(BFM Bourse) - Le chiffre d'affaires publié par le spécialiste des matériaux de construction a légèrement dépassé les attentes au titre du premier trimestre. Surtout, la direction de la société estime avoir atteint un creux au niveau des volumes avec plusieurs pays en Europe qui ont atteint ou sont proches d'atteindre un point d'inflexion.
Habitué à ravir le marché après chaque publication, Saint-Gobain avait, chose rare, manqué son rendez-vous avec le marché, en mars dernier, après avoir dévoilé ses résultats annuels. L'action s'était retrouvée sous pression en raison de perspectives pour 2024 qui avaient un peu inquiété les investisseurs.
Tout revient de l'ordre ce vendredi. La société doyenne du CAC 40, avec des origines remontant au XVIIe siècle sous Colbert, caracole en tête du CAC 40, s'adjugeant 6,05% vers 14h45, après avoir dévoilé son activité du premier trimestre.
Le groupe a publié des revenus de 11,36 milliards d'euros, en baisse de 8,5% en données comparables, et en repli de 5,8% hors effets de changes et de périmètre. C'est un peu mieux qu'escompté par les analystes puisque le consensus se situait à 11,29 milliards d'euros et anticipait un repli de 5,7% en données comparables, selon Stifel.
Saint-Gobain a pâti d'effets de changes, de prix et de périmètre négatifs à hauteur de respectivement 0,5, 1,1 et 2,2 points de pourcentage.
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L'Amérique comme point de salut
Les investisseurs surveillent surtout l'évolution des volumes, qui ont reculé de 4,7% soit un peu moins que les 4,8% anticipés par le consensus. Surtout, ce repli intègre un effet calendaire négatif en termes de jours ouvrés. Retraité de cet impact, Saint-Gobain considère que ces volumes ont accusé une baisse de 3,2%, marquant une amélioration par rapport au repli de 4,5% du précédent trimestre, hors impact du nombre de jours ouvré.
Saint-Gobain continue de souffrir en Europe (zone qui inclut aussi le Moyen-Orient et l'Afrique et qui représente 56% des revenus) où ses ventes ont baissé de 11% en données comparables. Les Amériques (+5,9%) et surtout l'Amérique du Nord (+12,2%), où le groupe se renforce ces dernières années à coup d'acquisitions, amortissent le choc.
A l'issue de cette publication, la société a confirmé tabler pour 2024 sur une marge d'exploitation à deux chiffres pour la quatrième année consécutive.
Des signaux positifs en Europe
Mais davantage que les chiffres à proprement parler, le marché achète surtout les propos de la direction lors de la conférence avec les analystes.
Le directeur général, Benoît Bazin, a clairement indiqué que le meilleur était à venir pour l'activité de la société. "Au niveau du groupe nous pensons avoir atteint un plancher et le pire est derrière nous", a-t-il affirmé.
Après plusieurs trimestres de baisses, les volumes approchent du point bas en Europe, a-t-il indiqué. Le dirigeant a détaillé la tendance par pays. Les volumes sont déjà repartis à la hausse au quatrième trimestre 2023 en Europe de l'Est, ce qui s'est prolongé sur les trois premiers mois de 2024.
Le creux de la vague a été atteint au Royaume-Uni, tandis que l'Allemagne et les pays nordiques en sont très proches. Quant à la France, cela devrait arriver "dans quelques trimestres", a jugé le dirigeant. Benoît Bazin a notamment cité des données sur les taux d'approbations des crédits hypothécaires qui "vont dans la bonne direction" en France et au Royaume-Uni.
Les volumes restent par ailleurs robustes en Italie et en Espagne, ainsi qu'en Amérique du Nord tandis qu'au Brésil "plusieurs lignes de produits" sont sur de meilleure tendance, a-t-il ajouté.
Le moment d'acheter?
"Le groupe nous semble bien placé pour faire mieux que son objectif de volume ('low single digit', c'est-à-dire une baisse comprise entre 1% et 4%, NDLR) sur l’année (consensus à -3%)", estime Oddo BHF.
"Les investisseurs devraient bien accueillir cette publication (les shorts, probablement pas). Les tendances s’améliorent et le management a affiché une plus grande confiance que lors de la présentation des résultats en février dernier", poursuit le courtier dans sa note publiée avant l'ouverture du marché.
"Historiquement, on achète l'action (Saint-Gobain, NDLR) lorsque les volumes sont moins mauvais, ce qui est prévu par la direction et semble être le cas", explique de son côté Stifel, qui, logiquement, réitère son conseil à l'achat.
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