(BFM Bourse) - Portée par des indicateurs encourageants, notamment celui de l'activité manufacturière chinoise, la Bourse de Paris a gagné 0,66% lundi, à une vingtaine de points de son plus haut annuel touché il y a dix jours.
Le CAC 40 a tourné toute la matinée non loin du point d'équilibre (+0,13% vers 12h15) avant de prendre un peu de hauteur dans l'après-midi pour boucler la séance sur un gain de 0,66% à 5.677,79 points. Au cours d'une séance calme seulement marquée par la publications d'indicateurs rassurants sur l'activité manufacturière chinoise et le taux de chômage en zone euro, le volume d'échanges est resté relativement limité (3,3 milliards d'euros).
En début de journée, les opérateurs avaient manifesté une certaine prudence à l'égard des relations commerciales entre Washington et Pékin après les informations selon lesquelles l'administration américaine envisagerait de contraindre des entreprises chinoises cotées sur des marchés boursiers aux États-Unis à s'en retirer pour limiter les investissements américains en Chine. Une information vigoureusement démentie par le conseiller de la Maison Blanche sur les dossiers liés au commerce international, Peter Navarro, qui a fustigé une "fake news". Autre option envisagée par Washington, selon Bloomberg qui cite des sources proches du dossier : l'imposition de limites à l'exposition des fonds de pensions publics au marché chinois.
Alors que les investisseurs continuent de guetter d'éventuels signes d'avancées sur ce front commercial, les derniers signaux ne les incitent pas à un optimisme débordant, contrairement aux déclarations de Donald Trump la semaine dernière. Le président américain avait en affirmé qu'un accord pourrait intervenir plus tôt qu'attendu, alimentant ainsi un rebond des marchés.
Les opérateurs ont néanmoins pu prendre connaissance d'une bonne nouvelle en provenance de Chine lundi matin. L'activité manufacturière a en effet connu en septembre un rebond inattendu, selon un indice indépendant, sur fond de guerre commerciale avec les Etats-Unis et l'imposition au début du mois de nouvelles surtaxes réciproques. L'indice des directeurs d'achat (PMI) pour le secteur manufacturier, calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin, s'est établi à 51,4 en août, contre 50,4 le mois précédent. Il renoue ainsi avec son plus haut récent touché en février 2018.
Alors que Pékin célébrera mardi en fanfare le 70e anniversaire du régime communiste chinois, de violents affrontements ont de nouveau émaillé, dimanche, les manifestations pro-démocratie toujours en cours à Hong Kong.
"En Europe, nous sommes maintenant à un mois pile de l'échéance sur le Brexit, mais nous n'avons toujours aucune certitude sur le scénario qui va prendre forme d'ici là", note Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC. Face à l'imminence de cette sortie effective de l'UE, le Premier ministre britannique Boris Johnson a réaffirmé dimanche sa détermination à la mettre en oeuvre, coûte que coûte au 31 octobre, excluant de nouveau de démissionner.
Comme en Chine, un indicateur économique a porté le marché lundi après-midi. Il s'agit du taux de chômage dans la zone euro, qui a poursuivi son repli en août pour revenir à 7,4%, son plus bas niveau depuis mai 2008, selon les statistiques publiées lundi par Eurostat.
Wall Street évolue également dans le vert en fin de matinée, les trois principaux indices s'adjugeant entre 0,55% et 0,6%, alors que les investisseurs veulent encore croire à un apaisement des tensions entre Pékin et Washington après les révélations de Bloomberg ayant fragilisé la cote vendredi dernier.
Saint-Gobain recherché, les semi-conducteurs souffrent
Parmi les mouvements à signaler sur la cote parisienne, Saint-Gobain a pris 2,2% (2e meilleure performance du CAC 40) après avoir annoncé que son objectif de cessions d'actifs à hauteur de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici fin 2019 avait été d'ores et déjà atteint.
EDF a gagné 1,9%, le fournisseur d'électricité ayant annoncé qu'il recevrait au moins 400 millions d'euros de la part de l'État pour la fermeture anticipée de Fessenheim en juin 2020.
Adocia et Eli Lilly sont parvenus à un accord selon lequel le géant américain va procéder à un dernier paiement de 14,3 millions de dollars en faveur de la biotech française, dont le titre a repris 2,7%.
À la clôture, c'est TechnipFMC (-1,7%) qui a enregistré le plus fort recul au sein de l'indice phare du marché parisien, la parapétrolière souffrant notamment du nouveau repli des barils d'or noir (-1,28% à 60,26 dollars pour le Brent et -1,22% à 55,23 dollars pour le WTI à 18h).
En net repli à la mi-journée après les prévisions financières moins optimistes que prévu du géant américain Micron (qui a abandonné 11% vendredi à Wall Street), les valeurs du secteur des semi-conducteurs ont finalement limité leurs pertes (-0,3% pour STMicro et -0,4% pour Soitec)
Enfin, la monnaie unique poursuivait son inexorable repli (-0,30%) à 1,0908 dollar à 18h.