(BFM Bourse) - L'équipementier aéronautique a généré une croissance de près de 14% en données comparables au premier trimestre, plus qu'attendu par les analystes, et a confirmé ses perspectives pour 2025. L'action grimpe, pouvant aussi bénéficier, comme Airbus, de la potentielle exclusion des moteurs d'avions des droits de douane appliqués par la Chine aux importations américaines.
Safran reste une valeur de qualité et l'un des meilleurs élèves de la Bourse de Paris. Comme nous l'avons écrit dans un récent article, le motoriste et équipementier aéronautique signe la meilleure performance du CAC 40 sur trois ans et la troisième plus forte sur 10 ans, seulement devancé par les groupes de luxe Hermès et LVMH.
Ce parcours boursier enviable a nécessité une exécution solide et des résultat financiers convaincants. Safran s'est ainsi forgé, et ce depuis nombreuses années, une réputation d'entreprise rigoureuse sur l'opérationnel.
Le chiffre d'affaires du premier trimestre, publié ce vendredi 25 avril, ne déroge pas à la règle. Oddo BHF évoque "un début d'année robuste de la part de Safran".
La société a généré des revenus en données ajustées de 7,26 milliards d'euros, en hausse de 16,7% en données publiées, et de 13,9% hors effets de changes et de périmètres.
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Objectifs confirmés
Selon un consensus cité par Jefferies, les revenus de Safran ont battu de 3% les attentes des analystes. La banque note que la croissance a été portée par la division "propulsion", où les revenus ont dépassé le consensus de 5%, et plus particulièrement par les ventes de pièces de rechange.
Cette activité a vu son chiffre d'affaires, exprimé en dollar, bondir de 25,1% sur un an, grâce notamment aux moteurs CFM56, le moteur le plus vendu au monde. Ce moteur équipe plus de la moitié des monocouloirs dans le monde. Environ 23.000 moteurs CFM56 étaient en services en 2024, dont près de 70% n'avaient effectué aucune ou une seule visite en atelier.
Cette base installée garantit un énorme réservoir de croissance pour les services d'après-vente de Safran très rémunérateurs, qui comprennent notamment les ventes de pièces de rechange.
À l'issue de cette publication, Safran a confirmé ses perspectives pour 2025, à savoir une croissance de ses revenus d'environ 10%, un résultat opérationnel courant situé entre 4,8 milliards et 4,9 milliards d'euros et un flux de trésorerie allant de 3 milliards à 3,2 milliards d'euros.
Safran a toutefois revu à la hausse, non pas un objectif, mais son hypothèse de croissance des ventes de pièces détachées pour l'ensemble de l'année 2025. Ce qui, selon Oddo BHF, apporte "un matelas de sécurité supplémentaire" à l'atteinte des cibles de la société.
La Chine crée des exceptions
Olivier Andriès, le directeur général de Safran, a par ailleurs indiqué aux analystes que l'entreprise était confiante quant à sa capacité à atteindre le haut de ses fourchettes de prévisions.
Ces objectifs 2025 s'entendent toutefois hors impact potentiel de la guerre commerciale. Sur ce point, "Safran s'emploie activement à atténuer l'impact économique des droits de douane, notamment en adaptant ses flux logistiques et en engageant le dialogue avec ses clients", a déclaré Olivier Andriès.
Le dirigeant a expliqué qu'il était, à l'heure actuelle, impossible de quantifier l'impact de ces droits de douane.
"Le manque de granularité sur les conséquences des tarifs douaniers pourrait gêner certains investisseurs, même si nous pensons que Safran dispose d'un pouvoir de fixation des prix suffisant pour compenser les pressions anticipées sur les coûts", juge Oddo BHF.
Ce lourd dossier des droits de douane évolue en permanence. Vendredi, plusieurs médias ont rapporté que le gouvernement chinois envisageait de sortir plusieurs produits des surtaxes douanières de 125% appliquées aux importations américaines. Ce qui pourrait inclure les moteurs d'avions.
"Hier soir, la Chine a décidé d'exempter des droits de douane toutes les livraisons de moteurs, de nacelles, de trains d'atterrissage ou d'équipements vers la Chine", a d'ailleurs confirmé Olivier Andriès aux analystes. "Vous voyez donc que les éléments changent toutes les semaines voire parfois tous les jours, c'est pourquoi nous préférons ne pas communiquer sur la quantification d'un impact, car cela repose sur des hypothèses sans cesse changeantes", a-t-il ajouté.
Ces informations au sujet de la Chine peuvent contribuer à la hausse de l'action Safran, le titre progressant de 4,4% en début d'après-midi, soit la deuxième plus forte hausse du CAC 40. "Cela peut jouer dans la mesure où c'est un signe de désescalade", juge un analyste qui note toutefois que la Chine importe de la France les moteurs de Safran.
"C'est une bonne chose pour Airbus peut assembler ses avions en Chine sans problème" en important donc des pièces américaines, poursuit-il.
Airbus prend 2,4% à la Bourse de Pairs, enregistrant une des plus fortes progressions du CAC 40. L'avionneur européen possède notamment une ligne d'assemblement finale en Chine, à Tianjin, inaugurée en 2008. Elle produit des monocouloirs de la famille A320 neo d'Airbus.
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