler que, malgré les vents contraires (Ukraine, inflation, resserrement monétaire à venir), les fleurons de la cote s'apprêtent à collectivement exploser leur record de bénéfices.

Le CAC 40 avait pourtant battu en retraite dans les premiers échanges face à l'humeur belliqueuse de Vladimir Poutine. "Les tambours de la guerre battent de plus en plus fort" constate de fait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK. Le maître du Kremlin a en effet signé, lundi en fin d'après-midi, un décret visant à reconnaître immédiatement l'indépendance des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Kiev, l'Union européenne et l'Otan redoutaient une telle issue, puisque celle-ci signifie par ailleurs l'envoi, par Moscou, de troupes dans les territoires séparatistes pro-russes en question.

L'ONU et une majorité de membres du Conseil de sécurité, États-Unis en tête, ont ainsi dénoncé la décision de Moscou de reconnaître l'indépendance des républiques sécessionnistes de l'Est de l'Ukraine et d'y "déployer des troupes russes". Même la Chine prend position en appelant les acteurs de la crise à "faire preuve de retenue".

Vers des sanctions "massives et robustes"

Et l'heure est désormais aux représailles économiques occidentales. Le chancelier allemand Olaf Scholz se dit "confiant" dans le fait que l'UE va adopter des sanctions "massives et robustes". Il suspend par ailleurs la certification du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne. Le Royaume-Uni, centre financier essentiel aux milieux d'affaires russes, a promis de "frapper la Russie très fort" mardi avec "une première série" de sanctions économiques qui seront suivies d'autres "en cas d'invasion". Les Etats-Unis ont de leur côté promis une réponse "ferme" et "rapide".

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé mardi dans une adresse à la Nation une violation de "la souveraineté et l'intégrité territoriale", ajoutant que les Ukrainiens étaient "sur leurs terres", n'avaient "peur de rien ni de personne" et ne céderaient pas "une seule parcelle du pays". Joe Biden a de son côté réaffirmé lors d'un appel lundi avec son homologue ukrainien "l'engagement des Etats-Unis" au respect de cette intégrité territoriale. L’Élysée a pour sa part dénoncé "une sorte de dérive idéologique" de Vladimir Poutine.

Encore de nombreux résultats annuels

Si tous les regards sont évidemment braqués vers le front ukrainien, les opérateurs trient malgré tout la nouvelle salve de publications du jour ce mardi. Celle du spécialiste français des paiements électroniques Worldline est particulièrement bien accueillie (+9,4% vers 12h50) grâce à une fin d'année convaincante qui sonne comme un "soupir de soulagement" pour Jefferies. Bryan Garnier évoque pour sa part "de solides résultats, supérieurs aux prévisions et au consensus au niveau de la croissance organique et du flux de trésorerie disponible". Le groupe a par ailleurs annoncé lundi être entré en négociations exclusives avec le fonds Apollo en vue de lui céder ses activités de terminaux de paiement valorisées 2,3 milliards d'euros.

La publication annuelle d'Eurofins Scientific reçoit un accueil bien plus frileux malgré le relèvement des perspectives 2022 et 2023 annoncées par le géant français des laboratoires d'analyse après un nouvel exercice en très forte croissance sous l'effet, notamment, de la demande de tests liée au Covid-19. Les revenus du groupe progressent de 24% à 6,72 milliards d'euros et son bénéfice net bondit de 45% pour atteindre 783 millions d'euros, des chiffres supérieurs au consensus. Il table désormais sur une croissance organique de 6,5% par an sur les deux prochains exercices, contre 5% auparavant. Seule valeur du CAC dans le vert lundi, Eurofins cède 0,7% à la mi-journée ce mardi après avoir chuté de plus de 4% en début de matinée.

L'équipementier automobile Plastic Omnium a publié mardi un Ebitda en baisse au second semestre à 310 millions d'euros contre 477 millions un an plus tôt après avoir vu son activité ralentir fortement au second semestre, entre fermetures d'usines et suspensions de commandes des constructeurs. Il dit prévoir sur une croissance de ses revenus supérieure à celle du marché en 2022. Le titre cède 2,1%.

Vivendi (+0,2%) a fixé à 25,50 euros par action le prix de son OPA sur Lagardère, précisant que l'offre serait ouverte le 14 avril pour une durée de 25 jours de Bourse. Le titre de la cible s'ajuste en conséquence (+0,3% à 25,48 euros).

La maison mère de Ticket Restaurant Edenred a de son côté publié des bénéfices records (+31,4% à 313 millions d'euros), légèrement supérieurs à ceux de 2019. "Ces résultats sont le fruit de la transformation menée au cours des dernières années" s'est félicité le PDG Bertrand Dumazy. Le titre décolle de 4,7%.

EDF évolue peu (-0,5%) malgré l'abaissement, par l'agence de notation Standard and Poor's de sa note de crédit d'un cran, de "BBB+" à "BBB", en raison de la forte hausse de sa dette. Le groupe minier et métallurgique Eramet (+1,9%) a annoncé la signature d'un protocole d'accord en vue de la cession de sa filiale Aubert & Duval à un consortium composé d'Airbus, Safran et Tikehau Capital, sur la base d'une valeur d'entreprise de 95 millions d'euros.

Au rayon biotech, AB Science s'envole de 32% après avoir annoncé l’approbation des autorités règlementaires canadiennes pour dépôt d’un dossier d’enregistrement du masitinib dans la sclérose latérale amyotrophique au Canada

Le pétrole repart nettement de l'avant

Au rayon énergétique, les tarifs pétroliers se sont envolés ce mardi matin sur fond d'escalade de la crise russo-ukrainienne, faisant craindre de nouvelles perturbations de l'offre. S'il réduit quelque peu ses gains matinaux, le baril de Brent gagne toujours 2,1% à 94,9 dollars vers 12h55, quand le baril de WTI se traite à 93,5 dollars, en hausse de 3,4% par rapport à la veille.

Enfin, sur le Forex, la monnaie unique reprend 0,35% face au billet vert à 1,1350 dollar.

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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