(BFM Bourse) - La compagnie aérienne américaine a abaissé ses perspectives pour le premier trimestre, évoquant une baisse de la confiance des consommateurs et des entreprises liée à une incertitude économique aux États-Unis. Ce qui plombe Air France-KLM et les autres transporteurs aériens en Bourse.
Delta Airlines s'attend à traverser une zone de turbulences en ce début d'année 2025. La compagnie aérienne a abaissé ses perspectives au titre de son premier trimestre lundi 10 mars, évoquant une baisse de la confiance des consommateurs aux États-Unis.
La société table désormais sur une hausse de son chiffre d'affaires trimestriel de 3% à 4% sur un an pour atteindre 12,9 à 13,1 milliards de dollars. La marge opérationnelle est quant à elle attendue entre 4% et 5%. Le bénéfice net par action ajusté devrait quant à lui être compris entre 30 et 50 cents.
Delta Air Lines a nettement sabré ses anticipations par rapport à ses prévisions dévoilées le 10 janvier en marge de l'annonce ses résultats annuels. En début d'année, Delta Air Lines affichait un franc optimisme sur l'orientation de la demande et tablait sur une croissance de 7% à 9% de ses revenus, une marge opérationnelle de 6% à 8% et un bénéfice net par action ajusté compris entre 70 cents et un dollar. La société disait aussi avoir "une très bonne visibilité pour le premier trimestre et le printemps".
Mais les dernières statistiques sur le moral du consommateur américain ont quelque peu ébranlé la confiance de Delta Airlines. Fin février, l'indice de confiance des consommateurs mesuré par le Conference board, était ressorti nettement inférieur aux attentes, tombant même à un plus bas de huit mois.
"Les perspectives ont été affectées par la récente baisse de confiance des consommateurs et des entreprises, due à une incertitude macroéconomique accrue, qui a entraîné un ralentissement de la demande intérieure", a indiqué Delta Airlines dans une déclaration à la Securities Exchange Commission, le gendarme boursier américain. Delta Airlines a fait cette annonce en amont de sa participation à la conférence JPMorgan organisée ce mardi 11 mars, et qui réunit d'autres compagnies aériennes.
Une défiance des consommateurs
Outre un moral des ménages américains en berne, le directeur général Ed Bastian a aussi ajouté que les récentes catastrophes aériennes avaient aussi alimenté la défiance des consommateurs envers cette industrie.
L'atterrissage en catastrophe d'un avion régional de Delta Airlines quelques semaines après le crash d'un appareil d'Americain Airlines fin janvier ont refroidi certains clients à prendre l'avion, a déclaré Ed Bastian lors d'une interview accordée à CNBC lundi.
"Ces événements ont quelque peu exacerbé l'impact sur nous", a-t-il déclaré. "Il ne s'agit pas seulement des entreprises et des consommateurs, mais aussi de la question de la sécurité dans notre secteur. Nous savons que les vols sont sûrs", a-t-il poursuivi.
"Tous ces facteurs ont eu un effet cumulatif qui a conduit à l'ampleur de l'impact dont nous parlons - il s'agit d'un impact d'environ 500 millions de dollars sur le trimestre", a ajouté Ed Bastian.
L'activité des segments haut de gamme et international restent conformes aux prévisions antérieures, a ajouté la compagnie aérienne dans ce même document. Delta Airlines n'a pas non plus modifié à ce stade ses prévisions pour l'ensemble de l'année, grâce à la récente baisse des prix du pétrole.
En janvier, la société avait déclaré s'attendre à ce que 2025 soit l'année la plus rentable de ses 100 ans d'existence, s'attendant par exemple à dévoiler un bénéfice net par action de 7,35 dollars.
Une lourde chute de l'action en post-marché
Sheila Kahyaoglu, analyste chez Jefferies s'attendait à ce que la compagnie aérienne réduise ses prévisions, "mais l'ampleur est plus importante" que redouté par la spécialiste.
À la suite de ces annonces, Delta Airlines a chuté de plus de 13% les échanges post marché à la Bourse de New York, qui a elle-même connu un lundi mouvementé.
Dans son sillage, les compagnies aéreinnes européennes souffrent ce mardi matin. Air France-KLM lâche 6,5%, IAG (maison-mère d'Iberia et British Airways) redonne 3,5% et Lufthansa perd 2,80%.
Ce net recul d'Air France-KLM en Bourse par rapport à ses homologues européens est aussi à mettre en perspective avec la hausse historique signée par son action jeudi 6 mars. La compagnie aérienne franco-néerlandaise avait flambé de près de 33% portée par des résultats supérieurs aux attentes et des prévisions qui avaient pris de court les analystes.
Mais quelques jours après la publication de résultats de haut vol, Bernstein a décidé que la fête est finie pour Air France-KLM en Bourse. Lundi, le bureau d'études a abaissé son conseil à "performance de marché" contre "surperformance, estimant que la société aura du mal à réduire ses coûts.
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