(BFM Bourse) - « Escroc, fraudeur ou terroriste, je ne sais pas », s'interrogeait en début d'année Daniel Bouton, alors PDG de la Société Générale (il a depuis laissé le fauteuil de Directeur Général à Frédéric Oudéa, conservant celui de Président du conseil d'administration), à propos de Jérôme Kerviel, accusé d'avoir fait perdre 4,9 milliards d'euros à la banque rouge et noire.
Daniel Bouton aura peut être l'occasion de poser directement la question à l'ancien trader. Ce dernier, par l'intermédiaire de ses défenseurs, a en effet demandé hier aux juges d'instruction Renaud Van Ruymbeke et François Desset, de pouvoir être confronté directement à son ancien PDG, rapportent Les Echos. Le rapporte de force s'annoncerait alors beaucoup plus équilibré aujourd'hui qu'il y a encore quelques mois.
En tout cas, l'argumentaire de la banque, qui s'appuie totalement sur la thèse selon laquelle Jérôme Kerviel a totalement dissimulé ses agissements en détournant les systèmes de contrôle de l'établissement, semble avoir perdu de son poids depuis les dernières révélations du Canard Enchaîné et de Libération.
Le Canard Enchaîné a indiqué le 12 novembre que la Société Générale avait déboursé, au cours du seul mois de janvier 2008, trois milliards d'euros pour couvrir les transactions de l'ancien trader ! Comment la banque pouvait-elle ne pas être au courant de ces « opérations hors normes » constituées de plusieurs versements de 500 millions d'euros ? Le journal satirique, qui a relevé ces informations dans un rapport confidentiel, rédigé, en mars dernier, par la Commission bancaire, s'en étonne.
De son côté, Libération a affirmé avant-hier que de nombreux services avaient repéré le comportement étrange de Jérôme Kerviel. « Dès juillet 2007, la direction financière de la banque avait identifié l'une des techniques favorites de Kerviel pour masquer ses opérations : indiquer avoir fait une transaction avec ClickOptions », a révélé le quotidien. Libération a même cité un trader qui officiait dans le même service que Jérôme Kerviel : « Il est très bon et cela se savait. Tout le monde savait que Jérôme prenait des positions dans la journée et faisait du spiel sur les futures ».
En attendant cette possible confrontation, Jérôme Kerviel continue de travailler sa défense. Ses avocats ont demandé des expertises informatiques et la communication des différents courriels échangés entre les services de la banque, rapportent Les Echos.
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