(BFM Bourse) - Le groupe au losange constitue l'un des rares groupes automobiles européens à ne pas avoir lancé d'avertissement sur résultats. Mais cela n'a pas empêché son cours de Bourse de prendre la tempête.
Volkswagen, Mercedes-Benz, BMW, Stellantis, Aston Martin. Voici la (longue) liste des avertissements sur résultats que le secteur automobile a connu en septembre.
Evidemment, chacun de ces groupes a été sanctionné par le marché après avoir abaissé ses perspectives. Stellantis a ainsi plongé de 14,7% lundi, accusant la plus forte baisse de sa jeune histoire boursière (le groupe est né en janvier 2021 de la fusion de PSA et Fiat Chrysler).
Le constructeur italo-franco-américain a sabré ses prévisions de rentabilité et de génération de cash, avec une ampleur qui a surpris même les analystes les plus prudents, comme Deutsche Bank.
UBS "pense que la performance du secteur automobile dans les semaines et les mois à venir sera limitée par la détérioration des fondamentaux jusqu'en 2025, indépendamment de l'argument de la 'valeur' (le fait que les groupes automobiles s'échangent à des cours appréciés)" à la suite de ces multiples avertissements sur résultats.
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Absence en Chine et aux Etats-Unis
Au milieu de tous ses concurrents, Renault, de son, côté, n'a pas abaissé ses perspectives. Au premier semestre, la société semblait même un peu en avance sur son plan, avec une marge opérationnelle de 8,1% quand le groupe vise au moins 7,5% pour l'ensemble de 2024. D'ailleurs, l'absence de relèvement des objectifs avait été citée par certains analystes pour expliquer la baisse du titre dans la foulée de l'annonce de ses résultats semestriels.
Renault a, par, ailleurs le double avantage de ne pas être présent ni en Chine, région qui malmène les groupes allemands et les marques premium en raison de la forte concurrence locale, ni aux Etats-Unis, où les stocks élevés pénalisent Stellantis mais commencent aussi à être importants du côté de Ford.
Toutefois, le groupe au losange a clairement pâti d'un effet de contagion et des craintes qui pèsent sur l'ensemble du secteur. Son action a perdu 13% sur les séances de lundi à jeudi. Ce vendredi, elle retrouve toutefois un peu d'allant, prenant 3,45% vers 15h20.
Si bien que son action évolue désormais dans le rouge sur l'ensemble de 2024, alors qu'elle avait signé une belle performance sur les six premiers mois de 2024 (+29,6% la cinquième plus forte du SBF 120).
Un point de satisfaction dans un "secteur ravagé"
"La chute du titre est probablement due au fait que le marché redoute un avertissement sur résultats de la part du groupe. Car, en dehors de Ferrari, ils sont les seuls à ne pas avoir abaissé leurs perspectives", a expliqué mardi à BFM Bourse Adrien Brasey, analyste chez le bureau d'études Alphavalue.
"Maintenant, si on ne peut pas totalement exclure un avertissement, la direction de la société s'est montrée confiante lors des derniers échanges, ce qui n'était pas le cas avec celles d'autres constructeurs. Par ailleurs, les derniers chiffres sur le marché européen, soit 70% de leurs revenus, montrent une certaine résilience de la part de Renault", a-t-il souligné.
Mi-septembre, Stifel se montrait plutôt rassurant sur l'action, à la suite d'un évènement organisé par le groupe. La banque rapportait notamment que le directeur financier, Thierry Piéton, estimait que la marge au second semestre marquerait une amélioration sur un an, en excluant les impacts comptables liés à la déconsolidation de "Horse", une coentreprise lancée le 31 mai avec le chinois Geely, spécialisée dans les moteurs thermiques et dont le capital s'ouvrira bientôt au géant saoudien Saudi Aramco.
Stifel soulignait aussi que Renault "devrait faire mieux que le marché avec ses nouveaux modèles", grâce à 10 lancements en 2024 et 8 en 2025. "Après une gestion rigoureuse et pratique des stocks au cours des quatre derniers trimestres, les volumes (livraisons) devraient se redresser au troisième trimestre et constituer aussi être un vent porteur en 2025", écrivait-elle. "Renault reste un point positif dans une industrie ravagée", concluait Stifel.
UBS, qui avait également assisté au même évènement que Stifel, notait que "le ton (de la direction, NDLR) rest(ait) optimiste et confiant, ce qui contrast(ait) de plus en plus avec les autres constructeurs".
Renault publiera son chiffre d'affaires le 24 octobre, et aura alors l'occasion de faire le point sur ses perspectives. La confirmation des objectifs pour 2024 pourrait aider le marché à retrouver de l'appétit sur le titre.
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