PARIS (Reuters) - L'accusation a requis mardi la relaxe de la Société générale et de son président Daniel Bouton, jugés avec 149 autres prévenus pour "blanchiment aggravé" de capitaux dans le procès de l'affaire dite "Sentier 2", visant un circuit présumé frauduleux de chèques entre la France et Israël de 1996 à 2001.
L'accusation demande également la relaxe de la banque Barclays et de quatre de ses dirigeants poursuivis pour les mêmes motifs.
Le jugement doit être mis en délibéré après les plaidoiries de la défense, qui s'achèveront le 3 juillet. Cette position du parquet exprimée au terme de quatre mois de procès n'est pas une surprise. Il avait déjà requis en vain un non-lieu à l'issue de l'instruction de cette affaire.
La banque et son dirigeant sont jugés pour un supposé défaut de contrôle de chèques présentés à l'encaissement en Israël, avec changement de bénéficiaire grâce à une facilité de la législation locale et compensés par la Société générale en France. Le procédé aurait servi à blanchir des fonds détournés d'entreprises, le produit de fraudes fiscales ou de vols.
Malgré l'opposition du parquet, la Société générale a été renvoyée par un juge d'instruction devant le tribunal pour le "blanchiment" de 210 millions de francs, soit 32 millions d'euros.
Déjà ébranlé par la perte de 6,9 milliards d'euros imputée à un trader et à la crise des "subprimes", Daniel Bouton, qui a perdu ses fonctions de directeur général, risque en théorie dix ans de prison ferme.
Sa banque encourt des sanctions financières et des mesures telles qu'un placement sous surveillance judiciaire, des fermetures d'établissements, ou encore une exclusion des marchés publics.
Le parquet devait conclure mardi soir son réquisitoire pour l'ensemble des prévenus.
Thierry Lévêque
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