(BFM Bourse) - Avant de s'expliquer demain avec Nicolas Sarkozy sur l'épineuse question des bonus, les responsables des grandes banques françaises rencontrent ce lundi Christine Lagarde, la ministre de l'Economie pour lui exposer leurs propositions en vue d'un renforcement du cadre réglementaire en matière de rémunération variable.

Parmi les points techniques abordés : un seuil fixant la part de la rémunération variable versée en différé devrait être fixé (probablement à 66%), tandis que le délai entre le moment où est constaté le bénéfice d'une position et le moment où le bonus est versé devrait être allongé. Avec un but essentiel : « s'assurer que les systèmes de rémunération ne génèrent pas du risque », rappellent lundi Les Echos.

Il est vrai que les excellents résultats dévoilés début août par BNP Paribas et Société Générale en banque de financement et d'investissement, et la polémique au sujet de la constitution par BNP Paribas d'une provision de 1 milliard d'euros pour les bonus 2009 de ses traders, ont pu laisser croire que rien n'avait changé dans le système bancaire.

Ce qui n'est pas totalement vrai. BNP Paribas a ainsi indiqué récemment qu'elle était l'une des seules banques du monde à s'être engagée à respecter les recommandations du G20 en matière de bonus. Depuis le G20, la France s'est en effet dotée d'un code contraignant en matière de rémunérations variables, expliquent Les Echos. Une situation qui se révèle d'ailleurs d'ores et déjà très pénalisante pour le recrutement des établissements français.

Ainsi, d'après Les Echos, une équipe entière de trading de produits de flux dans les dérivés actions de la Société Générale a été débauchée avant l'été par Credit Suisse. Les banques françaises ne peuvent plus lutter en effet contre les bonus garantis de deux ans offerts par leurs concurrents étrangers.