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SAINT GOBAIN

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Saint gobain : Comment Saint-Gobain a résisté à la morosité de la construction neuve en 2023

vendredi 1 mars 2024 à 11h57
Saint-Gobain recule en Bourse

(BFM Bourse) - Le spécialiste des matériaux de construction a publié des revenus légèrement inférieurs aux attentes au titre de 2023, pénalisés par la baisse des volumes. Son recentrage vers des pays et des secteurs prometteurs lui a néanmoins permis de compenser la faiblesse de certains marchés.

Société doyenne du CAC 40, avec des origines remontant au XVIIe siècle sous Colbert, Saint-Gobain avait réussi, l'an passé, l'exploit de ravir le marché à chacune de ses publications.

Ce n'est toutefois pas le cas ce vendredi. L'action du spécialiste des matériaux de construction chute de 3,9% vers 10h40, après que le groupe a livré la veille au soir ses résultats annuels, avec une petite déception sur le chiffre d'affaires.

L'activité de Saint-Gobain n'a pas été totalement épargnée par la chute de la construction neuve dans de nombreux pays, ce qui s'est traduit par un repli de ses volumes de ventes.

Au quatrième trimestre 2023, l'entreprise a encore accusé un repli de 4,5% de ses volumes. Ce qui a été partiellement compensé par des hausses de prix. Les revenus de la société ont in fine baissé de 3,7% en données comparables sur les trois derniers mois de l'année, pour atteindre 11,42 milliards d'euros, alors que les analystes tablaient sur 11,56 milliards d'euros, selon un consensus cité par Invest Securities.

Sur l'ensemble de 2023, Saint-Gobain a vu ses revenus se replier de 0,9% en données comparables, à 47,94 milliards d'euros, quand le consensus se situait à 48,1 milliards d'euros, selon Deutsche Bank.

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Marge d'exploitation record

Saint-Gobain a limité la baisse de son activité grâce à sa mue initiée via son plan stratégique "grow & impact" lancé en 2021, qui s'est traduit par d'importantes rotations d'actifs. La société a cédé des activités pour se renforcer sur des régions et des métiers plus porteurs, tels que la chimie de construction. Le groupe a d'ailleurs annoncé la semaine dernière le projet d'acquisition de l'australien CSR pour un prix d'environ 2,7 milliards d'euros, afin de prendre pied sur le marché porteur de la construction en Australie.

"Grâce à une allocation du capital rigoureuse, en investissements et en acquisitions, le groupe génère désormais près des deux-tiers de son résultat en Amérique du Nord, pays émergents et Asie-Pacifique", a déclaré son directeur général, Benoît Bazin, cité dans un communiqué.

Ainsi si Saint-Gobain a largement souffert en 2023 en Europe, notamment en Europe du Nord (baisse du chiffre d'affaires en données comparables de 5,9%), sa dynamique a été bien meilleure en Amérique du Nord (+1,9%) ou en Asie-Pacifique (+5,3%), des régions où le groupe s'est renforcé via des acquisitions ces dernières années. La chimie de construction a par ailleurs affiché une croissance de 3,4% l'an dernier en données comparables.

Si Saint-Gobain a donc un peu déçu sur ses revenus, sa rentabilité continue de prendre de court les analystes. Le groupe a dégagé un nouveau record de résultat d'exploitation à 5,25 milliards d'euros à taux de changes constants, de même qu'une marge record à 11% contre 10,4% en 2022.

Un retard boursier à combler

"Nos actions sur les coûts et la gestion des prix nous ont permis d’améliorer la marge d’exploitation et la génération de cash-flow libre, qui ont atteint tous deux un niveau historique", a souligné Benoît Bazin. Le cash-flow libre a en effet atteint un plus haut historique de 3,91 milliards d'euros.

Concernant ses objectifs, Saint-Gobain a indiqué tabler sur une marge d'exploitation à deux chiffres en 2024, ce pour la quatrième année consécutive, malgré un contexte encore "difficile sur certains marchés".

Loco Douza, analyste chez le bureau d'études indépendant AlphaValue, estime que le détail de cette perspective peut justifier la chute de l'action de Saint-Gobain.

"La réaction du marché peut s'expliquer par les indications données par le groupe sur ses perspectives. Lors de la conférence téléphonique, la direction du groupe a expliqué que la dynamique de baisse des volumes devrait continuer en 2024, notamment en Europe ", explique-t-il.

"Or Saint-Gobain a comme stratégie de piloter le groupe par les marges. Dans la mesure où les prix de l'énergie devraient se normaliser après avoir augmenté depuis 2022, on pense que les prix de Saint-Gobain devraient également baisser dans certaines régions. Donc avec des volumes et des prix probablement en baisse, les revenus de Saint-Gobain devraient logiquement reculer en 2024", poursuit l'analyste

Si ces objectifs 2024 peuvent donc décevoir, Oddo BHF apprécie néanmoins la publication du groupe, mettant en avant la marge d'exploitation de 11% pourtant réalisée dans un contexte "de marchés industriels/construction moroses".

"Nous restons globalement convaincus que les changements des dernières années ne sont pas encore intégrés à leur juste valeur (green deal, profil ESG durable, 'pricing power' fort, changement du profil du groupe via des acquisitions et nouvelles cessions emblématiques)", fait valoir Oddo BHF. Avec un multiple de valeur d'entreprise représentant moins de six fois son Ebitda (le résultat brut d'exploitation) attendu en 2024, "Saint-Gobain présente un potentiel de rattrapage important par rapport à ses pairs", conclut la banque.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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