(BFM Bourse) - La grande majorité des groupes automobiles européens ont été sanctionnés après leur publication du premier trimestre. Seule l'action Renault a progressé lors de la séance qui a suivi ses annonces.
Les constructeurs automobiles américains avaient plutôt bien passé l'épreuve des résultats du premier trimestre. General Motors s'était adjugé 4,4% lors de la séance suivant la publication de ses comptes, Ford avait pris de son côté 1%. Tesla avait bondi de 12%, pas tant en raison de ses (piètres) résultats que de sa décision d'avancer les lancements de nouveaux véhicules.
On n'en dira pas autant de leurs homologues européens. Presque tous les constructeurs qui ont publié des comptes ou des revenus pour le premier trimestre ont été sanctionnés par le marché.
Difficile de tirer une tendance générale pour expliquer ces réactions de marché, chaque groupe automobile ayant son propre positionnement et ses spécificités. Renault est par exemple absent du marché chinois, où BMW, Mercedes-Benz, Porsche mais aussi Ferrari ont accusé sur les trois premiers mois de 2024 une baisse de leurs volumes. BMW a expliqué, dans son commentaire liminaire, que la faiblesse du marché immobilier avait miné la confiance des ménages chinois.
Mercedes, de son côté, a souligné des conditions macroéconomiques pas forcément évidentes, avec une économie américaine qui résiste alors que l'Europe stagne. "L'affaiblissement de la demande des clients est devenu de plus en plus perceptible après que les commandes élevées dues à la pandémie se sont en grande partie résorbées", a développé le groupe allemand.
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Les marges déçoivent chez Mercedes et BMW
Les investisseurs ont surtout sanctionné des ratés dans les publications, parfois notoires, parfois légers. BMW a déçu mercredi les investisseurs en dévoilant une marge opérationnelle pour sa division automobile de 8,8% alors que les analystes tablaient en moyenne sur 9,2%, selon Royal Bank of Canada. Le groupe n'a pas loupé le coche de beaucoup mais suffisamment pour perdre près de 3% à Francfort le jour de la publication.
Le marché avait eu la main plus lourde avec Mercedes-Benz (-5,15%). Le constructeur allemand premium avait à la fois manqué le consensus et ses propres attentes, avec une marge opérationnelle de l'automobile de 9%, contre 10,2% attendu en moyenne par les analystes. La société, quant à elle, visait le bas d'une fourchette comprise entre 10% et 12%. Oddo BHF avait déploré des "résultats faibles" avec des fondamentaux qui "s'érodent".
Volkswagen, qui publiait ses comptes le même jour que Mercedes, s'en était à peine mieux tiré, avec un repli de son action de 4,6%. Le bénéfice opérationnel du premier trimestre a été inférieur de 7% au consensus, tandis que la marge correspondante s'est établie à 6,1% contre 6,5% attendu, selon UBS. La faute, notamment, à la faible rentabilité d'Audi (3,4%).
Stellantis a souffert
On peut débattre sur le caractère européen de Stellantis, groupe issu de la fusion de Fiat Chrysler et de PSA, dans la mesure où l'Amérique du Nord constitue sa plus importante source de bénéfices. Mais la société a dans tous les cas souffert lors de la séance suivant la publication de ses revenus du premier trimestre, avec une chute de son action de 10,1%.
Le chiffre d'affaires s'est avéré inférieur aux attentes. Mais ce sont surtout les propos de sa directrice financière, Natalie Knight, lors de la conférence analystes de l'après-midi, qui ont inquiété le marché. La dirigeante avait indiqué que le groupe anticipait au premier semestre une marge opérationnelle courante comprise entre 10% et 11% contre plus de 14% sur la même période de 2023. Natalie Knight avait également émis des commentaires peu encourageants sur le marché européen, le qualifiant de "difficile" avec des "pressions" sur les prix.
Pour HSBC, Stellantis a encore "du travail de terrain à effectuer" pour rebondir en Bourse, notamment sur ses stocks. Royal Bank of Canada de son côté estime qu'avec la récente baisse du titre, la journée dédiée aux investisseurs de juin prochain pourrait servir de catalyseur à l'action.
Même Ferrari a été puni
Même Ferrari a reculé de 4,7% en Bourse dans la foulée de ses résultats du premier trimestre. Le groupe au cheval cabré a dévoilé des comptes très légèrement supérieurs aux attentes. Mais certains investisseurs espéraient que le groupe relève ses objectifs annuels, selon Royal Bank of Canada. Ce qui n'a pas été le cas.
Autre groupe plus ou moins apparenté au segment du luxe, le britannique Aston Martin a perdu 6,8% après avoir publié ses comptes. Les résultats se sont avérés globalement inférieurs au consensus, selon Deutsche Bank, les volumes reculant plus fortement qu'attendu, avant l'arrivée de nouveaux modèles.
Porsche a de son côté subi une baisse de plus de 9% la séance suivant sa publication (qui était survenue vendredi 26 avril à 17h30). Là encore les chiffres n'étaient pas bons, avec des revenus et un résultat opérationnel inférieurs de respectivement 3% et 7% au consensus, selon UBS. La génération de cash avait elle aussi déçu.
"En outre, la direction a déclaré au cours de la conférence téléphonique que les investissements atteindraient leur maximum en 2026/27 afin de maintenir la gamme de véhicules à moteurs thermiques "fraîche" - nous pensons que les acteurs du marché espéraient une date plus précoce", souligne Deutsche Bank.
Finalement, c'est Renault qui s'en est le mieux tiré. Le constructeur au losange a publié des revenus au titre du premier trimestre très légèrement supérieurs aux attentes (11,7 milliards d'euros contre un consensus à 11,5 milliards d'euros) et qui avaient été tirés par les services financiers. Pas de grande surprise donc, mais la valeur a quand même fini dans le vert dans la foulée de ces annonces, avec une hausse de 0,4% le 23 avril.
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