(BFM Bourse) - Le groupe de transport aérien a publié des résultats du deuxième trimestre inférieurs aux attentes et a fait état d'un environnement difficile. Le troisième trimestre sera particulièrement pénalisé par les JO.
Pour la quatrième fois consécutive, Air France-KLM déçoit le marché. Le groupe de transport aérien a livré ses résultats du deuxième trimestre ce mercredi, qui ont été pénalisés par les hausses des coûts unitaires, les prix du carburant plus élevés, et un impact négatif lié aux Jeux olympiques.
"Le deuxième trimestre 2024 a confirmé l’émergence d’un environnement de plus en plus difficile pour l'aviation, avec une hausse des prix du carburant et une pression continue sur les coûts", a déclaré Ben Smith, le directeur général d'Air France-KLM, cité dans un communiqué.
"Dans ce contexte, KLM et Transavia ont enregistré une performance stable bien que peu dynamique, tandis qu'Air France a été impacté par des événements exceptionnels, notamment l'effet négatif des Jeux olympiques en juin", a-t-il poursuivi.
L'action Air France-KLM résiste toutefois à ces résultats. Après avoir ouvert en baisse, elle s'est retournée et prend 3,4% en fin de matinée.
Oddo BHF explique dans une note que le raté sur le résultat d'exploitation avait déjà été intégré par le marché. Le bureau d'études souligne aussi que, pour l'ensemble de 2024, le groupe ne table "que" sur une hausse de ses coûts unitaires de 2%, "ce qui peut être considéré comme un soulagement", fait-il valoir. "La maîtrise des coûts unitaires est (...) encore plus cruciale dans cet environnement dégradé", ajoute Oddo BHF.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Le résultat d'exploitation manque le coche
Sur la période allant d'avril à juin, la société franco-néerlandaise a transporté 25,7 millions de passagers, en hausse de 4,4% sur un an.
Son chiffre d'affaires s'est établi à 7,95 milliards d'euros en progression de 4,3% sur un an. La recette unitaire s'est, elle, repliée de 0,8% sur un an.
Les coûts unitaires d'Air France-KLM ont progressé de 1,7% sur un an, hors effets de changes.
Le résultat d'exploitation s'est de son côté établi à 513 millions d'euros contre 733 millions d'euros un an plus tôt, soit une baisse de 30%. La marge correspondante s'est établie à 6,5% contre 9,6% un an plus tôt.
Cet indicateur a notamment été pénalisé par la hausse des coûts hors carburants (à hauteur de 109 millions d'euros) ainsi que la progression des coûts liés aux carburants et aux quotas d'émissions carbone (pour 73 millions d'euros).
Les coûts hors carburant ont été tirés, entre autres, par une masse salariale plus élevée consécutive aux négociations annuelles chez Air France et KLM, et par des augmentations des tarifs aéroportuaires à Schiphol et à Paris.
Selon un consensus mis en ligne par la société, les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 7,94 milliards d'euros et un résultat d'exploitation de 547 millions d'euros.
Le bénéfice net de la société s'est, lui, établi à 121 millions d'euros contre 604 millions d'euros au deuxième trimestre 2023.
Un impact encore plus lourd des JO
Air France-KLM avait prévenu début juillet qu'il souffrait de "pressions" sur sa recette unitaire en raison des Jeux olympiques.
Le trafic de, et vers Paris était inférieur à ses attentes, en raison d'un "comportement significatif d'évitement" de la capitale parisienne sur les marchés internationaux, tandis que les Français reportaient leurs vacances après la période olympique. Le groupe avait chiffré l'impact sur sa recette unitaire entre 160 millions et 180 millions d'euros pour la période allant de juin à août.
Ce jeudi, le groupe a estimé l'impact sur son seul deuxième trimestre à 40 millions d'euros, au niveau du chiffre d'affaires. Pour le troisième trimestre, le groupe évalue le manque à gagner entre 150 millions et 170 millions d'euros.
Concernant, plus largement, ses perspectives, Air France-KLM a abaissé sa cible de hausse de ses capacités, c'est-à-dire pour simplifier le nombre de vols mis en place. La société table sur une progression de 4% par rapport à 2023, contre une hausse de 5% précédemment.
Le groupe a pris un plan d'action pour freiner ses dépenses. Ce plan prévoit notamment "une accélération des projets de transformation" pour accroître les économies, réduire les frais généraux et dégager des nouvelles synergies. La société a aussi décidé de geler les embauches "de personnel administratif et non opérationnel", de réduire ses coûts marketing et de baisser de 20% ses coûts discrétionnaires".
Recevez toutes les infos sur AIR FRANCE-KLM en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email