(BFM Bourse) - Les actions des banques de la place parisienne se sont refaites une santé mardi au lendemain de leur lundi noir.

Après son plongeon de 28.5% enregistré lundi sous l'effet de rumeurs d'augmentation de capital, Dexia a rebondi de 4.5% en réaction à la révélation des modalités de l'opération. Contrairement aux craintes de certains analystes, cette levée de fonds d'un montant de 6.4 milliards d'euros s'est effectuée sans décote. Les autorités belges et françaises, ainsi que les actionnaires existants, ont en effet souscrit à une augmentation de capital de Dexia, à un prix par action égal à la moyenne des cours de clôture de l'action Dexia durant les 30 derniers jours calendaires, soit 9.90 euros.

Natixis s'est illustré en grimpant au dessus de 4% à 2.29 euros, au dessus du prix de 2.25 euros fixé pour sa récente augmentation de capital. Groupe Banque Populaire et le Groupe Caisse d'Epargne ont annoncé hier qu'ils envisageaient de renforcer leur participation dans Natixis. Pour ce faire, les deux principaux actionnaires de Natixis ont conclu un nouvel avenant (après deux du 7 août 2007 et du 3 septembre 2008) au pacte d'actionnaires du 17 novembre, impliquant un rachat potentiel de 4% du capital du groupe.

Société Générale s'est appréciée de 1.8%. La banque dirigée par Frédéric Oudéa a annoncé mardi matin la nomination de Jean-Pierre Mustier au poste de Directeur du pôle Gestions d'Actifs et Services aux Investisseurs. Il sera nommé Président Directeur Général de Société Générale de Société Générale Asset Management en remplacement d'Alain Clot.

Enfin, Crédit Agricole (+3.1%) et BNP Paribas (+0.8%) ont également terminé la séance de mardi en territoire positif. Un beau tir groupé auquel a peut-être contribué la réunion de travail organisée entre le président de la République, Nicolas Sarkozy, et les banques et assureurs français.

A l'issue de cette réunion à laquelle participaient également le Premier ministre François Fillon, la ministre de l'Economie et des Finances Christine Lagarde et le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, la Fédération Bancaire Française (FBF) a souligné que "pour les banques et les assureurs français, le retour à la normale du marché de la liquidité est une priorité". La FBF a également assuré que "s'ils sont affectés par l'impact de la crise bancaire américaine dont les effets se propagent et s'intensifient, notamment à travers l'instabilité des marchés, les banquiers et assureurs français sont solides et diversifiés".

L'espoir d'une adoption du plan Paulson pourtant rejeté lundi par les parlementaires américain a par ailleurs ressurgi suite aux déclarations de George W. Bush depuis la Maison Blanche, où le président des Etats-Unis a assuré que son administration poursuivait ses effort pour faire adopter son projet de sauvetage des banques. « En attendant, sans vote positif du Congrès, le Trésor et le Fed continueront à éteindre les incendies les uns après les autres. Leur capacité d'intervention reste importante et permettra d'éviter une crise systémique en favorisant la concentration rapide du secteur bancaire », commentent les analystes d'Aurel. Ils soulignent toutefois que « l'origine du mal ne sera pas traitée » et que « ces interventions seront coûteuses pour les actionnaires des banques, de manières moindres pour leurs créanciers et pour l'Etat fédéral ».