(BFM Bourse) - Le constructeur automobile a avancé son planning de lancement de nouveaux modèles, ce qui lui permettra de remplir ses capacités de production. Le marché retient cette annonce, passant l'éponge sur des résultats ternes pour le premier trimestre.

C'est presque un évènement pour le marché: Tesla publie des résultats et son action ne chute pas. Au contraire, le titre du constructeur automobile spécialisé dans l'électrique gagne 10,4% ce mercredi dans les échanges de préouverture à Wall Street.

Pourtant, les résultats trimestriels communiqués par la société n'ont rien d'étincelants. Les revenus ont reculé de 9% sur les trois premiers mois de l'année à 21,3 milliards de dollars, accusant le repli le plus prononcé depuis 2012, selon le Guardian. Le bénéfice par action a lui été divisé par près de deux sur un an à 45 cents.

Selon un consensus cité par CNBC les analystes attendaient mieux, à savoir des revenus de 22,15 milliards de dollars et un bénéfice par action de 51 cents.

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Moins rentable que Renault?

Même si ce n'est pas un indicateur très suivi chez Tesla, soulignons que la marge opérationnelle a plongé à 5,5% sur le trimestre, contre 11,4% un an plus tôt. Pour donner un ordre de comparaison, Renault compte dégager cette année une marge d'au moins 7,5%.

Mais les investisseurs passent outre cette médiocre copie pour se concentrer sur une annonce particulière. Tesla a indiqué qu'il avançait son planning de lancements de nouveaux véhicules. "Nous avons mis à jour notre future gamme de véhicules afin d'accélérer le lancement de nouveaux modèles dont la production débutera avant l'échéance précédemment communiquée, du second semestre 2025", a déclaré la société.

Elon Musk, le directeur général de Tesla, a déclaré lors d'une conférence avec des analystes que la production de nouveaux modèles débuterait "plutôt début 2025" si ce n'est à la fin de 2024 et inclurait des véhicules plus "abordables".

"Le nouveau véhicule sera une évolution de la plateforme Model 3/Y existante et sera construit sur les lignes de production existantes dans les installations existantes, selon Tesla", rapporte UBS.

Elon Musk a aussi précisé que les nouveaux modèles à venir permettront de remplir les capacités de production du constructeur, d'un maximum de 3 millions de véhicules par an, alors que Tesla n'en a produit que 1,8 million l'an passé.

De quoi alimenter la foi des investisseurs

Le marché s'accroche à cette annonce qui semble montrer que Tesla prend le taureau par les cornes après avoir accusé une baisse de ses livraisons au premier trimestre. Ce qui suffit à porter une action à la casse, Tesla chutant de plus de 40% depuis le début de l'année.

"Ce qui importe c'est que les investisseurs aient des étincelles d'espoirs d'une accélération de la croissance l'an prochain", a déclaré à Bloomberg Gene Munster, de Deepwater Asset Management. "Pour les croyants (dans l'action Tesla, NDLR) cela leur donne assez pour continuer à s'accrocher", poursuit-il.

Mais pour l'heure, Tesla est heurté de plein fouet par le ralentissement de la croissance du véhicule électrique qui se traduit par un désamour du marché pour cette technologie.

La société a encore annoncé ce week-end des nouvelles baisses de prix dans ses principaux marchés, censées soutenir ses volumes. Toutefois ces réductions de tarifs sont à double tranchant. "L'approche opportuniste de Tesla en matière de prix a réduit l'attrait de la marque en raison de la forte baisse de la valeur résiduelle (la valeur de revente d'un véhicule pour simplifier)", souligne UBS.