(BFM Bourse) - Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances, a indiqué que le gouvernement voulait que les grands groupes qui opèrent des rachats d'actions redistribuent davantage à leurs salariés, et a évoqué davantage d'intéressement, de participation ou de primes exceptionnelles.
Le voile se lève peu à peu sur le mécanisme que l'exécutif étudie pour contraindre les groupes effectuant des rachats d'actions à redonner davantage à leurs salariés.
"Nous voulons que les grandes entreprises qui font du rachat d'action, qui ont donc les moyens de le faire, contribuent davantage à la meilleure rémunération des salariés", a déclaré ce mercredi le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, devant les sénateurs.
"Nous voulons donc les obliger à distribuer plus d'intéressement, plus de participations, plus de primes défiscalisées lorsqu'elles font du rachat d'actions. Nous voulons que ce soit substantiel, nous pourrions envisager un doublement des sommes versées au titre de la participation, de l'intéressement, des primes défiscalisées", a-t-il poursuivi. Le locataire de Bercy a précisé que cette mesure concernerait les sociétés de plus de 5.000 employés et qui procèdent donc à des rachats d'actions.
Bruno Le Maire a expliqué que, sur la méthode, le gouvernement adresserait une proposition aux partenaires sociaux pour qu'ils "négocient sur cette meilleure participation, ce meilleur intéressement, cette distribution plus large d'actions pour les grandes entreprises qui ont recours" à ces rachats d'actions.
Le "cynisme" dénoncé par Emmanuel Macron
Auparavant Emmanuel Macron avait fustigé le "cynisme" des entreprises qui réalisent des bénéfices exceptionnels et rachètent leurs propres actions, évoquant alors une "contribution exceptionnelle" qui serait demandée à ces groupes.
Lors de la publication de leurs résultats annuels, plusieurs grands groupes du CAC 40 ont annoncé des programmes de rachats d'actions après avoir dévoilé des bénéfices records. C'est le cas, par, exemple, de TotalEnergies, LVMH, BNP Paribas, Stellantis ou encore d'Axa. Selon un décompte de BFM Bourse, un peu moins de 13 milliards d'euros de programmes de rachats d'actions ont été annoncés par ces groupes lors de la publication de leurs résultats ou relativement peu après.